Climat

Le pic des émissions de CO2 doit intervenir au plus tard en 2020

Les chances de respecter l’Accord de Paris dépendent non seulement de la quantité de gaz à effet de serre qui sera émise au cours de ce siècle mais aussi de la date à laquelle interviendra le pic d’émissions de CO2. Pour contenir le réchauffement entre 1,5 et 2°C, le pic doit intervenir au plus tard en 2020. Au-delà, il semble peu réaliste d’envisager de contenir le réchauffement dans les limites définies lors de la COP 21.

En 2011, pour avoir de bonnes chances (66%) de limiter le réchauffement à 2°C, il ne fallait pas émettre plus de 1000 milliards de tonnes de CO2. Avec les émissions enregistrées entre 2011 et 2016, le budget n’est plus aujourd’hui que de 762 milliards de tonnes. Cela nous laisse 19 petites années avant de consommer le budget 2°C. Cela sera donc chose faite en 2035. C’est ce sur quoi tablait il y a quelques semaines le site Carbon Brief.

Sur le site Realclimate, Stefan Rahmstorf et Anders Levermann précisent cette fois quelle est l’importance du moment du pic d’émissions, c’est à dire la date à partir de laquelle les rejets de CO2 commenceront à décliner. Comme on va le voir ci-dessous, le moment auquel interviendra le pic conditionne fortement les chances de respecter l’Accord de Paris (2°C au maximum, 1,5° si possible).

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Trois scénarios pour dépenser le même budget de 600 Gt de CO2, avec des pics d’émissions en 2016 (vert), 2020 (bleu) et 2025 (rouge), et une alternative avec 800 Gt (pointillés). Source : Realclimate.

Parmi les points marquants de l’analyse des auteurs de Realclimate, on peut relever :

  • Pour contenir le réchauffement sous les 2°C, il ne faut pas émettre plus de 600 Gt de CO2.
  • Si le pic d’émissions survient en 2020, il sera nécessaire de réduire les émissions à zéro dans les vingt ans. Cela signifie qu’en 2040, les émissions de CO2 devront être de zéro.
  • Si le pic arrive en 2025, il faudra ramener les émissions à zéro avant 2035.
  • Au niveau actuel des émissions mondiales – 39 Gt de CO2 par an – la limite inférieure de 1,5°C sera atteinte en moins de quatre ans et n’est donc pas réalisable sans un recours massif à des technologies de suppression du dioxyde de carbone.
  • Il est donc encore possible de respecter les objectifs de température de Paris si les émissions plafonnent d’ici 2020 au plus tard, et des signes indiquent que nous évoluons dans cette direction, car les émissions mondiales de CO2 n’ont pas augmenté au cours des trois dernières années.

Avec un budget CO2 est entre 600 et 760 Gt, cela signifie donc également qu’un pic d’émissions en 2020 devra être suivi d’une très forte réduction pour arriver à zéro vers 2040.

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Emissions annuelles de CO2. Source : CDIAC.

Selon le Global Carbon Project, les émissions de CO2 provenant de la combustion des combustibles fossiles et de la production de ciment en 2016 ont totalisé 36,4 milliards de tonnes. Si l’on considère aussi les émissions provenant du changement d’affectation des terres, le total des émissions de CO2 est porté à 39,9 milliards de tonnes pour 2016. C’est légèrement inférieur aux 41,1 milliards de tonnes par rapport à 2015. Difficile encore de dire si c’est le signe d’un plafonnement. Si les prochaines années sont marquées par une forte croissance économique, il sera intéressant d’observer l’évolution des émissions de CO2.

En résumé, on peut entrevoir un plafonnement des émissions mais il faut rester prudent. On peut aussi ajouter que le budget 2°C est extrêmement réduit compte-tenu des émissions actuelles. Une réduction drastique permettrait de tendre vers l’objectif de Paris : difficile mais peut-être pas impossible.

Voici une traduction du billet posté par les scientifiques Stefan Rahmstorf et Anders Levermann, auteurs de Reaclimate :

Dans le cadre de l’Accord de Paris, les nations du monde se sont engagées à contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à un niveau inférieur à 2° C au-dessus des niveaux préindustriels et à tenter de limiter l’augmentation à 1,5° C si possible. Cet objectif est réalisable, mais n’est réaliste que si les émissions mondiales atteignent un pic avant 2020,  pour fortement décliner par la suite.

