Avec une anomalie de +0,81°C, septembre 2015 est le deuxième plus chaud depuis le début des relevés en 1880, selon la NASA. L’anomalie est identique à celle du mois d’août et confirme la tendance annuelle puisqu’on se situe pile au niveau de janvier-septembre 2015 : la moyenne est aussi de +0,81°C sur les neuf derniers mois, le plus haut niveau jamais relevé.
Une fois de plus, c’est l’hémisphère nord qui a tiré la moyenne vers le haut avec un niveau record (+1,13°C) au-dessus des terres et des mers du globe, tandis que le sud a été à la traîne en septembre 2015. Il faut remonter à 1997 et 1998 pour trouver une anomalie aussi basse au-dessus des terres de l’hémisphère sud (tiens, tiens… Les années du super El Niño).
On pouvait s’attendre à des températures un peu plus élevées de la part de la NASA mais il semble qu’une région du globe a tiré la moyenne vers le bas. Depuis le début de l’année, le pôle sud affiche des valeurs inférieures à la moyenne et ce fut particulièrement le mois dernier. Le continent blanc n’a cependant pas empêché la planète d’atteindre la 2è plus importante anomalie jamais enregistrée en septembre. Il explique seulement pourquoi il n’y a pas eu un nouveau record de chaleur. On peut voir ci-dessous que les 10 mois de septembre les plus chauds ont tous été observés après 2000.
La tendance – très – chaude observée depuis bientôt deux ans se poursuit. On peut quand même noter que le mois de septembre 2014 fut nettement plus chaud (+0,90°C) que celui de 2015 (0,81°C). Mais en 2014, septembre fut le sommet annuel. Cela n’est pas le cas pour l’année en cours, qui a déjà connu des températures plus élevées.
Même s’il reste encore trois mois pour annoncer un bilan définitif, 2015 est pour le moment l’année la plus chaude depuis 1880. Avec +0,81°C, elle dépasse 2014 (+0,75°C). La pause post El Niño 1998 semble de moins en moins évidente dans le graphique de la NASA retraçant l’évolution depuis 1880.
Le léger recul observé en septembre 2015 par rapport à 2014 est sans doute dû, comme on l’a vu plus haut, aux températures basses relevées en Antarctique. En revanche, les premiers jours du mois d’octobre ont été nettement plus chauds, d’après les données des modèles GFS et NCEP CFSv2. Il est possible que l’oscillation de l’Antarctique, entrée dans une phase négative depuis le mois d’octobre, explique le phénomène. Lorsque l’oscillation de l’Antarctique est négative, les températures sont généralement plus élevées dans la région du pôle sud. L’inverse se produit lorsque l’oscillation est dans sa phase positive. Ce mouvement s’explique par des changements de pression atmosphérique et peut grandement fluctuer d’une semaine à l’autre. Des valeurs positives pourraient ainsi bientôt revenir, tirant à nouveau les températures vers le bas.
Pour le moment, le mois d’octobre semble marqué par une anomalie globale assez exceptionnelle, même par rapport aux standards élevés de 2015. D’après les dernières données NCEP CFSv2, l’anomalie sur les 10 premiers jours d’octobre atteindrait +0,583°C par rapport à la moyenne 1981-2010. Si on aligne les températures de NCEP sur les données de la NASA, on peut miser sur +1,18°C par rapport à la moyenne 1951-1980. Les modèles de prévision annoncent cependant un léger refroidissement dans les prochains jours… Une fois de plus en partie dû à l’Antarctique.

Comparaison entre les anomalies relevées par la NASA et NCEP CFSv2 (ajustées par rapport à la NASA) en 2015
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