Climat

Température mondiale : juin 2017 à la 3è place (NCEP)

La planète a connu en 2017 son troisième mois de juin le plus chaud depuis le début des archives NCEP-NCAR. Les six premiers mois de l’année 2017 se situent toujours à mi-chemin du record de 2016 et du précédent pic de 2015.

Avec +0,385°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de juin 2017 se classe au troisième rang des mois de juin les plus chauds depuis 1948, quasiment à égalité avec 2013 mais loin du record de 2016 (+0,51°C). L’année 2016 avait été dopée par le phénomène El Niño alors que les conditions sont neutres dans le Pacifique depuis le début d’année avec pour conséquence des températures moins élevées.

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-juin).

Le top 10 des mois de juin les plus chauds

On peut voir ci-dessous que le mois de juin 2016 reste seul au sommet de l’archive NCEP-NCAR. 0n trouve dans l’ordre 2016, 2013 et 2017. Dans ce trio de tête, on notera que deux mois de juin (2013 et 2017) ne suivent pas un événement El Niño. Les gaz à effet de serre expliquent en très grande partie les niveaux atteints : en cette période de l’année, l’oscillation du Pacifique a moins d’impact sur la température globale (sans être nul pour autant).

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après : NCEP-NCAR.

2017 toujours entre 2016 et 2015,  les deux précédentes années record

La moyenne sur les 12 mois de 2016 reste à un niveau plus élevé que janvier-juin 2017 avec +0,67°C contre +0,54°C. Alors que les modèles avaient prévu un nouvel épisode El Niño pour le courant 2017, les dernières estimations tendent plutôt vers des conditions neutres. Il est donc encore moins probable de voir l’année 2017 battre le record de 2016… Au final, 2017 devrait rester dans le trio de tête.

Les dix années les plus chaudes depuis 1948 ont toutes été enregistrées au XXIè siècle avec les trois dernières années dans le top 3. Voici le bilan des 10 années les plus chaudes, sachant que pour 2017, seule la période janvier-juin est prise en compte.

Anomalies de température par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après : NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales

Les anomalies chaudes les plus notables se situent en Europe et en Sibérie. Le monde est globalement chaud mais le refroidissement est significatif sur de larges portions de l’Antarctique.

Carte d’anomalies pour le mois de juin 2017.

+1,02°C en juin 2017 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). Comme en avril, l’anomalie est de +1,02°C en juin 2017 : on revient nettement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C). Voici un graphique montrant les données mensuelles NCEP-NCAR couplées à celles de la NASA (pour remonter plus loin dans le temps car NCEP commence en 1948) :

 

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57 réponses »

  1. Pour rester dans le domaine politico-climatique, l’Inde présentée comme un modèle de vertu climatique du fait que ce pays va multiplier par 3 sa part éolienne et par 20 sa part solaire d’électricité d’ici 2030, va en fait rejeter l’équivalent de 4 fois la diminution par et pour toute la communauté Européenne ( https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2017/07/05/la-politique-climatique-de-linde/ ).
    On peut compter sur la Chine pour ne rien diminuer (au contraire) à l’horizon 2030, et pour les US c’est pas la peine d’insister, sauf pour dire que les US on obtenu du G20 hier, la bénédiction des 19 autres pays pour pouvoir vendre son gaz se schiste aux pays qui en ont besoin ( http://www.europe1.fr/international/g20-donald-trump-obtient-un-geste-sur-le-climat-et-le-commerce-3384152 ).

    Et vous pensez vraiment que :
    1) Nos dirigeants croient vraiment qu’ils vont influer sur le climat en se (nous) tirant des rafales dans le pied ? Qu’ils croient vraiment à la théorie du CO2 qui réchauffe le climat ?
    2) Que nos gros efforts pour vont permettre de baisser la température mondiale de plus de… 0,01°C ???? 🙂

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  2. Visiblement, qu’ils y croient ou pas, si le CO2 continue à augmenter, à en croire cette étude, il risque d’y avoir des problèmes alimentaires pour tout le monde et l’inde et la chine en particulier :
    https://phys.org/news/2017-08-millions-protein-deficiency-result-human-caused.html

    Cette planète se macdonaldise, production de « calories vides »… à croire que la plante coupe court son cycle de production pour le multiplier : il n’est plus nécessaire de se casser le beignet à faire plus de protéine couteuse en énergie interne lorsque l’énergie environnante est plus abondante et que l’atmosphère riche en nouriture carbonnée permet une meilleure survie de sa descendance.

