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Le réchauffement moderne reproduirait les bouleversements passés de l’Antarctique

Il y a environ 15 000 ans, l’océan autour de l’Antarctique a connu une brusque élévation de son niveau de plusieurs mètres alors que la surface de la mer était froide autour du continent blanc. Cela pourrait se reproduire car les conditions actuelles présentent certaines similitudes, selon une étude parue dans le magazine Scientific Reports.

La fin de la dernière glaciation nous offre peut-être un analogue des tendances climatiques futures, avec un réchauffement important, un renforcement des vents d’ouest et leur migration vers le pôle, ainsi qu’une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique.

Dans des études antérieures, les scientifiques avaient trouvé des indices de huit événements de fusion massive dans les sédiments en haute mer autour de l’Antarctique. Cela s’est produit au cours de la transition entre la dernière période glaciaire et la période chaude actuelle. La fonte la plus importante a eu lieu il y a 14 700 ans, lors de l’événement dit « impulsion de fonte 1A ». Il s’agit d’un événement de brusque élévation du niveau de la mer, qui aurait atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans.

Crédit : Robert A. Rohde.

Crédit : Robert A. Rohde.

Les changements qui se déroulent actuellement sur la planète ressemblent de manière étonnante à ceux survenus il y a 14 700 ans. C’est ce à quoi conclut une nouvelle étude publiée par une équipe de recherche internationale dans Scientific Reports. À cette époque, les changements dans la circulation atmosphérique et océanique avaient conduit à une stratification de l’océan avec une couche froide à la surface et une couche chaude en-dessous. C’est justement ce qui se passe actuellement autour de l’Antarctique, où l’on a vu ces dernières années des records d’extension de la glace de mer alors qu’au même moment de l’eau chaude s’infiltre sous les plateformes de glace. Le problème, c’est que dans ces conditions, les calottes de glace pourraient fondre davantage que lorsque l’océan environnant est bien mélangé.

D’après les auteurs de l’étude, la raison de la stratification est que le réchauffement climatique dans certaines régions de l’Antarctique provoque la fonte de la glace terrestre, ajoutant des quantités massives d’eau douce à la surface de l’océan. En même temps que la surface de la mer se refroidit, l’océan plus profond se réchauffe. C’est ce qui a déjà accéléré le déclin des glaciers dans la baie d’Amundsen. Il semble donc que le réchauffement planétaire actuel réplique des conditions qui, dans le passé, ont déclenché des changements importants dans la stabilité de l’Antarctique.

L’eau de fonte libérée par les plateformes de glace (les extensions des glaciers qui reposent sur l’eau) est en effet plus douce que l’eau de mer et moins susceptible de plonger. Le réchauffement des eaux profondes de l’Océan Austral, augmenterait la fonte par le dessous des plateformes de glace et favorisait le maintien d’une couche d’eau froide et peu salée en surface, plus susceptible de geler.

Jusqu’à présent, la contribution de l’Antarctique à l’élévation du niveau de la mer survenue il y a 14 700 ans était encore très incertaine. Cette période suit la première phase chaude marquant la fin de la glaciation de l’hémisphère nord. La fonte de la calotte antarctique aurait aussi contribué significativement à l’impulsion de fonte, mais de combien ?

La nouveauté de l’étude publiée dans Scientific Reports tient dans l’analyse isotopique d’une carotte de glace de la région de la mer de Weddell. Cette archive glacée apporte une preuve directe qui vient confirmer des résultats obtenus par les modèles.

On apprend grâce à cet article que l’Antarctique a contribué à une élévation du niveau de la mer d’au moins trois mètres en quelques siècles.  Le sud aurait donc grandement contribué à la montée des eaux, et non le seul hémisphère nord.

Cette information est d’importance car les projections actuelles du niveau moyen de la mer n’impliquent que des augmentations modérées à la fin du XXIe siècle. Mais ces projections ne tiennent pas compte des réactions dynamiques des glaces et des océans reconstituées à travers l’étude du passé géologique. Or, on le voit, ces mécanismes auraient induit un recul rapide de la calotte continentale et déclenché des périodes d’élévation abrupte du niveau de la mer, à une époque où l’océan bordant Antarctique était froid en surface, cachant des eaux bien plus chaudes entre 484 et 694 mètres. Ainsi, après le réchauffement progressif observé depuis la fin de la glaciation, la période dite de l’Antarctic Cold Reversal, froide en surface dans l’hémisphère sud, n’a pas empêché la fonte des glaciers par le dessous. Inversement, le réchauffement observé au Younger Dryas a vu les profondeurs bordant l’Antarctique se refroidir à la faveur d’une reprise de la circulation océanique.