Examinons d’abord l’importance de rester bien en dessous de  2°C du réchauffement climatique et aussi proche de 1,5° C que possible. Le rapport climatique de l’Organisation météorologique mondiale pour l’année écoulée a mis en évidence que la température et le niveau de la mer ont continué à augmenter, atteignant encore des records en 2016. La couverture mondiale de glace de mer a atteint un niveau minimum record et les glaciers de montagne, ainsi que les calottes du Groenland et  de l’Antarctique sont sur une trajectoire d’accélération de la perte de masse. De plus en plus de personnes souffrent d’événements météorologiques extrêmes et souvent sans précédent. C’est la situation après environ 1°C de réchauffement climatique depuis la fin du XIXème siècle.

Non seulement ces effets vont-ils progressivement empirer à mesure que le réchauffement se poursuit, mais notre planète risque également de traverser des points de basculement critiques avec le déclenchement de changements majeurs et irréversibles pour le système terrestre.

La calotte de glace de l’Antarctique de l’Ouest est probablement déjà déstabilisée, conduisant le monde vers au moins trois mètres d’élévation du niveau de la mer dans les siècles à venir  – un risque que les scientifiques ont pointé depuis les années 1970. L’inlandsis du Groenland – qui contient suffisamment de glace pour augmenter le niveau mondial de la mer de sept mètres – pourrait être déstabilisé avec moins de 2° C de réchauffement. Les récifs coralliens ont souffert du blanchiment pan-tropical en 2016 et de nouveau en 2017 à la suite de réchauffement des océans. Ce n’est que si la température globale reste bien inférieure à  2° C que certains restes des récifs coralliens du monde pourront être préservés. La circulation thermohaline semble déjà ralentir et des recherches récentes indiquent que le Gulf Stream est beaucoup plus instable que prévu.

Étant donné que l’augmentation globale de la température mondiale dépend des émissions globales cumulées de CO2, la gamme de température définie à Paris (entre 1,5 et 2°C) peut être traduite, avec une marge d’incertitude, en budget CO2. Ce budget global pour le siècle se situe entre 150 et 1050 Gt de CO2 pour la trajectoire 1,5/2°C, sur la base des chiffres actualisés du GIEC. Au niveau actuel des émissions mondiales de 39 Gt de CO2 par an, la limite inférieure de cette gamme serait atteinte en moins de quatre ans et n’est donc pas réalisable sans un recours massif à des technologies de suppression du dioxyde de carbone largement non prouvées et spéculatives. Même le budget de CO2 correspondant au point milieu de cette gamme d’incertitude, 600 GtCO2, équivaut à seulement 15 ans d’émissions actuelles. Il est clair que même si nous atteignons le seuil maximal en 2020, il sera nécessaire de réduire les émissions à zéro dans les vingt ans. En supposant un budget plus optimiste de 800 Gt, le délai peut être porté à trente ans, mais avec un risque important de dépasser le réchauffement de 2 °C.

Il est encore possible de respecter les objectifs de température de Paris si les émissions augmentent d’ici 2020 au plus tard, et des signes indiquent que nous évoluons dans cette direction, car les émissions mondiales de CO2 n’ont pas augmenté au cours des trois dernières années. Il faudra des actes extrêmement forts et une ambition élargie pour exploiter l’élan actuel afin de descendre la courbe de décarbonisation au rythme nécessaire. La fenêtre pour le faire est encore ouverte.

En résumé, le déclin des émissions de carbone après 2020 est une nécessité pour atteindre la limite de température de Paris « bien en dessous de 2 degrés ».

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15 réponses »

  1. C’est effectivement encore plus angoissant. De multiples manières.

    Car une simple question pratique qu’une courbe ne peut éluder me vient aussitôt en tête : qu’implique, pour une civilisation qui fonctionne au carbone à un tel niveau, la réduction de ses déchets thermiques de 40Gt/an à 0 en 10 ans (l’être humain à tendance à procrastiner de plus en plus, plaisir immédiat du consummérisme) au niveau structurel, politique, social, économique, etc. et selon sa force d’inertie légendaire si nous ne sommes pas encore en face de la catastrophe qui vient ? Ou formulé autrement : a-t-on le temps de TOUT changer en si peu de temps sans être totalement désorganisé ou bien de passer par un stade purement et mondialement dictatorial ?

