Climat

Déjà plus de jours de pluie et de forte chaleur avec le réchauffement climatique

Une nouvelle étude montre que 75% des jours de grande chaleur et 18% des épisodes de fortes précipitations observés dans le monde sont imputables au réchauffement climatique.

La température mondiale a augmenté d’environ 0,85°C entre 1880 et 2012. Mais déjà, cette hausse moyenne au niveau mondial s’accompagne de changements dans les conditions météorologiques extrêmes.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’attend à ce que les zones sèches deviennent encore plus sèches à l’avenir et à ce que les aires humides du globe le soient davantage. C’est là tout le problème du réchauffement climatique : si l’élévation moyenne peut apparaître faible, les impacts sont surtout liés aux événements extrêmes. Une étude publiée dans Nature Climate Change apporte des précisions sur les changements déjà observés et permet de mesurer leur probabilité.

Pour déterminer à quel point les événements extrêmes avaient changé, Reto Knutti et Eric Fischer ont comparé les observations climatiques aux résultats des modèles informatiques qui permettent de simuler ce qui arriverait sans les gaz à effet de serre.

D’après l’analyse des scientifiques basés à Zurich, 75% des anomalies chaudes sont attribuables au réchauffement climatique.  D’ores et déjà, il y a 5 fois plus de chances pour que des jours de forte chaleur se produisent par rapport à la période pré-industrielle. Ces jours de forte chaleur sont définis par les auteurs de l’article comme ayant une probabilité de se produire une fois tous les 3 ans.

Pour ce qui est des précipitations, 18% des épisodes marqués ne se seraient pas produits sans le réchauffement climatique.

Reto Knutti et Eric Fischer ne se sont pas contentés d’évaluer les extrêmes déjà observés, ils ont aussi évalué, toujours grâce aux modèles climatiques, quel serait l’impact avec un réchauffement de 2°C par rapport au niveau préindustriel. D’ici 2100, l’élévation devrait atteindre 1,6°C dans le meilleur des cas et 4,3°C dans le scénario le plus défavorable d’émissions de gaz à effet de serre, selon le GIEC. Avec 2°C, la totalité des jours de forte chaleur et 40% des grosses précipitations seront attribuables au réchauffement climatique, prédisent les auteurs de l’étude.

Plus le réchauffement sera important, plus les extrêmes seront significatifs. Avec +2°C, la probabilité d’anomalies chaudes serait le double de ce que l’on aurait avec +1,5°C.

Les chercheurs ont fait récemment des progrès dans l’attribution des événements climatiques atypiques. En décembre 2014, une étude du service britannique de météorologie, le Met Office, annonçait que les chances d’avoir des étés extrêmement chauds avaient augmenté de façon spectaculaire en Europe depuis le début des années 2000. Entre les années 1990 et 2003-2012, les étés dans le centre de l’Europe et en bordure de Méditerranée se sont réchauffés de 0,81°C. La probabilité de voir des étés extrêmement chauds était évaluée à deux par siècle dans les années 2000 mais aujourd’hui que ce type d’événement est susceptible de se produire deux fois par décennie.

Dans un autre article publié dans le Journal of Geophysical Research : Atmospheres, des scientifiques européens ont dévoilé en octobre dernier un palmarès des différentes vagues de chaleur recensées dans le monde depuis 33 ans. D’après leur analyse, le nombre de canicules sévères enregistrées sur la planète entre 2002 et 2012 a été trois fois supérieur à celui relevé  lors des périodes 1980-1990 et 1991-2001.

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