Climat

Le 2è mois d’octobre le plus chaud des archives (NCEP-NCAR)

La planète a connu le deuxième mois d’octobre le plus chaud des archives NCEP-NCAR. Un bilan inédit en 2016 : c’est la première fois de l’année qu’un record mensuel de chaleur n’est pas battu.

Avec +0,62°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’octobre 2016 ne bat pas le record de chaleur d’octobre 2015, marqué par un exceptionnel +0,76°C. La fin d’année dernière avait été anormalement chaude en raison du phénomène El Nino couplé au réchauffement climatique. Il y avait donc peu de chances pour que le record soit battu cette année, alors que les températures de surface de la mer sont en recul au centre et à l’est du Pacifique. Octobre 2016 arrive quand même au deuxième rang, largement devant 2012, marqué par la troisième plus forte anomalie.

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-septembre).

Le top 10 des mois d’octobre les plus chauds

On peut voir ci-dessous que les dix mois d’octobre les plus chauds depuis 1948 ont tous été observés au XXIe siècle, selon les données NCEP-NCAR. Les données NCEP-NCAR remontent à 1948 :

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Un niveau exceptionnel depuis le début de l’année

Avec un début d’année 2016 marqué par les plus fortes anomalies tous mois confondus, l’anomalie moyenne sur janvier-octobre reste à niveau très élevé : +0,69°C au-dessus de la période 1981-2010. C’est de loin la période janvier-octobre la plus chaude des archives.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales

On observe des températures assez élevées dans les régions polaires (Arctique et Antarctique) et aux Etats-Unis. La grosse différence par rapport au mois précédent, ce sont les anomalies très froides en Europe et surtout en Sibérie, où le revirement est total par rapport à septembre.

Anomalies de température en septembre 2016 (source : NCEP-NCAR).

Anomalies de température en octobre 2016 (source : NCEP-NCAR).

+1,19°C par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,19°C en octobre 2016. Sur les dix premiers mois de l’année, l’anomalie est de +1,33°C, légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C). Voici un graphique montrant les données NCEP-NCAR couplées à celles de la NASA (pour remonter plus loin dans le temps car NCEP commence en 1948) :

pre-oct-2016-ncep

3 réponses »

  1. Le pire, c’est qu’on s’habitue à ces anomalies ahurissantes. J’ai été surpris de voir que ce mois d’octobre, bien que nettement en dessous du record de 2015, dépasse largement octobre 2010 (le 3ème le plus chaud). La température a eu beau décliner au 1er semestre, elle se maintient à un niveau très supérieur à la norme des 10 dernières années. On le voit aussi sur le graphe avec les seuils à +1,5 et +2°C: la température mondiale n’est pas revenue au niveau qui était le sien avant que les effets de el nino ne se fassent sentir.

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    • Il me semble aussi que la température se maintient à un niveau élevé malgré la dissipation des effets d’El Nino. Les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique sont quand même plus élevées que fin 1998 et fin 2010.
      Maintenant, les prévisions faisant état d’une phase de PDO positive en cours d’émergence laissent penser qu’il n’y aura pas de retour sous un certain seuil. S’il y a bien une phase de PDO positive, il sera très intéressant de voir le rythme de hausse des températures sur les dix prochaines années.

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