    C’est important car
    peu importe les chiffres sur les émissions, peut-être plus ou moins basés sur la bonne foi et n’échapant pas à de la fraude locale et, bon an mal an, aux aléas,
    les émissions stagnent mais les concentrations mesurées n’ont pas la même progression,
    personne ne semble d’acord sur l’inertie climatique : 10, 20, 25, 30, 40, 50 ans et de l’effet « boost » de nos saletés dans l’atmosphère,
    aucune simulation ne tient compte de tous les éléments du système « terre » – la levée de l’assombrissement global pourrait nous projeter bien au-delà de ces prévisions si toutes ces émissions et donc celles qui en découlent s’arrêtaient,
    que la non-linéarité des évènements laissent généralement tous les scientifiques désarmés et porte donc n’importe quelle « prédiction » encore plus à caution,
    et donc si on stope dès aujourd’hui, personne ne peut prévoir à quel équilibre le système se maintiendra avec quelles conséquences et pour combien de temps
    rien ne nous laisse imaginer ce que nous devrons transformer/détruire et à quelle vitesse sur cette planète pour accomplir cette prouesse car c’est l’affaire des industriels (laissons de coté tous leurs bienfaits sur l’environnement), ou bien si nous arrêtons tout et qu’on en finisse avec les mythes progressistes

    Ce texte sur le site Reaclimate me laisse sur ma faim – car peut-être trop réduit sur la relation élévation de température et taux de CO2 et pour la raison qu’il s’adresse davantage à ces responsables dont j’attends… si peu de choses, comme ne jamais remettre en cause notre civilisation.

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      • C’est une brochure consensuelle et promotionelle qu’on juxtapose entre nos yeux et le réel.
        – Passer notre consommation énergétique par le tout électrique pour éviter l’effondrement, est infaisable. Que ce soit du greenwashing ou du pro-nucléaire, dans tous les cas, les ressources nécessaires à celà – que ce soit la production, les infrastructures/le transport, le stockage et la maintenance inhérente – viendront à manquer où nous devrons détruire encore plus pour les extraires avec des retours de plus en plus faibles. Le recyclage n’est bien sûr pas durable. D’autant plus rapidement que la demande sera toujours [plus] élevée, et désirable au point de l’amener jusqu’aux « communautés les plus fragiles » ; pour leur proposer une déferlante d’objets connectés à terme peut-être, tel le souhait présenté dans le libre bleu du Gixel de 2004. De cela, il n’est pas fait mention.
        – Les transports, on ne sait toujours pas relocaliser, alors on poursuit vers la mauvaise route. À ce propos, sur un site ami,
        https://docuclimat.com/2016/12/22/documentaire-la-voiture-electrique-pas-si-ecolo/
        – La carote de l’emploi est inutile, et c’est ce qui me conforte sur l’aspect publicitaire de ce document : nous savons tous que certains vont être détruits et d’autres créés, c’est le lot de toute transition, de toute innovation. Aussi petite soit-elle. Et de manière générale les industries s’arrangent pour continuer à faire des gains de productivité en détruisant ou en « mécanisant » les emplois en place; cependant le tournant des « IA » sonnera peut-être le glas de la pensée schumpeterienne.
        – La reforestation, plusieurs articles sont présent sur le même site ami :
        https://docuclimat.com/2017/02/23/du-desastre-de-la-filiere-bois-energie-pour-le-climat-et-la-biodiversite-au-nom-de-la-transition-energetique/
        https://docuclimat.com/2017/04/19/les-arbres-et-forets-ne-nous-sauverons-pas-du-rechauffement-climatique/
        Non pas qu’il soit inutile de le faire, bien au contraire, mais qu’on ne se trompte pas sur la fin.
        Quant à l’agriculture, personne ne sait si nous aurons :
        . la garantie d’un climat encore stable d’ici là
        . la garantie de surfaces arables suffisantes pour une population prévue à 10 milliards d’individus
        . la garantie que les intrants seront toujours durables (imaginons une précipitation du pic du phosphore pour combler des pertes de rendement à venir)
        . la garantie que la fuite en avant vers les clones persticides brevetés pour reprendre les termes de JP Berlan ne nous conduisent pas dans d’autres impasses (ie, je crains l’absence de limite quand je lis « improving the genetic potential of animals for production are increasingly being developed »)
        – Pour l’industrie lourde et les villes (soit le bâtiment et l’import massif de matériaux éloignés), après la délocalisation globale, autant dire qu’il n’y a rien eu de fait pour le moment, peu d’espoir à part les voir disparaître purement et simplement, au lieu de feuilles de route en attendant que des technos efficientes aparaissent; sinon l’exemple de Tuticorin pour transformer le CO2 industriel en CO2 pour soda me laisse un goût étrange en bouche ; par exemple : « A plant at the industrial port of Tuticorin is capturing CO2 from its own coal-powered boiler and using it to make baking soda. […] I am a businessman. I never thought about saving the planet. ». Espérons que les consommateurs n’éructent pas trop. Comptons aussi sur les villes « intelligentes » ou le maître mot est rationnalisation, bourrées de capteurs électroniques en tout genre et très écologiques (et que d’eau, la houille blanche, pour des wafers !) et donc aussi consommateurs d’énergie, eux et leurs data-centers climatisés et pas dissipateurs de chaleur pour 2 ronds, à l’image du Linky par exemple… ceci n’est qu’affaires et marchés.

