Avec +0,89°C au dessus de la moyenne 1981-2010, la planète a connu le mois de mars le plus chaud des archives, d’après la réanalyse NCEP-NCAR. C’est aussi la deuxième plus forte anomalie tous mois confondus après le record établi en février (+0,92°C).
Le mois de mars 2016 est, de très loin, le plus chaud des annales. Le précédent record de mars 2010 n’avait atteint que +0,47°C, contre +0,89°C en 2016. Les satellites utilisés par l’Université d’Alabama à Huntsville confirment que le mois de mars a été très chaud : UAH vient d’annoncer +0,73°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, ce qui est également un record pour un mois de mars.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat (voir ici pour les données journalières). Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-avril).
Les mesures de NCEP-NCAR sont davantage corrélées à celles de la NASA que les données issues des satellites (UAH, RSS). Elles peuvent donc permettre d’anticiper les bilans des stations au sol avec plus de précision. En février, la NASA avait dévoilé une anomalie de +1,35°C au-dessus de la moyenne 1951-1980. Si la tendance est la même que pour NCEP-NCAR, on peut donc imaginer une anomalie aux alentours de +1,30°C pour la NASA en mars. Mais des écarts de 0,15°C entre les deux jeux de données sont possibles.
Comme on peut le voir ci-dessous, les températures ont été encore particulièrement élevées au niveau de l’Arctique et de l’hémisphère nord en général, même si les écarts à la moyenne sont un peu moins importants qu’en février. Les anomalies de températures de surface de la mer sont toujours élevées dans l’est du Pacifique mais poursuivent leur déclin progressif. Février et mars constituent peut-être le pic du phénomène en cours. Au niveau global, les données ERSSTv4 de température de surface de la mer indiquent que mars a été au niveau de février.
A mesure que l’on remonte dans le temps, les données NCEP-NCAR sont peut-être moins fiables et il est probablement préférable de retenir comme base 1981-2010. Si l’on veut comparer les chiffres de NCEP-NCAR avec ceux de la NASA, on peut cependant ajouter à la moyenne 1981-2010 les données historiques de la NASA. Ainsi, par rapport à la moyenne du 20è siècle, la combinaison des deux jeux de données donne comme anomalie +1,39°C en mars 2016. Mais comme on l’a dit plus haut, il serait étonnant de voir l’anomalie de la NASA dépasser 1,30°C.
On peut encore remonter plus loin dans le temps en retenant comme base la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme la période préindustrielle. L’anomalie grimpe alors à +1,62°C. On notera ainsi qu’après les +1,67°C de février, on est une nouvelle fois au-dessus du seuil de 1,5°C retenu comme l’objectif le plus ambitieux de la COP21.

Anomalies mensuelles de température globale : NCEP-NCAR (1981-2010) + GISS (1880-1980). Sources : NCEP-NCAR/NASA.
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Je vous avoue que vos bricolages de l’année dernière à partir des cartes de prévision d’anomalies NCEP CFSv2 m’avaient inspiré davantage de scepticisme que je ne vous l’avais dit. Notamment parceque vous aviez sorti un chiffre de 1.29° pour mars 2016 ; qui m’avait à l’époque inspiré le terme « grotesque ».
Bon, ben on y est, et effectivement, la température est dans les 1.30° grotesquement plus élevée qu’entre 1951 et 1980.
Il est quand même vraiment gros, cet el nino…
Bien vu, M. Lorck.
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Une prévision à long terme est aléatoire, c’est probablement pourquoi la NOAA ne donne pas de prévision chiffrée. Le but de la traduction des cartes d’anomalies était seulement de montrer ce qu’elles signifiaient en terme de température, pas forcément de dire que ces prévisions allaient se réaliser. A aucun moment mon avis n’est intervenu là-dedans : j’ai utilisé un logiciel pour déterminer la proportion de couleurs sur des cartes qui étaient publiquement disponibles.
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Mensonge. Juin 2016 n’est que le 4 juin le plus chaud, d’après les réanalyses NCEP rapportée par Weatherbell.
https://pbs.twimg.com/media/CmoS9rKXYAAdb3N.jpg:large
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Nul mensonge, vos données viennent de NCEP CFSV2. Elles sont en effet correctes mais les miennes viennent de NCEP-NCAR et elles donnent bien juin 2016 comme le plus chaud des archives. VOIR ICI
Autrement élément, NCEP CFSV2 a quand même donné des valeurs record sur le premier semestre, au même titre que NCEP NCAR. Le mois de juin enregistre une baisse quel que soit le jeu de données, simplement NCEP CFSv2 chute un peu plus bas. Cela reste la 4è plus forte anomalie pour un mois de juin, les premières sont toutes post-2000.
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