On peut ci-dessous la période de l’Antarctic Cold Reversal, froide en surface (carte A) mais chaude en profondeur (carte C) alors que la période suivante, le Younger Dryas, a été chaude en surface (carte B) mais froide en profondeur (carte D). Les schémas E et F montrent les mécanismes par lesquels le degré de stratification et la formation des eaux profondes commande la fonte des glaciers :

Source : Fogwill et al. 2017 (Scientific Reports).

Source : Fogwill et al. 2017 (Scientific Reports).

En résumé, les données isotopiques montrent que les eaux autour de l’Antarctique étaient fortement stratifiées au moment des événements de fusion, de sorte que les calottes glaciaires fondaient à un rythme plus rapide. La grande question maintenant est de savoir si la calotte glaciaire réagira à ces conditions océaniques changeantes aussi rapidement qu’elle l’a fait il y a 14 700 ans.

Une étude publiée en 2016 par James Hansen, l’ancien directeur du principal laboratoire de science climatique de la NASA, et une quinzaine de scientifiques de haut niveau, avait fait état risque d’élévation du niveau de la mer de 5 mètres si les émissions de CO2 se poursuivent à un rythme soutenu d’ici 2100. Le modèle d’Hansen prévoyait également une fonte accélérée de l’Antarctique et du Groenland en raison de la stratification de l’océan liée à l’afflux d’eau douce. On en observe selon lui déjà les effets au sud du Groenland et dans certaines régions de l’Océan Austral. Le mécanisme est le même : cette eau chaude ferait fondre les plateformes par le dessous à un rythme extrêmement rapide, selon James Hansen.

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15 réponses »

  1. Merci Johan pour cet excellent article, qui en même temps a de quoi nous alerter fortement ! Le GIEC n’ayant pas intégré les dernières données de plus en plus inquiétantes sur l’antarctique dans son précédent rapport (en même temps elles sont récentes), et le prochain rapport ne paraissant pas avant 2021, il y a de quoi s’inquiéter sur la réaction mondiale face à un RCA qui pourrait bien nous surprendre plus vite que nous le pensions !
    L’optimisme n’est pas de mise face au réchauffement climatique ! Il est temps que nous agissions !

    J’ai référencé ici quelques documentaires sur les missions scientifiques sur l’antarctique, si tu as le temps d’y jeter un œil :

    https://docuclimat.wordpress.com/documentaires-en-streaming-par-categories/

    J’ai en tout cas partagé largement ton article. Merci pour le nécessaire travail de veille et de vulgarisation que tu effectue sur ton blog !

    Yoann

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    • Merci pour le commentaire et pour le partage. Concernant l’inquiétude au sujet de ces récentes données, il n’y a pas de révolution mais il semble qu’elles indiquent peut-être que l’on situera dans la fourchette haute des prévisions de hausse du niveau de la mer… Toute la question est dans le timing de la fonte. La fourchette est grande. Quoi qu’il en soit, l’Antarctique recèle sans doute encore des mystères et j’irai voir les documentaires postés sur ton site.

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  2. J’ai aussi des liens à te faire partager (à moins que tu ne les connaisse déjà) :

    http://www.institut-polaire.fr/wp-content/uploads/2016/11/CP_BE-OI.pdf (une étude paléoclimatologique Franco-Italienne ambitieuse qui permettrait de remonter jusqu’à 1,5 millions d’années dans le passé !)

    http://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/des-scientifiques-du-monde-entier-embarquent-en-antarctique-observer-les-effets-du-changement-climatique_1978407.html

    http://www.jeanlouisetienne.com/polarpod/ (conception d’un projet d’étude de l’océan austral un peu fou 😉 de Jean Louis Etienne à partir de 2019 mais précieux pour l’étude de l’antarctique si cela marche)

    https://revuereliefs.fr/ (le numéro sur les pôles de cette
    revue est vraiment excellent)

    http://sciencepost.fr/2017/01/seul-glacier-pourrait-faire-grimper-niveau-eaux-de-350-metres/ (une autre nouvelle étude inquiétante…)

    Yoann du blog docuclimat

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  3. Cette info a beaucoup circulé, mais c’est vrai qu’il y a une petite originalité avec le « comparateur de département ». Et puis regarde moi ça, Yoann : http://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/people/wwang/cfsv2fcst/htmls/glbT2me3Mon.html

    Regarde les prévisions de la NOAA pour janvier, février et mars… Ca va chauffer du côte de Larsen C. Bon, ce ne sont que des prévisions… Suffisant pour provoquer une cassure définitive et en direct ?