        Navré, la magie n’a pas opéré. 😉

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  2. Je reviens quand même, avec un lien à mon avis intéressant et proposant un autre scénario que le vôtre, désespérément pessimiste.
    => https://climatorealiste.com/tag/co2-anthropique/
    Évidemment le propos de cet article dissone un peu par rapport à vos convictions (assez funestes il faut bien le dire) et l’hystérie ambiante, somme toute assez molle, à propos de  » Armageddon  » qui serait en train de se préparer.
    Cet Ingénieur physicien, géophysicien, hydrologue et militant écolo de la première heure (depuis les 70’s) a mis en évidence les phénomènes de résonances océaniques couplée aux cycles solaires.
    Il reconnaît que l’activité humaine est pour 30% environ dans le réchauffement actuel et précise que l’augmentation du taux de CO2 n’empêchera pas du tout une inversion de la tendance, c’est à dire un refroidissement (le souci, c’est que qaund on dit ça, on n’est pas à 5 ou 10 années près… ce qui laisse largement le temps de croire, ou pas… de fantasmer, ou pas…).
    J’aimerais bien avoir votre avis sur ce que dit ce scientifique.
    Comme le précise l’auteur, un petit temps d’imprégnation est nécessaire pour appréhender son propos.

    Reste un autre mystère pour moi : comment se fait-il que ceux qui prédisent comme vous l’apocalypse pour très bientôt, et qui sont  » tout en haut  » ne soient pas plus convaincants et ne semblent pas chercher à convaincre plus que ça. Hulot et les autres semblent très « mous ». Si à leur place j’étais convaincu, preuves à l’appui, que la planète est quasi-foutue si on n’agit pas maintenant, j’emploierais tous les moyens (légaux…) pour au moins expliquer les choses et exposer lesdites preuves.
    Pour le « pouvoir d’achat », ça gesticule de partout, par contre pour le « pouvoir vivre » qui serait directement menacé et largement prioritaire (acheter c’est bien, mais il faut d’abord pouvoir vivre non ?), ça gesticule très mollement et ça ne semble pas trop perturber le sommeil de nos dirigeants.
    C’est vrai que la différence entre les simulations du GIEC (référence absolue mondiale pour justifier de l’urgence du phénomène) et les mesures réelles ne peuvent rendre que sceptique. Idem pour la courbe en forme de crosse de hockey et bien d’autres « preuves » mises à mal avec le temps.
    Thomas Pesquet nous dit que tout est fragile, qu’il a tout vu, etc… , mais ça n’a pas l’air de le perturber plus que ça non plus. Il est rentré, et vaque à ses occupations sans donner l’impression d’avoir peur du lendemain.

