Climat

2017 sera la deuxième année la plus chaude, d’après Ncep-Ncar

Le record ne sera pas battu mais 2017 sera sans doute la deuxième année la plus chaude des archives. C’est ce que l’on peut dire après le bilan du mois de septembre 2017, au troisième rang depuis le début des archives NCEP-NCAR. Avec +0,521°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, l’anomalie mensuelle se situe derrière 2016 (+0,68°C) et 2015 (+0,57°C).  

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-septembre).

Le top 10 des mois de septembre les plus chauds

On peut voir ci-dessous que les six mois de septembre les plus chauds des archives ont été observés ces six dernières années. Une fois de plus, 2016, 2015 et 2017 sont dans le top 3.

Top 10 des mois de septembre les plus chaudes depuis 1948. D’après NCEP-NCAR.

2017, probablement la deuxième année la plus chaude des archives 

La moyenne sur les 12 mois de 2016 devance janvier-septembre 2017 avec +0,67°C contre +0,52°C. Il n’y a désormais plus aucun risque de voir 2017 battre le record de 2016. Il faudrait une moyenne de 1,12°C sur les trois derniers mois de l’année : impossible… Et il faudrait une moyenne de 0,28°C sur octobre-décembre pour que 2015 passe devant 2017 : très peu probable également. 2017 sera donc bien la deuxième année la plus chaude des relevés NCEP-NCAR.

Les dix années les plus chaudes depuis 1948 ont toutes été enregistrées au XXIè siècle avec les trois dernières années dans le top 3. Voici le bilan des 10 années les plus chaudes, sachant que pour 2017, la période janvier-septembre est prise en compte.

Top 10 des années les plus chaudes depuis 1948. D’après NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales

L’Arctique renoue avec des anomalies nettement positives et le Canada est toujours plus chaud que la moyenne. Le refroidissement se confirme dans l’est du Pacifique.

NCEP Sep 2017

Carte d’anomalies pour le mois de septembre 2017.

+1,06°C en septembre 2017 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,06°C en septembre 2017, sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).

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10 réponses »

    • Intéressant, ce lien, écrit par un expert, collègue de Trenberth. Il était peu probable de voir 2015 au-dessus mais pas totalement impossible, surtout avec Agung. Reste à voir s’il aura un effet notable avant 2018. En période neutre tirant vers La Nina, l’impact peut être plus important nous dit cet article. D’après les dernières prévisions ncep cfsv2, la fin d’année devait être moins chaude mais 2017 devait quand même rester devant, d’une courte tête. Si l’anomalie baisse de 0,1°C supplémentaire avec Agung, 2017 sera derrière 2015.
      Enfin il aura fallu des conditions neutres voire négatives dans le Pacifique et une éruption volcanique majeure, la plus grosse depuis Pinatubo en 1991, si les prévisions se confirment…

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    • Un mars et ça repart… cette planète n’ayant pas d’océan, la moindre variation d’un facteur pouvant effectivement prendre des proportions plus grande. De notre faute ? Probablement : nous n’avons pas grand chose concernant son système climatique qui n’a rien à voir avec la 3e planète de notre système planètaire. 🙂

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  1. Si je comprends bien l’article de Ghutz sur l’explsion du Mont Aygung, si cette dernière se produit pdt un épisode Nina, cela ferait baisser la température globale de 0.2 à 0.3°C et permettrait de gagner 5 ans sur le processus de réchauffement.
    Deux questions que je me pose:
    1/ cette diminution de t° serait due à une baisse du rayonnement solaire, si j’ai bien compris. Ca ne ferait donc pas varier la concentration en Co2 de l’atmosphère qui resterait au-delà de 400 ppm. Vous confirmez ?
    2/ Pensez-vous que ces 5 années éventuelles de répit permettront à la communauté internationale d’avoir le temps de mettre en oeuvre les engagements de la COP21 et donc d’espérer ‘gagner’ la bataille des 2°C ?
    Merci pour votre retour.

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    • @Phildenuits: le taux de CO2 atmosphérique restera effectivement supérieur à 400 ppm, il pourrait même connaître un léger bond en avant en cas de forte éruption.

      Pour le 2ème point, il faut distinguer le répit « apparent » du répit « réel ». La température peut baisser provisoirement à cause de l’action de court terme des aérosols, mais comme le taux de CO2 ne baisse pas, le budget CO2 à respecter demeure le même. Nous n’avons donc en réalité aucun répit à attendre d’un tel scénario, sauf si l’ampleur de l’éruption est telle qu’elle provoque un net refroidissement sur plusieurs décennies, ce qui suppose un phénomène d’une puissance inédite depuis des millénaires. Cela laisserait alors le temps aux écosystèmes de pomper une partie de l’excès atmosphérique de gaz à effet de serre, à condition que l’Homme ait suffisamment baissé ses émissions pour cela.

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      • Effectivement, la baisse de température due à une éruption n’est pas liée à une baisse du CO2 atmosphérique.
        Le SO2 émis par les volcans atteint la stratosphère dans les cas d’éruptions majeures. D’où une réflexion du rayonnement solaire vers l’espace.
        On a vu en 1991 une éruption majeure, celle du Pinatubo. Il y a bien eu un refroidissement mais par la suite le réchauffement a repris à un rythme très élevé dans les années 90.
        Est-ce que cela permet de gagner du temps ? Au final, je ne pense pas, vu que le CO2 continue à s’accumuler dans l’atmosphère.
        Les aérosols volcaniques ne restent que deux ans environ dans la stratosphère. Au-delà, le réchauffement reprend.
        Maintenant, plusieurs éruptions consécutives auraient un impact plus significatif à moyen terme.

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  2. Je ne suis absolument pas expert, mais pour le premier point, ça ne change en rien les concentration en CO2, ou bien si cela est le cas, tout au plus au pourrait observer une légère inflection dans la courbe de Keeling des relevés du Scripps comme en 1963 et 1991. En raison de l’impact des aérosols et autre sulfates sur la photosynthèse et sur l’absorption du CO2 par les océans (solubilité accrue avec des aux plus froides).

    Pour le second point, si ce genre de prévisions se concrétisent, l’espèce humaine étant une espèce, comme beaucop d’autres, paresseuse et procrastinatrice, mais surtout la seule à se raconter des histoires pour justifier ses actions, je dirai clairement non. 🙂

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  3. Merci pour vos explications très claires.
    C’est quand même navant qu’on en soit réduit à espérer le retour d’une activité volcanique majeure pour tirer significativement (et au moins à moyen terme) la température du globe vers le bas…..

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