Climat

Température mondiale : les prévisions du Met Office pour 2018

Les années 2015, 2016 et 2017 ont été les trois plus chaudes de l’histoire des relevés climatiques. D’après les dernières prévisions du Met Office publiées fin décembre, la température mondiale serait encore à un niveau élevé en 2018. Le phénomène La Niña rend toutefois peu probable un nouveau record de chaleur.

Pour 2018, le Met Office table sur une anomalie entre 0,28°C et 0,52°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, avec une prévision centrale de +0,40°C. Ce qui placerait 2018 au quatrième rang des années les plus chaudes depuis 1850. Par rapport à la période  préindustrielle 1850-1900, la température moyenne mondiale pour 2018 se situerait entre +0,88° C et +1,12 °C, avec une estimation centrale de +1,00 °C.

Graphique montrant la température moyenne mondiale par rapport à la période de référence 1850-1900. La ligne grise et l’ombrage indiquent la marge d’incertitude de 95%. La valeur prévue pour 2018 et sa marge d’incertitude sont indiquées en vert et en noir. Source : Met Office.

Pour 2017, l’agence britannique avait prévu il y a un an une anomalie de +0,44°C, avec une fourchette de 0,32°C à 0,56°C.  Au final, l’anomalie de température réellement observée en 2017 a été +0,42°C, d’après la moyenne étalon du Met Office tirée des chiffres de HadCrut, combinés à ceux de la NASA  et de la NOAA. Notons que le bulletin du Met Office annonce 0,44°C car les chiffres de décembre n’étaient pas encore tombés au moment de la prévision.

Chaque année, depuis 2000, le Met Office publie des projections pour la température mondiale. Depuis cette date, les observations ne sont jamais sorties de la fourchette prévue.

Pour ce début 2018, seules les données des réanalyses comme NCEP-NCAR sont disponibles. L’anomalie pour la période du 1er au 20 janvier est de +0,35°C au-dessus de 1981-2010. Des conditions La Niña prévalent depuis octobre 2017 et jouent à plein désormais.

Carte d’anomalies de température pour la période du 1er au 20 janvier 2018. Source : NCEP-NCAR.

Contrairement aux rapports du GIEC, les projections du Met Office sont basées sur l’état réel du climat au moment où elles sont faites. Elles sont donc censées être plus réalistes. Attention, le Met Office précise que ses projections ne peuvent prendre en compte des phénomènes aléatoires, les éruptions volcaniques notamment.

Un volcan comme le Mont Agung de Bali pourrait provoquer une baisse temporaire mais significative des températures mondiales s’il subissait une éruption majeure dans l’année à venir.

En revanche, la variabilité naturelle est prise en compte. Les températures de surface de l’océan Pacifique en sont l’une des principales sources. La majorité des modèles prédisent des conditions La Niña persistantes jusqu’au printemps 2018, avant de retourner à des conditions ENSO-neutre ensuite. Le modèle du Met Office prévoit une évolution conforme à celle de la moyenne des modèles.

Diagramme illustrant les observations des anomalies de températures de surface de la mer dans la région 3.4 ces derniers mois (en noir), et l’évolution prévue par le système de prévision dynamique du Met Office (en rouge). Source : Met Office.

71 réponses »

  1. @Ninja : j’ai exactement dit que l’USGCRP laisse entendre que les plus récentes études sur certains points de bascule et boucles de rétroaction des mécanismes climatiques, et malgré la compréhension même incomplète que l’on en a encore, suggèrent que certains scénarios du GIEC qui sont globalement linéaires pourraient se voir bousculés par ces phénomènes (phases d’accélération soudaines, plus fortes disparités régionales, etc.). Le « si », le « comment » ou le « quand », personne ne s’avance sur le sujet pour le moment, mais il ne faut pas confondre un scénario tendanciel avec une donnée isolée.
    Quant aux émissions de GES, l’ensemble de l’OCDE (dont la France) baisse ses émissions localement depuis 10 ans (pour les délocaliser en Chine et en Inde), et cela n’a absolument rien à voir avec une quelconque volonté politique mais simplement des contraintes fortes imposées par les marchés de l’énergie. A vue de nez nous allons nous prendre le pic pétrolier (tous pétroles confondus, le conventionnel a passé le sien vers 2007-2010) dans la prochaine décennie, le pic gaz dans la suivante et le pic charbon encore une ou deux décennies plus tard. Donc rassurez-vous les gentillettes taxes carbone qui vous font râler et qui sont imperceptibles sur vos factures, ne sont rien face aux montagnes russes que subiront les prix des énergies lorsque nous passerons leurs pics d’extraction. Ce qui me fait douter d’ailleurs de la linéarité de certains scénarios du GIEC, non pas parce que je remets en doute l’origine anthropique du réchauffement climatique (il y a consensus scientifique sur le sujet, le reste c’est du cirque tant qu’il n’y a pas contre-démonstration formelle) mais parce que je doute que nos économies se comportent de manière linéaire passés certains seuils de restriction énergétique.

