Climat

Hausse des émissions de CO2 en 2017

Les émissions mondiales de carbone sont de nouveau à la hausse en 2017 après trois années de croissance quasi nulle, selon des chercheurs de l’Université d’East Anglia et du Global Carbon Project.

Les émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles et de l’industrie représentent environ 90% de toutes les émissions de CO2 provenant des activités humaines. Au cours des trois dernières années, ces émissions ont été stables, malgré la croissance continue de l’économie mondiale. On pouvait donc penser que les émissions mondiales avaient atteint un pic.

Mais la tendance est à nouveau à la hausse en 2017, d’après le Global Carbon Project : les émissions liées aux activités humaines atteindront 41 milliards de tonnes en 2017, dont 37 Gt CO2 dues aux combustibles fossiles. Soit une hausse de 2% par rapport à 2016.

Emissions des combustibles fossiles. Source : Global Carbon Project.

Une étude publiée conjointement ce 13 novembre dans Environnemental Research Letters dévoile les chiffres d’émissions dans le détail.

La notion de concentration de CO2 est à distinguer des chiffres concernant les émissions de CO2. Les émissions représentent ce qui entre dans l’atmosphère en raison des activités humaines, dont la combustion des ressources fossiles et la production de ciment. La concentration indique ce qui reste dans l’atmosphère au terme des interactions entre l’air, la biosphère et les océans. Environ un quart du total des émissions de CO2 sont absorbées par les océans et un autre quart par la biosphère, tempérant l’impact des activités humaines.

D’où vient la hausse ?

Selon le Global Carbon Project, la Chine est le principal moteur de la croissance renouvelée des émissions fossiles avec une hausse projetée de 3,5%. Les émissions de l’Inde devraient de leur côté augmenter de 2%.

En revanche, les émissions de CO2 devraient diminuer de 0,4% aux États-Unis et de 0,2% dans l’UE. A relativiser car ces baisses sont moins importantes que lors de la décennie précédente.

Emissions de CO2 des principaux contributeurs. Source : Global Carbon Project.

Le charbon mis en cause

Ces chiffres s’expliquent par un recours accru au charbon cette année en Chine et aux États-Unis, inversant les baisses enregistrées depuis 2013. L’utilisation du charbon, principale source d’énergie en Chine, pourrait augmenter de 3% en raison d’une croissance plus forte de la production industrielle et d’une baisse de la production d’hydroélectricité, faute de précipitations. La consommation de pétrole et de gaz naturel ne sont pas en reste en Chine avec des augmentations respectives de 5 et 12%.

Au niveau global, la consommation de pétrole a augmenté à 97 millions de barils par jour et devrait encore augmenter de 1,7% en 2017.

Dommage car la production d’énergies renouvelables avait augmenté au rythme de 14% par an au cours des cinq dernières années. Dans le même temps, sur 2014-2016, la Chine et les Etats-Unis avaient moins utilisé de charbon.

Les projections économiques suggèrent en outre qu’une nouvelle croissance des émissions en 2018 est probable.

 

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3 réponses »

  1. Bonjour Johan,

    À la lecture de cet article, et j’ai toujours eu l’intime conviction que ce pan de transformation/dégradation était sous-estimé : j’ai une sympathie pour le « féral » (pas pour le géré), est-il possible effectivement que soit envisagé prochainement une révision de la manière dont nous émettons, ainsi que sa quantité, des GES ?

    https://phys.org/news/2017-12-human-impacts-forests-grasslands-larger.html

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  2. Bonjour Johan,

    Je ne sais pas où mieux placer cette étude qui me paraît intéressante sur le cycle du carbone – temporel et quantification – mais probablement pas définitive étant donné qu’elle repose sur des données climatiques du passé qui peuvent encore être corrigées (étude de Sylvain Bernard et son équipe par exemple, sur les températures des océans du Crétacé).
    http://advances.sciencemag.org/content/4/2/eaaq0500

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    • Une autre étude à cheval sur le cycle du carbone et le climat : l’activité photosynthétique dans l’est pacifique, pauvre en fer.
      https://www.nature.com/articles/s41467-017-01219-7

      C’est à se demander si l’ensemencement des océans en fer (géo-ingénierie) ne risque pas non plus de modifier voire de tuer (explosions d’algues, ou de cyanobactéries comme prochlorococcus) l’écosystème dans cette partie de l’océan et perturber davantage ce puits à CO₂ et donc le climat.

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