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    • Effectivement, l’inquiétude est de mise… Mais « rien » finalement quand on compare à cet article de la revue « PourlaScience »… :

      http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-la-calotte-groenlandaise-plus-instable-qu-on-ne-le-pensait-37948.php

      Extrait : « L’analyse d’échantillons de sédiments marins et du socle rocheux groenlandais suggère que la calotte glaciaire du Groenland a complétement disparu pendant de longues périodes au cours du dernier million d’années. »

      Cet article est à partager massivement autour de nous (ce que j’ai déjà commencé à faire d’ailleurs). Je ne sais pas d’ailleurs si tu aurais prévu de faire un article sur la calotte polaire arctique, ce qui serait l’occasion de parler des études mentionnées dans l’article ?

      Si cela était confirmé par d’autres études, nous aurions de quoi être plus qu’angoissé ! Impressionnant de constater que malgré les avancées fortes de la science climatique et paléoclimatologique ces dernières années et par là-même du cri d’alerte de plus en plus important de la communauté scientifique (au vu des études de plus en plus inquiétantes qui paraissent), les politiciens ne bougent quasiment pas d’un iota (la COP22 n’a débouché sur rien de concret par rapport à la COP21) !
      En même temps, quand on y regarde bien l’imbrication du milieu politique avec le milieu économique de plus en plus puissant et qui cherche à défendre ses intérêts (logique dans une logique capitaliste d’accroissement exponentiel des profits) débouche sur une volonté de persévérer dans le même chemin, en espérant un miracle technologique ou que la réalité ne soit pas si catastrophique que cela…

      Pendant ce temps, le pillage et la pollution de la planète continue, nombre de peuples du « Tiers-Monde » souffrent de cela et seront d’ailleurs les premiers à pâtir du réchauffement climatique causé massivement par les émissions de gaz à effet de serre des nations occidentales depuis la révolution industrielle…

      Décidément, le constat est sombre et l’inaction patente ! Dans un forum d’infoclimat, j’évoquais d’ailleurs le fait que nous sommes la première espèce sur Terre a avoir conscience que nous menaçons notre avenir et ne pas agir en conséquence. Imaginons que des extraterrestres débarquent sur notre planète d’ici des milliers d’années et effectuent des recherches archéologiques et paléoclimatologiques, penseront-ils vraiment que nous sommes l’espèce la plus intelligente sur notre planète ? Au vu de ce qui se passe en ce moment, cela ne fait pas de doute sur le constat… Même si de nombreuses personnes à travers le monde se mobilisent pour changer les choses, mais malheureusement il s’agit d’une minorité, d’ailleurs bien impuissante face aux intérêts des politiques et des multinationales…

      Allez, je vais me promener dans mon petit coin de nature ce matin et tenter de digérer mes émotions… 😉

      Yoann

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  4. Une étude parue dans Nature en 2014 avait conclu à une fonte totale du sud du Groenland il y a 400 000 ans. J’avais écrit un article sur le sujet ://global-climat.com/2014/06/30/le-climat-actuel-proche-du-seuil-qui-a-conduit-le-sud-du-groenland-a-une-fonte-totale/
    Maintenant, on sait que les causes du réchauffement n’étaient pas les mêmes avec un rôle important de l’ensoleillement.
    Le temps pris pour une telle fonte serait en principe assez long.
    Sinon, concernant l’inquiétude au sujet du réchauffement, elle ne date pas d’hier, ce qui explique l’intérêt je pense de nombreux internautes qui fréquentent des sites sur le Rca.

