Climat

Quel niveau atteindra la température mondiale en 2015 ?

Après les températures mondiales élevées de 2014, l’année 2015 pourrait confirmer la tendance : l’agence météorologique britannique a livré ses prévisions pour les 12 prochains mois et estime qu’il pourrait faire encore plus chaud.

Selon la NASA, 2014 devrait terminer au moins parmi les trois années les plus chaudes depuis le début des relevés. La moyenne janvier-novembre 2014 a été de +0,67°C au-dessus de la période 1951-1980, une moyenne sensiblement plus importante que les précédents records établis en 2010 (+0,66°C) et 2005 (+0,65°C). La NOAA (météo américaine) présente des chiffres similaires avec une moyenne de +0,68°C pour janvier-novembre 2014.

Pour le Met Office britannique, l’anomalie sur les 11 premiers mois de 2014 atteint +0,57°C par rapport à la moyenne 1961-190. Ce plus faible écart à la moyenne s’explique par la période de base retenue mais si l’on prend le même niveau de référence, les trois agences obtiennent des résultats très proches.

Le Met Office avait livré en 2013 des prévisions pour 2014 et celles-ci étaient de +0,57°C. Bien vu: c’est exactement le niveau réellement observé sur les 10 premiers mois de l’année par la météo britannique. Les résultats définitifs pour 2014 seront dévoilés entre début et mi-janvier, comme de coutume.

Les prévisions pour 2015

Si le Met Office a été aussi clairvoyant pour 2014, peut-être l’agence sera-t-elle capable d’afficher la même précision pour 2015 ? A la mi-décembre, les Britanniques ont dévoilé leurs prévisions pour les 12 prochains mois :  la température moyenne mondiale pour 2015 se situerait entre 0,52 °C et 0,76 °C au-dessus de la moyenne 1961-1990 de 14,0 °C, avec une estimation centrale de 0,64 °C. L’année 2015 porterait ainsi la température mondiale à un niveau record.

Cette prévision de réchauffement est fondée sur les températures actuelles de l’océan Pacifique tropical, les conditions El Niño faibles, la chaleur de l’Arctique et l’augmentation continue des concentrations de gaz à effet de serre.

Le Met Office note que les températures de surface de la mer ont été exceptionnellement élevées en 2014, en particulier dans la seconde moitié de l’année. Ce type de phénomène est fréquemment associé à l’influence de réchauffement temporaire de l’El Niño / oscillation australe, mais malgré les premiers signes d’un El Niño cette année, il n’a pas réussi à croître au-delà d’un signal faible.

L’agence britannique précise que la persistance de températures supérieures à la moyenne dans l’ouest de l’océan Pacifique a étouffé la réponse atmosphérique nécessaire à l’émergence d’un véritable El Niño. Contrairement aux autres années dans le top cinq mondial, 2014 n’a pas commencé avec un événement El Niño bien établi, capable à lui seul d’élever les températures du globe de 0,2°C.

En 2014, la moyenne mondiale a davantage été tirée par la chaleur dans l’hémisphère nord et dans l’ouest de l’océan Pacifique tropical que par les prémices de la formation d’El Niño.

Pour le Met Office, les changements observés dans les températures de surface de l’océan Pacifique pourraient suggérer que la relative pause dans le réchauffement climatique touche à sa fin. Une étude parue en février 2014 dans Nature Climate Change a montré que les alizés exceptionnellement forts le long de l’équateur permettaient d’enfouir davantage de chaleur dans l’océan Pacifique. Les alizés se sont considérablement renforcés dans le Pacifique depuis une vingtaine d’années, ce qui est plus typique de conditions neutres ou La Niña. Mais le phénomène va tôt ou tard s’inverser, notamment si des conditions El Niño prévalent désormais sur le Pacifique.

Prévisions à plus long terme

En janvier 2014, le Hadley Centre, unité de recherche du Met Office, avait livré des prévisions pour les 5 années suivantes. Entre 2014 à 2018, le Hadley Center s’attend à ce que la température moyenne mondiale  s’élève de 0,17 °C à 0,43 °C par rapport à la période 1981-2010. A noter que le précédent record selon le Hadley Centre date de 2010, avec une température de + 0,26 ° C par rapport à l’1981-2010.

Le Hadley Centre devrait livrer de nouvelles prévisions en janvier 2015. Leur intérêt, par rapport à celles du GIEC, est qu’elles sont constamment réévaluées par rapport à l’évolution réelle des températures et des conditions qui prévalent à la surface du globe à un moment donné. Cela ne rend pas les prévisions du GIEC inutile mais signifie que celles-ci sont davantage à voir comme des tendances que comme des prévisions des températures réelles.

Anomalies de température annuelle mondiale (par rapport à la période 1961-1990), entre 1950 et 2013, correspondant à la moyenne de trois jeux de données (GISTEMP, MLOST et HadCRUT.4.3.0.0). Pour 2014, la moyenne porte sur la période janvier-octobre (source : WMO)

Anomalies de température annuelle mondiale (par rapport à la période 1961-1990), entre 1950 et 2013, correspondant à la moyenne de trois jeux de données (GISTEMP, MLOST et HadCRUT.4.3.0.0). Pour 2014, la moyenne porte sur la période janvier-octobre (source : WMO)

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