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    • Voici mon avis sur l’article :
      Comme il reconnait lui même, l’irradiance solaire totale est trop faible pour expliquer les variations du climat. En revanche au niveau local, elle a une importance clé :la deglaciation de l’hémisphère nord a commencé avec le réchauffement lié aux facteurs astronomiques, le nord étant plus proche du soleil. Et la on parle en plusieurs dizaines de watts !
      Le co2 à pris le relais, c’est qui explique le lag dans les carottes glaciaires.
      L’article parle d’un effet amplificateur lié aux océans. Cela me semble peu réaliste, il faudrait davantage de chaleur accumulée au niveau global pour expliquer la redistribution de chaleur via les océans.
      Enfin, concernant la mobilisation des uns et des autres, ce n’est pas mon objet mais concernant Nicolas Hulot, je note qu’il a passé à peu près les 25 dernières années à convaincre. Il a tout fait : émissions télé, création d’une fondation, livres, conférences, pacte écologique, et maintenant ministre.
      Après, ceux qui alertent ne sont pas forcément ceux qui subiront les conséquences du réchauffement. La France n’est sans doute pas la plus menacée, et je pense qu’il s’agit davantage de responsabilité que de peur à l’état brut.

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    • Il est scandaleux que vous en soyez encore à « ‘débattre » de la réalité… Tout a été écrit, et depuis longtemps. Certes, c’est confortable, car vous ne serez plus là quand les conséquences de nos modes de vie finiront par anéantir ce qui a été patiemment construit par l’humanité durant des siècles. C’est commode. Et assez désespérant de voir que de tels propos circulent encore avec un tel ton badin, d’insouciance, faussement scientifique, qui montre à quel point l’incompétence crasse, le manque de culture, et souvent les intérêts privés, parviennent par cynisme à donner le change. Certes, tout cela est commode d’autant qu’hélas, par construction, il n’y aura jamais aucun procès de Nuremberg pour celles et ceux qui, délibérément, participent par leurs discours et leurs actes de la dévastation du monde qui est à l’oeuvre. Faut-il que nous soyons collectivement fous – au sens propre du mot – pour accepter que pour de tels enjeux la bassesse ait parfois le vernis d’un échange policé…

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    • Hmmm, joueur mais je me suis arrêté vers 2mn30, peu après qu’il parle de surface au lieu de volume de glace pour les banquises arctique et antarctiques. De là, j’ignore tout de ses intérêts. Navré à nouveau. 😉

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  3. Je ne suis pas bien sur d’avoir compris le 1er graphique:
    si le peak des émissions de CO2 se produit en 2020 à environ une émission de 40 GT de CO2 / an. La courbe montre qu’il faut 20 ans pour réduire les émissions à 0 avec un total de 600 GT consommé.

    J’ai refait les calculs. Je pense que cette courbe descendante de 2020 à 2040 peut être considérée comme rectiligne par approximation (ça ne changera pas grand chose).

    En faisant décroître les émissions annuelles de 2 GT / an, en 2021, les émissions annuelles de CO2 sont de 38 GT, en 2022 de 36 GT, en 2023 de 34 GT … en 2039 de 2 GT et en 2040 de 0 GT.
    Le seul petit problème est que lorsque j’additionne toutes ces consommations ( 38 + 36 + 34 +….+ 2 + 0 ) cela fait 380 GT donc on est loin des 600 GT
    On pourrait se dire Tant mieux mais comme cette réduction drastique semble peu tenable, j’ai cherché une descente rectiligne qui au total se rapproche des 600 GT.
    J’ai trouvé que si l’on réduit les émissions annuelles de 1,3 GT chaque année à partir de 2020, au bout de 30 ans, les émissions sont nulles et on aura consommé en tout 595 GT de CO2
    La descente est moins abrupte et se fait en plus de temps.

    Tout cela est très mécanique et n’a certainement rien à voir avec la réalité mais en tout cas le graphique me semble faux .
    Celle en pointillé marquée 800 GT me paraît correspondre à une consommation de 600 GT.
    Mais peut-être que je me trompe ?

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    • Charles,
      Cela serait incroyable que des scientifiques de ce niveau ne soient pas capables de faire un graphique. Mais il est toujours intéressant de vérifier, ça m’arrive aussi.
      Votre erreur provient du fait que vous omettez la période 2017-2020, quatre années au cours desquelles 160 gt sont déjà consommées. Puis la décroissance n’est pas rectiligne comme vous le dîtes, elle est un plus lente au début : vers 2028, on est encore à près de 30 gt.