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    • Salut Johan,

      effectivement l’insolation durant les périodes interglaciaires (-125000 ans et -400000 ans) à la latitude 60°N était bien plus importante qu’aujourd’hui. Cependant, les taux de C02 n’ont pas excédé 280ppm ! Or nous rentrons en pleine inconnue avec une hausse au delà de 400ppm puisque le bilan radiatif va être bien plus élevé globalement par rapport aux précédentes ères interglaciaires (or la Terre a tendance à rééquilibrer les choses et à ramener l’excédent de chaleur de l’équateur vers les pôles et de la troposphère vers la stratosphère, les océans absorbent aujourd’hui une grande partie de cet excédent thermique et mettront des milliers d’années avant de le relarguer entre autre vers les pôles, mais quel capacité maximum de régulation a l’océan, et quand est-il d’un relargage massif d’énergie couplé à un cycle naturel (genre une successions d’el nino intenses couplé à une IPO positive ?…).

      http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/rechfran/4theme/paleo/gdeimghtml/p39.html

      Sans compter le phénomène de rétroaction positive avec la perte de plus en plus forte d’albédo dû à la fonte de la banquise ce qui va déclencher une forte amplification arctique (or les températures frôlent dangereusement en moyenne les températures des plus fortes périodes interglaciaires, et que dire de cette année 2016 exceptionnelle ?!). Pour l’instant effectivement ce qui nous protège c’est la faible insolation en été et des températures qui sont beaucoup moins anormales en été que le reste de l’année. Mais cela peut rapidement changer, surtout si la banquise fond de plus en plus tôt au cours de l’été austral…

      Et que dire des taux de concentration de méthane et de NO2 qui sont plus qu’inédits par rapport aux autres ères inter-glaciaires !

      https://www.ipcc.ch/publications_and_data/ar4/wg1/fr/tssts-2-1-1.html

      Qui plus est, nous ne prenons pas en compte dans cela le dégagement de plus en plus probable (au vu des dernières recherches à ce sujet) de fortes quantités de méthane (et de C02) par le biais de la fonte du permafrost continental et océanique au niveau de l’arctique (sans compter non plus la perte d’albédo par l’apparition d’une végétation plus importante sur des zones de toundra qui deviendront propices à une végétation arbustive et arborescente (plus sombre par nature).

      Tous ces forçages positifs (et je ne les ai pas tous listé) sont malheureusement des forçages qui peuvent intervenir en une à plusieurs décennies et amplifier considérablement et rapidement le réchauffement climatique au pôle nord (surtout si nous ne tendons pas diminuer au plus vite toutes nos émissions de gaz à effet de serre).

      Je ne suis pas scientifique et j’ai encore beaucoup à en apprendre sur le sujet, mais de plus en plus de climatologues et de glaciologues tirent la sonnette d’alarme au vu des dernières recherches climatiques et paéloclimatologiques, et pensent que l’objectif des +2°c est déjà bien trop dangereux et qu’il faudrait arrêter dès maintenant nos émissions si ne nous voulons pas prendre le risque de tomber dans une brusque et dangereux emballement climatique. Le GIEC (contrairement à ce que nombre de climatosceptiques avancent…) est de plus en plus critiqué par une partie de la communauté scientifique pour son consensus qui tend à tirer vers le bas les projections climatiques et à enlever les incertitudes trop fortes de ses modélisations (pour paraître le plus crédible possible auprès des politiques et des populations). Or ces incertitudes sont peut-être parfois importantes mais bien trop dangereuses en soi pour ne pas les prendre en compte, et notre passé climatique nous a déjà prouvé que des bouleversements climatiques de grande ampleur en une à plusieurs décennies étaient possibles (avec des taux de gaz à effet de serre bien plus bas et surtout des écosystèmes capables de faire tampon… car il ne faut pas oublier que nous avons aussi déforesté massivement la planète et que nous libérons à un rythme intense et inédit la MO organique de nos sols par ces pratiques et par l’usage intensif des sols…)

      En soi, malheureusement, je pense qu’il ne faut plus être inquiet mais bien être alarmé et conscient que le pire est devant nous pour enfin agir en conséquence.

      D’ailleurs, malheureusement les sondages montrent bien que les populations à travers le monde sont plus ou moins préoccupés par le sujet mais ne le place pas en tête de leurs sujets de préoccupation et surtout sont dans une grande majorité à ne pas vouloir changer radicalement leur mode de vie et lutter pour que cesse nos émissions de C02 (il s’agit de changements à la marge bien insuffisants souvent et même parfois contre-productifs (cf la déforestation massive depuis quelques années en Europe, Etats-Unis, Canada et Indonésie pour nourrir la soi-disant énergie renouvelable qu’est la filière bois-énergie ou les agro-carburants… tu trouveras d’ailleurs des reportages effrayants mais basés sur des enquêtes de journalistes professionnels à ce propos sur mon blog).