    Personnellement je pense que le réchauffement sera juste une couche supplémentaire du gros mille-feuilles qu’il va falloir se goinfrer car avec des Courtillot et consorts on ne fait quasiment rien ni sur l’énergie, ni sur le climat, ni sur la biodiversité, ni sur l’eau, ni sur l’érosion des sols, etc. A ce titre il existe bien un scénario que vous pourriez regarder à la loupe, celui de Donella et Denis Meadows du MIT pour le club de Rome en 1972. Vous pourrez constater la faible variabilité des données comparées au scénario « business as usual » puis vous regarderez ce que le modèle prévoit vers 2030… Pas si sûr que l’on soit vraiment 9MM en 2050…

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  2. Les « climatologues » de NCEP/NCAR avaient prévu une anomalie à +0,525°C pour janvier 2018 alors qu’elle est à +0,250°C (peut-être un peu moins demain). Pour février ils ont prévu +0,527°C (Cette valeur est-elle maintenue ?).
    Au vu de ce résultat et du fait que les scientifiques ont des avis contraires, il est quand même difficile d’affirmer quoi que ce soit, surtout à 80 ans ou même à 30 ans. Ne manque plus qu’une vague de froid bien sentie et de la neige pour plonger le pays dans la perplexité…
    Les 2-3 années à venir vont être très intéressantes, et personnellement je ne miserais pas gros sur ce qui va réellement se passer.

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    • Vous faites encore fausse route avec cet argument trop commode : les prévisions à plus de 30 ans sont étroitement liées aux gaz à effet de serre alors que pour le mois suivant, la prévision se fait sur la variabilité naturelle (qui s’ajoute ou se retranche au changement climatique déjà enregistré). Cela n’ a donc pas grand chose à voir.

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      • Néanmoins, la température a bien baissé par rapport à l’an passé à la même période. Et là, l’écart avec les prévisions est quand même important, de près de 0,3°C, alors que NCEP avait tendance à sous-estimer légèrement le niveau de température il y a quelques mois. Peut-être les vagues de froid auto-entretenues (albedo en chute) en Amérique du nord puis en Asie y sont-elles pour quelque chose, mais une forte anomalie négative semble se développer aussi actuellement sur l’Australie et l’Antarctique. Bizarre…

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        • Bonjour Maignial,

          Ceci étant, la NouvelleZélande a enregistré son mois de janvier le plus chaud. Et pour ces 5 prochains jours, les données des prévisionistes font état d’anomalies de température de près de +30°C au dessus de l’arctique, avec quelques températures positives (en plein mois de janvier) frisant le pôle géographique (en cause une dépression qui devrait progresser et s’y situer). Le jet stream est très chaotique avec ce vortex « décalé », si bien que les poussées froides ont tendance aussi à ramener de l’air plus doux (voire équatorial ?) aux hautes latitudes.

