Le mois d’avril 2018 a été le troisième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880. Des records de chaleur ont été battus dans l’hémisphère sud.
Avec +0,86°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en avril 2018 est quasi-stable par rapport à mars. Les trois derniers mois d’avril sont les plus chauds depuis 1880 à la surface des terres et des mers : 2018 se classe juste derrière 2016 et 2017.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.
Pour le mois d’avril, sur les 20 dernières années (depuis 1998), la tendance est de 0,19°C/décennie. Malgré une baisse des anomalies depuis avril 2016, on peut voir ci-dessous une tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :
2018 toujours derrière le trio 2015-2016-2017
Pour l’année en cours (janvier-avril), 2018 est à +0,82°C. Le trio record 2015-2016-2017 est encore devant (pour ces années, on prend ici en compte la période janvier-décembre) à la faveur de conditions qui furent plus chaudes dans le Pacifique.
Les températures de surface de la mer sont cependant en train de remonter dans l’océan Pacifique central et oriental, qui se trouve dans une configuration ENSO-neutre actuellement.
Pour la fin d’année, les modèles tablent sur un petit El Niño avec une prévision de +0,6°C dans la région Nino 3.4 en octobre-novembre-décembre. 2019 pourrait être une année très chaude, a prévenu la NASA le mois dernier.
Les anomalies régionales
Le mois d’avril a été marqué par un revirement en Europe avec des anomalies fortement positives… En revanche, on a vu un retour du froid en Amérique du Nord. La région arctique est froide, un phénomène plutôt rare ces dernières années, et pour le deuxième mois d’affilée l’Antarctique et l’Asie tirent la moyenne vers le haut. Chaleur également en Amérique du Sud et en Australie.
En conséquence, le mois d’avril 2018 est marqué par un record de chaleur pour l’hémisphère sud avec +0,80°C, devant 2016 (+0,72°C). Le record est battu dans les grandes largeurs à la surface de terres de l’hémisphère sud (donc sans prendre en compte la surface des océans) avec +1,21°C en avril 2018, très loin devant le précédent record remontant à 2002 (+0,84°C).
+1,12°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 1,12°C en avril 2018. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.
Catégories :Climat
je me demande comment fait la NASA pour comparer une t° globale par satellite à une t° mondiale global de 1880 ???? que quelqu’un m’explique la fiabilité de la comparaison ….
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Ces chiffres de la nasa ne sont pas issus des satellites mais des stations au sol et des températures de surface de la mer.
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Ok mais en 1880 , ils faisaient comment ( notamment en mer ) (quelques bateaux comparés aux nombreuses balises actuelles )? au sol avec l’urbanisation de beaucoup de sites pensez vous que les résultats soient comparables ?
Je ne pense donc pas que la valeur soit fiable mais la tendance pourquoi pas ( classement des mois et des années) .
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Les incertitudes publiées dans chaque jeu de températures sur ces périodes tiennent compte de ce manque de données.
C’est comme l’influence de l’effet d’îlot urbain, il est étudié, pris en compte et les données sont corrigées en fonction.
Sans vous manquer de respect, je pense que la totalité des questions que vous pouvez vous poser sur ces aspects se sont déjà posé dans les labos, que les solutions les plus satisfaisantes ont déjà été appliquées et les limites discutées.
Il faut arrêter de prendre la NASA et les autres organismes traitant les données pour des tanches…
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Pour la Nasa, les températures des stations urbaines sont corrigées pour qu’elles reflètent la tendance de long terme des stations rurales les plus proches. Quand il n’y en a pas elles sont abandonnées.
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Hector , je me doute bien que la nasa et autre y a pensé bien avant moi et de façon beaucoup plus pertinente . La question sous jacente est la fiabilité des corrections et surtout de l’honnêteté scientifique sachant les enjeux financier et les enjeux écologique qui en découlent .
Comme on ne peut douter de tout , je vais faire confiance à ces relevés et puis ça m’arrange vis à vis des cycles solaires 😉
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J’imagine que la NASA n’a pas attendu que l’on parle du réchauffement climatique pour corriger les imperfections des données du XIXème siècle. A cette époque, je doute que les impacts financiers, politiques ou économiques aient pu jouer.
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Ils corrigent ces données probablement de la manière la plus satisfaisante possible. De nouvelles corrections sont proposées régulièrement, essayant de limiter l’influence des différents biais de cet exercice difficile. Ce n’est pas parfait mais il est probablement difficile de faire mieux en l’état des connaissances. Certains sceptiques s’y sont essayés et la plupart des travaux ont confirmés les reconstructions de températures « références ».
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La page de Sks est exhaustive avec les liens : https://www.skepticalscience.com/surface-temperature-measurements-basic.htm
Cela me rappelle une histoire d’un ancien sceptique (Richard Muller) voulant en avoir le cœur net et mettre probablement fin à quelques polémiques, a fini par auditer les données brutes.
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Oui, c’était principalement à lui et à son projet Berkeley Earth que je faisais référence.
Ou quand le scepticisme climatique « par principe » ne résiste pas à l’étude approfondie des données et travaux publiés.
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Quoi qu’il en soit l’effet urbain est très limité sur la moyenne globale. 0.01°C par siècle pour la Nasa; 0.05°C pour Met Office ; 0.06°C pour NOAA.
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