Le changement climatique pourrait considérablement élever le risque d’incendie en Californie d’ici la fin du siècle avec des événements extrêmes six fois plus fréquents qu’aujourd’hui, selon une étude publiée dans le Bulletin of the American Meteorological Society.
Un air plus chaud est capable de contenir davantage de vapeur d’eau et certaines études indiquent que le réchauffement climatique pourrait favoriser les précipitations en Californie. Malgré cette tendance de fond, des analyses plus fines ont montré que l’Etat américain allait connaître un climat de plus en plus contrasté avec à la fois des sécheresses et des pluies torrentielles plus fréquentes.

Ouest des Etats-Unis : les zones colorées sont celles concernées par la sécheresse, celles en rouge indiquent une sécheresse extrême (Source : US Drought monitor, 23 septembre 2014)
Dans ce contexte, des chercheurs du Pacific Northwest National Laboratory (PNNL) et de l’université d’Utah State ont voulu savoir comment l’évolution climatique de la Californie allait modifier le risque d’incendie. La Californie traverse une sévère sécheresse depuis 4 ans qui a notamment conduit à une saison 2014 très marquée sur le front des incendies. Cette situation pourrait être amenée à se répéter au cours du 21è siècle si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pour mener à bien leur étude, les scientifiques se sont basés sur l’indice de sécheresse de Keetch-Byram (KBDI) créé en 1968 pour évaluer la probabilité des feux de forêt. Cette indice mesure l’effet de l’évapotranspiration et des précipitations sur l’humidité des sols. Le niveau où le risque d’incendie est le moins important est de 0, qui signifie une saturation des sols en humidité. A l’opposé, un score KBDI de 400 représente un risque élevé, et un niveau de 600 à 800 signifie une sécheresse marquée avec une menace très importante.
Le risque d’incendie a augmenté en Californie depuis 1979 malgré une importante variabilité interannuelle et un niveau record de l’indice KBDI a été atteint en 2014. La zone où l’indice dépasse 400 a progressé nettement vers le nord entre 2012 et 2014 à la faveur de la sécheresse due à des températures élevées et au manque de précipitations.
Afin d’évaluer les risques futurs, les chercheurs ont calculé les niveaux que devraient atteindre le KBDI au cours du siècle prochain à l’aide d’un modèle, le CESM1. Pour la Californie, ce modèle a déjà montré sa capacité à simuler les facteurs de risque de feu, à savoir les précipitations et les températures. Il s’avère qu’avec les émissions de gaz à effet de serre, le risque a déjà commencé à augmenter sérieusement depuis le début du 21è siècle. Le modèle a permis aux chercheurs de simuler quel aurait été le KBDI avec la seule variabilité naturelle (c’est à dire sans le réchauffement dû aux gaz à effet de serre). Ils ont pu comparer la tendance « sans effet de serre » au futur scénario RCP 8.5 qui prévoit pour le 21è siècle une forte augmentation de la concentration en CO2. Le résultat est sans appel : le risque d’incendie mesuré à partir du KBDI est en passe de dépasser la variabilité naturelle.
D’après les auteurs de l’étude, les prévisions annonçant des précipitations globalement plus importantes en Californie ne sont pas forcément contradictoires avec un risque d’incendie plus élevé. En fait, la pluie et le CO2 devraient favoriser la croissance de la végétation, apportant en quelque sorte le combustible pour les futurs feux. En même temps, le risque de sécheresse (ponctuelle) va aller en s’intensifiant. Et c’est bien cela qui sera déterminant, davantage qu’une légère augmentation des précipitations sur le long terme.
Citation : « Extreme Fire Season in California: A Glimpse Into the Future ? « – Jin-Ho Yoon, S.-Y. Simon Wang, Robert R. Gillies, Lawrence Hipps, Ben Kravitz, and Philip J. Rasch (Bulletin of the American Meteorological Society)
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Ce n’est pas le même lieu, mais il n’y a pas que la californie qui peut subir davantage dincendies, la sibérie semble particulièrement affectée aussi.
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/07/05/les-incendies-de-forets-en-siberie-accelerent-le-rechauffement-climatique-wildfires-in-siberia-accelerate-global-warming/
Je note aussi depuis un mois une bonne récurrence d’incendies en RDC quand je filtre avec ce site : https://earth.nullschool.net/#current/chem/surface/level/overlay=cosc/orthographic=-344.91,-1.27,1821/loc=21.606,-7.246 .
Même si ce n’est pas nouveau, https://www.nasa.gov/image-feature/goddard/2016/fires-in-angola-zambia-democratic-republic-of-the-congo, j’imagine que les émissions de co2 doivent être aussi conséquentes (taux de co2 dans cette région un peu plus élevé que la moyenne relevé en de nombreux points : 424ppm).
Ce qui ravive mes craintes sur un dépassement du budget « émissions naturelles » carbone d’un autre sujet : https://global-climat.com/2017/05/08/les-15c-scelles-des-2020/
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Tu aurais aussi bien pu poster ce commentaire dans l’article Ncep de juin car on y voit une grosse anomalie chaude en Sibérie.😉
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