Climat

+0,90°C en octobre 2017, selon la NASA

Le mois d’octobre 2017 a été le deuxième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880.  

Avec +0,90°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, octobre 2017 se situe derrière le record de 2015 (+1,08°C). Les quatre derniers mois d’octobre sont les plus chauds depuis 1880.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

+0,91°C depuis le début de l’année

Pour la température globale, janvier-octobre 2017 se situe entre la moyenne de 2016 et celle de 2015 sur 12 mois. La NASA relève +0,91°C sur les dix premiers mois de l’année contre +0,99°C sur 12 mois lors de l’année record de 2016. On notera que les quatre années les plus chaudes (2017 étant limitée à janvier-octobre) sont dans l’ordre 2016, 2017, 2015 et 2014.

2017 sera donc l’année la plus chaude si la moyenne sur les deux derniers mois est supérieure à +1,39°C. Ce qui n’est jamais arrivé puisque le maximum sur novembre-décembre est de +1,07°C en 2015.

2017 sera la deuxième année la plus chaude si la moyenne sur les deux derniers mois est supérieure à +0,67°C.

2017 sera la troisième année la plus chaude si la moyenne sur les deux derniers mois est inférieure +0,67°C. Il faut remonter à 2012 pour trouver une moyenne aussi basse sur novembre-décembre.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

Dans le Pacifique, les conditions ont été neutres, proches du seuil La Niña, en octobre 2017. On parle d’une situation neutre quand la température de surface de la mer dans la région Nino3.4 (au centre du Pacifique équatorial) se situe entre -0,5°C et +0,5°C. Sur plusieurs mois, El Niño (au-dessus de +0,5°C) favorise des températures élevées à la surface du globe, tandis que La Niña (en dessous de -0,5°C) a tendance à tirer la moyenne vers le bas.

Depuis le début de l’année, les anomalies oscillent entre ces deux bornes. En octobre 2017, les températures de surface de la mer ont été de -0,45°C dans la région Nino3.4, comme en septembre.

Les modèles prévoient que les conditions devraient tendre vers La Niña sur la fin d’année. D’après le dernier relevé hebdomadaire du 8 novembre, la NOAA relève -1,1°C.

Les anomalies régionales

Au mois d’octobre 2017, l’hémisphère sud enregistre +0,78°C, la deuxième plus forte anomalie depuis 1880. Si l’on considère seulement les terres de l’hémisphère sud, octobre 2017 est à niveau record (+1,08°C), devant 2016 et 2015. L’une des explications est le fort réchauffement de l’Antarctique en octobre, avec des anomalies dépassant les 4°C sur de larges portions du continent.

L’hémisphère nord est à +1,02°C, la 3è plus grosse anomalie des annales. Là encore, c’est au niveau du pôle que l’on trouve les anomalies les plus importantes, 2-3 degrés au-dessus de la moyenne 1951-1980.

Anomalies de température pour le mois d’octobre 2017. Source : NASA GISS.

+1,07°C au-dessus de la période préindustrielle

Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,07°C en octobre 2017. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.

6 réponses »

  1. La fin des effets du dernier el niño, dès l’été 2016 laisse la porte ouverte à des températures similaires fin 2017 par rapport à fin 2016. Mais, si l’on se fie à la réanalyse de NCEP/NCAR, la température mondiale a bien chuté depuis quelques jours: -0,5°C entre la 1ère semaine de novembre et les 3 derniers jours réanalysés! Ceci dit, c’est une fluctuation assez classique, comme il s’en est produit à plusieurs reprises ces derniers mois.

    Rapportée à la moyenne des températures pré-industrielles, la température moyenne actuelle se maintient à un niveau équivalent à ce qu’on avait sur le 1er semestre 2015, avant les effets de el niño, et à peine inférieur à ce qu’on avait à l’été 2016, après le pic el niño.

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    • Oui, c’est vrai que cela a bien baissé ces derniers jours. L’hémisphère sud et le nord ont été synchronisés à la baisse. Des fois, la tendance n’est pas la même dans les deux hémisphères et l’un peut contrebalancer l’autre. Ils ont été tous deux à la baisse en même temps et devraient aussi remonter de concert dans les prochains jours.
      Maintenant, la région Nino 3.4 est nettement négative : -1,1°C pour le relevé du 15 novembre, ce qui ne devrait pas favoriser des températures élevées dans les prochains mois. En théorie…

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  2. Ne pensez-vous pas que le dernier El Nino s’est prolongé jusqu’au printemps 2017, ce qui expliquerait les très fortes anomalies observées sur les 3 premiers mois de l’année et qui tirent 2017 vers le haut ?

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    • @PhildeNuits: non, je ne pense pas. Si on regarde l’évolution de la température par rapport à l’ère pré-industrielle, on voit que l’anomalie sur les 3 premiers mois de 2017 correspond à un pic isolé bien distinct du pic correspondant au dernier el niño qui, lui, semble plutôt se terminer vers mai-juin 2016. Entre ces 2 pics, la température mondiale du 2ème semestre 2016 égale celle qu’on a en cette fin 2017.

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    • El Nino s’est achevé en avril 2016. Les scientifiques estiment qu’il y a un lag de trois mois entre le pic d’El Nino et les températures globales les plus élevées. Les températures de 2017 ne peuvent normalement pas être attribuées à El Nino 2015-2016.

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