Climat

Bilan NCEP-NCAR pour janvier 2017 : le 2è plus chaud des archives

La planète a connu en 2017 son deuxième mois de janvier le plus chaud depuis le début des mesures NCEP-NCAR en 1948.

Avec +0,531°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2017 se classe au deuxième rang des mois de janvier les plus chauds depuis 1948. C’est moins que le record de 2016 (+0,71°C) mais l’anomalie est supérieure à celle du mois de décembre dernier (+0,47°C). Le début d’année 2016 avait été dopé par le phénomène El Niño alors que les conditions depuis le mois d’août sont neutres (tirant vers La Niña) dans le Pacifique.

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-janvier).

Le top 10 des mois de janvier les plus chauds

On peut voir ci-dessous que les deux derniers mois de janvier se distinguent du reste de l’archive NCEP-NCAR, 2007 était le seul à accrocher le wagon de tête. L’archive remonte à 1948 mais on ne trouve dans le Top 10 que des mois post-2000.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010 d'après les données NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010 d’après les données NCEP-NCAR.

2017 se situe – très – provisoirement entre 2015 et 2016, les deux précédentes années record

Avec un début d’année marqué par les plus fortes anomalies tous mois confondus, la moyenne sur les 12 mois de 2016 est à un niveau plus élevé que janvier 2017 : +0,67°C au-dessus de la période 1981-2010. C’est de loin l’année la plus chaude des archives. Le record de 2015 (+0,46°C), avait déjà marqué un bond en avant. Les dix années les plus chaudes depuis 1948 ont toutes été enregistrées au XXIè siècle.

Le Met Office a délivré en décembre dernier ses prévisions pour 2017. Par rapport à la moyenne 1981-2010, l’agence britannique prévoit une anomalie entre 0,32°C et 0,56°C, avec une estimation centrale 0,44°C. 2017 se situerait ainsi dans le trio de tête des années les plus chaudes. Pour la période 2017-2021, le Met Office anticipe des anomalies entre 0,42°C et 0,89°C au-dessus de 1981-2010. Le chiffre de 0,89°C est à comparer avec la plus grosse anomalie observée depuis 1850 par le Met Office : +0,46°C en 2016… Reste à voir comment évolueront les températures à la surface du Pacifique. Les modèles prévoient un réchauffement les prochains mois dans le centre du Pacifique, avec des conditions neutres à El Nino d’ici la fin d’année.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. Source : NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales

On observe des températures assez élevées en Arctique, comme depuis trois mois. Anomalies positives également au Canada et en Scandinavie. L’Antarctique, en revanche, connaît un fléchissement après une année 2016 qui l’aura vu renouer avec des anomalies positives. Il a en revanche fait très froid en Europe.

Carte d'anomalies pour le mois de janvier 2017.

Carte d’anomalies pour le mois de janvier 2017.

+1,31°C en janvier 2017 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,31°C en janvier 2017, légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C). Voici un graphique montrant les données mensuelles NCEP-NCAR couplées à celles de la NASA (pour remonter plus loin dans le temps car NCEP commence en 1948) :

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2 réponses »

  1. Bonjour Johan, j’ai juste une petite rectification à suggérer: vous écrivez « Pour la période 2017-2012, le Met Office anticipe des anomalies entre 0,42°C et 0,89°C au-dessus de 1981-2010 ». Je pense que vous voulez dire « 2017-2022 ».

    La température ne semble finalement pas beaucoup varier depuis mai dernier. Quant on regarde les anomalies par rapport à la moyenne du 20ème siècle, c’est pratiquement constant. Même constatation par rapport à la moyenne 1880-1899. Si cela continue, ce qui est possible compte tenu du fait que les effets du dernier el nino se sont estompés et que les conditions devraient rester neutre dans le Pacifique au cours des prochains mois, alors l’année 2017 sera la 2ème la plus chaude derrière 2016, mais devant 2015.

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    • Bonsoir Maignal,
      Merci de me permettre de rectifier. C’est 2017-2021. Sinon pour 2017, pour le moment il n’y a eu qu’un mois, mais il se situe entre 2016 et 2015. La température a tellement grimpé en 2016 qu’il semble difficile de voir un nouveau record pour 2017. Le Met Office table sur une anomalie très légèrement en-dessous de 2015 :
      1 2016 : +0,77 au dessus de 1961-1990
      2 2015 : +0,76
      3 2017 : 0,75
      4 2014 : +0,57
      Le Met Office mettrait donc 2016, 2017 et 2015 dans un mouchoir de poche.
      Il faut dire que le Met Office est l’une des agences qui tablent sur le plus fort réchauffement dans la région Nino 3.4, annonçant le franchissement du seuil El Nino en Juin 2017.
      A mon avis, tout dépendra du Pacifique, et les prévisions sont encore trop incertaines. Pour le moment, le refroidissement est probablement moins important qu’en 1999 avec le gros épisode La Niña.

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