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  4. Salut Johan,
    Certes, il est encore possible de respecter les objectifs de température de Paris si les émissions plafonnent d’ici 2020 au plus tard. Toutefois, on sait tous que les concentrations mondiales de CO2 continuent d’augmenter, comme on peut clairement le constater sur le graphique de la N.O..A.A. https://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/.

    Oui, il est admis que les émissions mondiales de CO2 ont stagnées au cours des trois dernières années mais il semble aussi reconnu que des boucles de rétroaction positive du climat soient déjà à l’oeuvre occasionnant l’augmentation du réchauffement terrestre. Notamment en raison de la libération de méthane et de CO2 du pergélisol arctique et de toutes les autres sources naturelles connues sur Terre.

    Votre article mentionne qu’un budget de CO2 compris entre 600 et 760 Gt, signifie qu’un pic d’émissions en 2020 devra être suivi d’une très forte réduction pour arriver à zéro vers 2040. J’ajouterais que compte tenu que les concentrations de CO2 mondiales continuent fortement de croitre, les efforts de réduction des émissions mondiales de ce même gaz risquent d’être peu efficaces, peu productives et même possiblement inutiles, à mon humble avis. Seul l’avenir le dira…

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    • Bonjour Jacques,
      La croissance de la concentration est aussi due à la variabilité naturelle dans le Pacifique, à la faveur d’El Nino. Nous verrons d’ici quelques années s’il y a un hiatus entre concentration et émissions. Quand au méthane, les incertitudes sont plus grandes. Il y aurait un bénéfice à court terme à les limiter. Mais le CO2 reste le principal facteur de réchauffement.

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      • La croissance est toujours positive au moins depuis plus d’un demi-siècle de mesure :
        https://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/gr.html
        Il va s’en dire que si nous arrêtons d’injecter dans l’atmosphère du carbone enfouie sous terre depuis des millions d’années (pas encore pour tous nos plastiques et autres asphaltes), sa quantité totale à la surface va stagner. Reste à savoir où et à quelle vitesse il va passer d’un endroit à l’autre. Laissons donc tous les gisements se laisser cuire dans le manteau supérieur, ils nous reviendront bien tôt out tard : https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2017/06/12/une-histoire-de-co2-a-story-of-carbon-dioxide/ 🙂

        Nous nous somme totalement pénalisés en brisant ce cycle : la fraction de CO2 dans l’atmosphère est minime par rapport à ce que la biosphère trop souvent minorée AMHA et surtout l’hydrosphère contiennent, absorbent et peuvent donc relâcher. Si nous détruisons l’un ou si nous réduisons sa capacité à absorber/fixer le carbone, et que l’inertie de l’autre fait qu’il continuera à se réchauffer avec baisse de solubilité du CO2 + acidification modifiant les concentration de CO2/HCO3-/CO3– (qui modifiera les biomes marins à terme et l’enfouissement du carbone), nous ne sommes peut-être pas prêt à voir ce taux ralentir de manière spectaculaire.
        Il faudra peut-être même s’attendre à bien pire dans l’immédiat.

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    • Bonjour Ghtuz,
      Dans mes articles, j’utilise le terme préindustriel en référence à la période 1880-1899 parce que les données de la NASA remontent à 1880, tout simplement. Les émissions de GES ont certes débuté bien avant mais sans commune mesure avec ce qui a été émis au XXè siècle. C’est une question de fiabilité, surtout. Pour le GIEC, il s’agit de données remontant à 1850 pour la raison simple également que les archives du Met Office sont utilisées, ce sont les plus anciennes et elles remontent à 1850. Mais que l’on retienne 1850 ou 1880 ne change pas énormément les choses. C’est vraiment à partir de 1850 que les émissions de CO2 ont commencé à augmenter sérieusement.
      Et on pourrait certes remonter à plus loin mais sans les données instrumentales.
      D’après les modèles utilisés par les auteurs de l’étude, la différence de température entre 1850-1900 et 1400-1800 est de 0,1 à 0,18 °C, de quoi diminuer le budget carbone de 20% pour ce qu’il nous reste à émettre afin d’éviter les 2°C de réchauffement.

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