La température moyenne à la surface des océans du globe a atteint un niveau record pour un mois de mai, surpassant les niveaux atteints en 1998 et en 2014. Ce pic enregistré en mai confirme la tendance des 5 premiers mois de l’année 2015 alors qu’El Niño pourrait encore amplifier le réchauffement.
Avec une anomalie de +0,593°C à la surface de la mer, le mois de mai 2015 est largement plus chaud que celui de 1998, selon les données de référence HadSST3 du Met Office (météo britannique). Avec +0,498°C, mai 1998 tardait à être dépassé malgré la tendance au réchauffement des océans au début du 21è siècle. Sur les 10 mois de mai les plus chauds, 9 ont été enregistrés après 2000. La résistance du record de 1998 n’était pas si étonnante quand on sait que cette année a été marquée par le plus fort phénomène El Niño jamais observé. El Niño a également émergé en mars 2015, ce qui explique les températures élevées du début d’année.
Voici le classement des 10 mois de mai les plus chauds à la surface des océans (source : HadSST3 – Met Office – anomalies par rapport à 1961-1990) :
1 | 2015 | 0,593 |
2 | 1998 | 0,498 |
3 | 2014 | 0,477 |
4 | 2010 | 0,455 |
5 | 2005 | 0,401 |
6 | 2002 | 0,389 |
7 | 2009 | 0,382 |
8 | 2013 | 0,382 |
9 | 2012 | 0,361 |
10 | 2006 | 0,347 |
Avec le coup de chaleur de mai 2015, les 5 premiers mois de l’année se classent désormais à un niveau record, dépassant – encore – le précédent summum atteint en 1998. Mais le record est battu de justesse cette fois. L’année 2010 n’est pas loin derrière, marquée également par un phénomène El Niño. L’anomalie chaude dans le Pacifique n’a peut-être pas encore atteint son maximum en cette année 2015.
Voici le top 10 des périodes janvier-mai les plus chaudes à la surface des océans (source : HadSST3 – Met Office) :
1 | 2015 | 0,484 |
2 | 1998 | 0,473 |
3 | 2010 | 0,468 |
4 | 2014 | 0,391 |
5 | 2002 | 0,384 |
6 | 2005 | 0,371 |
7 | 2003 | 0,361 |
8 | 2004 | 0,344 |
9 | 2007 | 0,336 |
10 | 2013 | 0,326 |
On attend maintenant de voir ce qui va se passer dans le Pacifique. Selon la NOAA, les conditions El Niño ont 80 % de chances de se maintenir jusqu’à la fin 2015. Les modèles divergent cependant quand à la force future du phénomène. Certains prédisent d’ici la fin de l’année un événement extrême, comparable à celui de 1997-98. D’autres sont beaucoup plus prudents. Il n’y a donc aucune certitude. La situation actuelle dans le Pacifique est inhabituelle puisque les températures de surface de l’océan continuent à monter dans la région 3.4 du Pacifique, un secteur clé qui sert à mesurer l’intensité d’El Niño. Habituellement, El Niño se développe plus tardivement pour atteindre sa pleine force aux abords de l’hiver. S’il se maintient jusqu’à l’hiver, nul doute que les températures vont restées très élevées. Les cartes de prévisions à long terme du modèle CFSv2 de la NOAA montrent en tous cas de grosses anomalies de températures à la surface des océans pour les prochains mois, comme on peut le voir ci-dessous pour juin 2015.

Prévisions d’anomalies de température à la surface de l’océan pour le mois de juin (Source : NCEP CFSv2 – NOAA)
Si un phénomène El Niño aussi intense que celui de 1998 survenait, les température mondiales (terre+océan) pourraient franchir un nouveau pallier. La température est déjà à un niveau record à la surface du globe sur les 12 derniers mois. D’ici une dizaine de jours, la NASA publiera la température globale (terre+océan) pour le mois de mai. Une fois de plus, on ne devrait pas être loin des niveaux records. Les données UAH issues de satellites indiquent que mai 2015 a été le 3è plus chaud des annales, derrière 1998 et 2010. Mais les mesures des satellites tendent à systématiquement surévaluer les températures lors des années El Niño par rapport aux stations au sol.
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