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  3. Le Canada, au fil du réchauffement de la Terre, devient un des pays au monde les plus menacés par les changements climatiques qui se propagent notamment en Arctique, au Groenland et en Alaska. Les forets canadiennes brûlent tout l’été et de grandes zones du Québec demeurent inondées tout le printemps. Le Bureau d’Assurance du Canada (BAC) vient de statuer:  » Aucun événement météorologique isolé ne peut être attribué aux changements climatiques, mais le fait que nous ayons une hausse répétée des phénomènes météorologiques extrêmes à travers le Canada correspond aux modèles de prévision scientifique. Par conséquent, la répétition d’événements extrêmes futurs toujours plus sévères est de plus en plus probable  » Plus le Canada contribue à polluer la Terre, plus il en paie le prix…

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  4. Maintenant que le Groenland se réchauffe à grande cadence par la perte de son pergélisol,tout comme l’Alaska,il est à prévoir que la fonte de l’arctique s’accélère davantage.

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    • Le Groenland subit des incendies plutôt exceptionnels, et les suies peuvent également contribuer à renforcer la fonte des neiges plus loins.
      http://www.newsweek.com/fire-greenland-climate-change-global-warming-648818

      Les politiques inconséquentes (« je peux le faire alors je le fais ») qui ont animé des pays dont le Canada fait partie pour la « croissance » à court terme d’une faible partie de l’humanité et le profit exclusif d’une poignée d’individus se sont accélérées depuis 2 siècles. Et elles rencontrent de moins en moins de résistances. C’est ce qu’on pourrait appeler aussi le succès de la fabrique du consentement.

      Il n’y a pas que le carbone d’origine fossile que nous envoyons en l’air, il y a par exemple toutes ces forêts et leur tourbes qui crament (que ce soit par mégarde ou pour aménagement) et surtout ces océans empoisonnés et vidés, c’est à dire pour l’urbanisme et la [sur]exploitation – s’ensuit donc un effondrement des espèces animales qui concentrent également de la matière carbonnées directes et ayant des rôles biologiques particuliers (comme les baleines pourchassées, dont le fer qu’elles disséminent est utile pour la photosynthèse du phytoplancton, l’ours qui dissémine le « surplus » de phosophore des saumons remontant les fleuves). Le vivant, la biomasse : puit et source à la fois. Mais puit quasi omniprésent, gratuit et autonome.
      La transformation aseptisée de la biomasse ancienne et naturelle sur terre en simple champs (déséquilibre espèces animales/insectes, même sans labours et jachères), silviculture (essences à croissances rapide, coupes rases avec érosion des sols ou pas) et autres élevages (avec un nombre très très très réduit d’espèces avicoles, piscicoles, etc. et les risques pathologiques, industriels ou pas) à cycles courts, n’est absolument pas compensatoire et suffisant pour siphonner ce qui a été tiré en plus des profondeurs de la lithosphère. Rien pour le milieux marin et les espèces qui le peuplent…

      Ce sont des cycles que nous avons modifiés et brisés, des cycles également biologiques, naturels. Tout comme l’ouverture du couvert végétal par la foudre. Comme l’enfouissement du carbone par sédimentation dans les profondeurs océaniques (plateaux continentaux pour l’essentiel) si ce n’est pas gelé sur terre ou sous des surfaces aquatiques peu profondes. Tout ça pour une illusion qui se nourrit par un appétit vorace de destructions/transformations, le progrès, le bien-être, la vitesse, la toute puissance, l’hybris, l’immortalité ou que sais-je encore dont peu de personnes au final peuvent prétendre accéder ou moyennant un prix direct ou indirect exorbitant.

      Nous n’avons pas une miriade de choix politiques : si on on veut que le CO2 diminue, il va falloir décoloniser nos espaces et nos esprits, calmer ses envies de « toujours plus » et s’adapter à vivre librement dans les friches extensives. Et attendre plusieurs milliers d’années. 🙂 Sinon, croître et augmenter tout contrôle (incluant toute la panoplie de la géoingénierie et ses déséquilibres spontanés) au point d’avoir une planète totalement mécanisée, artificialisée, connectée et surveillée dont chacun de nous ne serions qu’un servile rouage industriel, et sans retour arrière possible. Il suffit de voir pour le moment quel type de jungle (végétale/urbaine, voire type « Coruscant » si cela est rendu possible) nos cultures rendent le plus sexy pour savoir vers laquelle nous tendions pour le moment.

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