      Désolé pour ce commentaire bien long et brouillon. J’espère que tu ne prendras pas mal ma réponse, je suis juste passionné par le sujet et angoissé par les conséquences que peut avoir le RCA pour notre futur et le reste du vivant 😉

      Amicalement,

      Yoann

      P.S : j’ai sinon écrit un article (rien à voir avec la qualité des tiens) sur les dernières actualités « brûlantes » sur l’arctique et de l’antarctique. Je me suis permis entre autre de mettre en avant l’article ci-dessus en recopiant un extrait (j’espère que c’est bon pour toi, je l’ai écrit dans la nuit après une angoisse nocturne et je me suis du coup un peu emballé 😉 , sinon je peux enlever l’extrait. J’ai en tout cas bien mis en avant le lien vers ton article)

      https://docuclimat.wordpress.com/2017/01/11/rechauffement-climatique-fonte-de-la-banquise-et-des-calottes-polaires-actualites-brulantes-de-larctique-et-de-lantarctique/

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  5. En parlant de conscience et de compréhension des enjeux du réchauffement climatique par les gens, voici un sondage qui fait écho à mon précédent commentaire :

    http://www.larecherche.fr/climat-sondage/les-fran%C3%A7ais-ont-une-vision-d%C3%A9form%C3%A9e-du-r%C3%A9chauffement-climatique

    L’information est plus que nécessaire, et sur cela ton blog y participe grandement. Je trouve d’ailleurs dommage qu’aux Etats-Unis il y ait nombre de blogs sérieux et pédagogiques de scientifiques ou de journalistes sur le RCA, tandis que dans les pays francophones on les compte sur les doigts d’une main…

    Le sondage prouve également qu’en plus d’informer sur les changements globaux et gravement impactant pour l’ensemble de la planète, il faut aussi communiquer sur les impacts plus locaux à attendre. De même, les changements se font effectivement à la marge pour la majorité des sondés qui n’ont d’ailleurs pas conscience que les principales sources d’émissions à effet de serre sont la production de chaleur/électricité et les transports !

    Voici d’ailleurs un article intéressant à propos des différentes sources de gaz à effet de serre :

    http://votreimpact.org/gaz-a-effet-de-serre/sources-de-co2

    Yoann

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  6. Yoann,
    Nous sommes à peu près d’accord, il me semble, sur le rôle de la position de la Terre par rapport au soleil lors des périodes interglaciaires. Je ne faisais que rappeler le fait que le Groenland avait été soumis à un forçage radiatif très important. Evidemment, le réchauffement actuel est différent : il est certainement moins important localement mais il concerne en même temps l’ensemble de la planète.
    Cette période d’il y a 400 000 ans peut servir d’analogue mais on peut quand même se dire qu’elle a probablement été assez différente de la période contemporaine. Je trouve surtout que les dernières études sur le Groenland et l’Antarctique sont intéressantes en ce qu’elles révèlent la topographie de ces contrées difficiles d’accès. Forts de ces découvertes, les scientifiques sont probablement plus à même de prévoir les conséquences du réchauffement anthropique.
    En même temps, des surprises nous attendent probablement, puisque nous expérimentons un changement climatique qui ne s’est probablement jamais fait sous cette forme.
    Je comprends parfaitement que l’on puisse être passionné par ce sujet compte tenu de l’enjeu. En revanche, il ne faut pas oublier que tout le monde n’est pas convaincu et à mon avis, cela rend encore plus nécessaire d’apporter des éléments objectifs.
    Je ne dis pas que le catastrophisme est aussi néfaste que le scepticisme mais il peut quand même être contre-productif. Certains articles de mon site paraîtront alarmistes à certains… Je n’y peux rien, et je trouverais curieux de censurer les faits au titre qu’ils risqueraient de déprimer le lecteur. Je ne veux pas non plus induire en erreur dans l’espoir qu’une présentation catastrophiste réussisse à susciter la révolte.

    Et au fait, cela ne me pose pas de problème que tu reprennes un extrait d’article. Je te remercie, au contraire, puisque tu as explicitement cité la source et que tu m’as gentiment prévenu.

    Je suis par ailleurs d’accord avec toi sur la qualité des sites anglophones !