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  3. Je lis beaucoup de publications (on y trouve tout et son contraire) depuis que ce débat existe pour essayer de me faire une opinion raisonnée basée sur des faits établis et pas sur des modèles comment peut-on modéliser des phénomènes inconnus , on ne sait même pas expliquer EL Nino ? D’ailleurs les écarts croissants entre modèles et mesures démontrent leur inaptitude à la prévision …
    Il faudrait plusieurs pages pour expliquer pourquoi le CO2 ne joue aucun rôle; je résume les éléments tirés de publications scientifiques en me limitant à une description :
    1- les variations de T globale (si on admet que c’est un indicateur du bilan énergétique de la Terre) sont-elles exceptionnelles par rapport à ce que nous connaissons des climats passés? NON (se référer aux nombreuses publications)
    2- la teneur en CO2, est-elle exceptionnelle ? Non. Dans le passé est-elle une cause ou une conséquence ? le retard montre que c’est une conséquence (voir publications).
    3- Peut-on tirer des conclusions des mesures satellites de T glob ? Non car les écarts sont entachés d’erreurs de mesures (0.2° pour 0.8° lors du Nino) et est trop tôt pour définir une fonction supposée quasi linéaire par rapport à « CO2 » (c’est certainement une fonction composée de fonctions « périodiques » à temps de réponses grands et disparates); les estimations faites avant 1980 sont à considérer avec prudence et ne peuvent pas être juxtaposées aux courbes issues des données satellites (même dans ce cas les écarts entre Instituts sont aussi importants que les grandeurs à mesurer). Bref il n’est pas utile de batailler sur ces écarts minuscules et aléatoires, tout au moins sur cette courte période de 30 ans. Quant aux estimations du style « l’année la plus chaude … » c’est du domaine de la croyance.
    4- Il faut revenir au paradigme de l’Effet de Serre; l’absorption par le CO2 de l’infrarouge émis par la Terre dans une très étroite bande du spectre autour de 15 µm peut-elle provoquer un échauffement de la Terre ? A priori, ce serait bien étonnant car cela aurait eu lieu dans des périodes passées où la teneur en CO2 était considérablement plus importante.
    5- NON pour plusieurs raisons de Physique:
    – Le CO2 n’est pas le seul gaz absorbant autour de 15 µm (modes vibrationnels), la vapeur d’eau absorbe aussi (surtout modes rotationnels) mais comme elle est 100 fois plus abondante dans la basse Troposphère, elle sature complètement l’absorption; les simulations montrent que si on double la proportion de CO2, l’absorption ne change pratiquement pas (sauf bandes latérales). C’est la vapeur d’eau qui est responsable du ralentissement des échanges thermiques Terre_atmosphère; certains reconnaissent cette évidence mais reportent les échanges radiatifs au niveau de la basse Stratosphère, où il y a du CO2 et plus de vapeur d’eau …mais l’infrarouge a été déjà absorbé par les basses couches et la Troposphère est essentiellement soumises à des échanges convectifs.
    – Le rayonnement de « feed-back » dû à l’émission dans tout l’espace d’un rayonnement de chaque molécule de CO2 ayant absorbé une énergie infrarouge (15 µm) peut-il réchauffer la Terre ? Toutes les batailles se situent sur ce point en invoquant le deuxième principe de la Thermodynamique …Certes, l’échange d’énergies rayonnantes entre molécules d’un gaz existe en permanence mais cela ne signifie pas que le bilan énergétique contredit le deuxième principe. Dans le cas présent, si ce feed-back existe, le bilan énergétique est 1/2 E absorbée est renvoyé vers la Terre ( en ne tenant pas compte des phénomènes de dispersion et d’effet cosinus qui diminuent cette quantité) si bien que dans ce mécanisme unitaire la Terre a perdu 1/2 E émise vers cette molécule; il n’y a donc pas augmentation d’énergie mais diminution du flux par rapport à une atmosphère sans CO2. Mais il se trouve qu’à la pression de la basse Troposphère les temps de collision avec les molécules de N2 (80%) et de 02 (20%) sont bien inférieurs au temps de relaxations vibrationnels et par conséquent ce rayonnement de feed-back ne peut pas exister dans l’air et l’énergie infrarouge absorbée est instantanément convertie en énergie mécanique, elle est donc thermalisée et transmise à toutes les molécules par chocs successifs et transférée vers l’espace par convection puis par rayonnement.
    C’est d’ailleurs ce que montrent les spectres vus par satellites où apparaissent les températures d’émission des courbes de Plank.
    Finalement je ne comprends toujours pas pourquoi ce délire d’un réchauffement climatique dû à l’Homme (avec ses 1% de 400 ppm de CO2) peut provoquer une telle panique! Je compte sur vous pour me dire où je fais erreur.
    Concernant les Energies éolienne et solaire (actuellement 0.8% de l’énergie mondiale consommée), je rappelle une limite physique relative au soleil: il ne fournit que 350 W/m2 (en moyenne) au sol lorsqu’il est au Zénith et par conséquent, avec un mécanisme de conversion électrique de 10% on ne peut pas récupérer plus de 35 W/m2 crête. Certes des dispositifs photovoltaïques de laboratoire ont un rendement 4 à 5 fois supérieur mais ce n’est pas généralisable et pour des panneaux fixes, le nombre d’heures exploitables est faible. Pour les éoliennes le rendement est de 50 à 60 % mais même en site favorable le temps d’utilisation est de 23% …Il ne sera pas facile de se passer des énergies fossiles …sauf si on développe les filières Hydrogène (là le Solaire pourrait être utilisé).

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