Après un mois de décembre record, l’année 2014 a été la plus chaude enregistrée sur la planète depuis le début des relevés, selon deux bilans indépendants annoncés en même temps par la NOAA (météo américaine) et la NASA. La météo japonaise avait déjà annoncé un record de son côté mais on attendait les bilans des deux agences américaines qui font référence.
Il n’aura donc jamais fait aussi chaud à la surface de la terre et de l’océan depuis 1880. Selon la NOAA, 2014 a été marquée par une anomalie de +0,69°C par rapport à la moyenne du 20è siècle, tandis que la NASA annonce de son côté +0,68°C par rapport à la moyenne 1951-1980.
Fait remarquable, ce record est enregistré en l’absence d’El Niño, un phénomène ayant jusqu’à présent accompagné les années les plus chaudes, à savoir 2010, 2005 et 1998. Les conditions dans le Pacifique ont laissé penser pendant de nombreux mois qu’El Niño allait se manifester lors de l’hiver 2014-2015 mais cela n’a pas été le cas. Tout au plus peut-on encore parler d’un El Niño faible en perspective. La dernier record battu lors d’une année non-El Niño remonte à 1990, mais à l’époque l’anomalie n’était que de +0,40°C.
Voici les 10 années les plus chaudes depuis le début des relevés selon les données de la Nasa, de la NOAA et du Met Office (Grande-Bretagne), les trois agences qui font référence :
Nasa NOAA HadCRUT4
2014 +0,68°C 2014 +0,69°C 2014 +0,557°C (sur 11 mois)
2010 +0,66 2010 +0,66 2010 +0,55
2005 +0,65 2005 +0,65 2005 +0,54
2007 +0,62 1998 +0,63 1998 +0,53
1998 +0,61 2003 +0,62 2003 +0,507
2002 +0,60 2013 +0,62 2006 +0,505
2013 +0,59 2002 +0,61 2009 +0,504
2009 +0,59 2006 +0,60 2002 +0,495
2006 +0,59 2007 +0,59 2007 +0,493
2003 +0,59 2009 +0,59 2013 +0,492
2012, 2011 et 2008 ne figurent pas dans ces classements mais ces années font quand même partie des 15 années les plus chaudes. Elles ont été marquées par des conditions La Niña dans le Pacifique, ce qui a tiré les moyennes vers le bas. Les épisodes La Niña auraient contribué à enfouir de la chaleur dans l’océan : selon certaines études, les forts vents d’est sur le Pacifique pourraient expliquer pourquoi les années précédentes ont été marquées par des températures moins élevées que ne le prévoyaient les modèles climatiques.
Un mois de décembre très chaud
Pour que 2014 atteigne un niveau record, un mois de décembre moyennement chaud aurait suffit mais le dernier mois de l’année arrive au 1er rang des annales, selon la NOAA (+0,77°C), à la 2è place pour la NASA (+0,72°C). Les températures sont donc reparties à la hausse en décembre après une petite accalmie en novembre. Conséquence, 2014 se détache nettement des précédents records.
Record aussi à la surface des océans
Davantage que les températures au-dessus des terres, ce sont les températures de surface de la mer qui impressionnent cette année. Le record annuel de 2003 a été nettement battu. En 2014, on a vu 7 mois consécutifs (de mai à novembre) marqués par des températures record à la surface de la mer, selon la NOAA. Septembre 2014 a connu l’écart à la moyenne le plus important jamais enregistré avec +0,66°C au-dessus de la moyenne du 20è siècle. Le précédent record pour un mois de septembre datait de 2003 avec « seulement » +0,58°C.
Sur les 10 mois où les écarts les plus importants ont été enregistrés depuis 1880, 7 ont donc été relevés en 2014 et ils occupent les 7 premières places.
Voici le top 10 des écarts à la moyenne pour la température de surface de l’océan, selon la NOAA :
1 Septembre 2014 (+0.66°C)
2 Août 2014 (0.65°C)
3 Octobre 2014 (0.63°C)
4 Juin 2014 (0.62°C)
4 Octobre 2014 (0,62°C)
6 Juillet 2014 (0.61°C)
7 Mai 2014 (0.59°C)
7 Juillet 2009 (0.59°C)
7 Juin 1998 (0.59°C)
7 Octobre 2003 (0.59°C)
Les prévisions pour 2015
Selon le Met Office, la température moyenne mondiale pour 2015 se situerait entre 0,52 °C et 0,76 °C au-dessus de la moyenne 1961-1990 de 14,0 °C, avec une estimation centrale de 0,64 °C. L’année 2015 porterait ainsi la température mondiale à un niveau record.
Cette prévision de réchauffement est fondée sur les températures actuelles de l’océan Pacifique tropical, les conditions El Niño faibles, la chaleur de l’Arctique et l’augmentation continue des concentrations de gaz à effet de serre.
Pour le Met Office, les changements observés dans les températures de surface de l’océan Pacifique pourraient suggérer que la relative pause dans le réchauffement climatique touche à sa fin.