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  7. Merci pour ta réponse Johan 😉

    Effectivement le problème se situe en grande partie dans la psyché humaine qui a tendance à refouler à première vue ce qui peut radicalement bouleverser sa vie et ses convictions et à prendre des décisions en fonction, ce qui fait que nombre de personnes en voyant des articles qui paraissent catastrophistes vont direct les rejeter sans même lire les faits.

    Et pourtant selon plusieurs études l’optimisme en terme de réchauffement climatique (et d’autres sujets aussi graves d’ailleurs) serait contre-productif…
    Effet tordu de la psyché humaine qui peut malheureusement nous amener vers la catastrophe…

    Je te conseille d’ailleurs fortement la lecture de cet article qui fait une très bonne synthèse de ces études et des effets contre-productifs de l’optimisme sur la lutte contre le réchauffement climatique… :

    http://e-rse.net/pessimiste-optimiste-changement-climatique-rechauffement-23724/

    En tout cas je comprends ton point de vue et je pense effectivement que tes articles qui se rapprochent le plus possible de l’objectivité, sans non plus nier la réalité de la portée parfois plus qu’inquiétante des études, ont leur rôle à jouer puisqu’ils seront surement beaucoup plus lus qu’avec un ton plus subjectif.

    De mon côté je vais assumer mon côté « alarmiste »… en espérant que des gens parviennent à sauter au delà de cela 😉 Il faudra aussi que je m’améliore en terme d’écriture et de mise en page 😉

    Cela fait en tout cas plaisir d’échanger avec toi sur tous ces sujets (de même qu’avec Jack du climatoblogue), car il est rare de rencontrer des personnes passionnés et au fait des enjeux préoccupants du RCA.

    Je voulais aussi te signaler un autre effet pervers du cloisonnement de notre esprit (que je pense personnellement être dû à une déconnexion de notre environnement et à une spécialisation des savoirs, entre autre). La priorité est mise sur la lutte contre le RCA par les gouvernements occidentaux, mais qui ne veulent pas pour autant toucher à leurs industries et multinationales. Du coup, la soi-disant lutte contre le RCA occasionne des dégâts monstrueux dans nombre d’écosystèmes par l’utilisation de soi-disant énergies renouvelables pour ne pas toucher aux profits et à la sainte croissance économique : biocarburants, biomasse, charbon « propre », méthanisation, etc….

    D’ailleurs, en plus de détruire plus rapidement les écosystèmes, cette transition énergétique participe au contraire à une accélération de nos émissions (je ne sais même pas si elles sont comptabilisés dans les rapports gouvernementaux soumis à la communauté internationale…) par deux facteurs : premièrement la non-prise en compte de toute l’énergie nécessaire au cours du processus de production/extraction/transport/transformation de ces énergies et deuxièmement la non-prise en compte des effets indirects sur la capacité des écosystèmes à capter le CO2 atmosphérique ou à le maintenir (changement d’affectation des sols notamment).

    Voici un docu que je te conseille pour bien en saisir la grave portée (cette transition ne fait d’ailleurs que commencer et cela m’inquiète autant que nos émissions d’énergies fossiles qui ne cessent pas par ailleurs…) :

    https://docuclimat.wordpress.com/2017/01/07/documentaire-la-fausse-promesse-dune-energie-propre-en-streaming/

    Et deux autres documentaires aussi saisissants sur le même sujet :

    https://docuclimat.wordpress.com/2016/12/20/documentaire-biocarburants-chronique-dun-desastre-annonce/

    https://docuclimat.wordpress.com/2017/01/04/documentaire-menaces-sur-la-foret-francaise-en-streaming/

    Yoann

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  8. Yoann,
    Merci pour tes commentaires, je vois que tu suis tous les aspects de l’écologie. J’irai voir tes liens mais je n’ai pour le moment pas beaucoup de temps pour m’occuper de mon site.
    Donc ne t’inquiète pas si cela me prend un peu de temps, c’est quand même un plaisir de discuter.

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  9. Bravo pour cet article très instructif. Il y a besoin de ce genre d’article de vulgarisation, car, pour beaucoup de gens, il est difficile de croire que les glaciers antarctiques puissent être vulnérable au réchauffement actuel compte tenu du fait que les températures de l’air sont encore largement négatives sur l’essentiel du continent et que les épisodes de dégels demeurent épisodiques, hormis sur la péninsule antarctique. Malheureusement, il semble que la réalité soit beaucoup moins rassurante.

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