Avec +0,353°C au-desssus de la moyenne 1981-2010, juin 2018 est le 6e plus chaud des archives NCEP-NCAR. 

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-juillet).

Le top 10 des mois de juin les plus chauds

Avec +0,353°C au-dessus de la moyenne 1981-2010,  le mois de juin 2018 est le 6e plus chaud des annales NCEP-NCAR. Pour le mois de juin, la tendance est de +0,13°C par décennie depuis 1948 et de +0,20°C depuis 1988.

Top 10 des mois de juin les plus chauds depuis 1948. D’après NCEP-NCAR.

On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en juin depuis 1948.

Anomalies de température mondiale en juin par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.

2018 au 4e rang à mi-parcours

Le bilan est provisoire puisque l’on compare ici janvier-juin 2018 à des années complètes. En raison des conditions La Niña, l’année 2018 ne se situe pour l’instant qu’au 4e rang. Les températures de surface de la mer dans la région Niño 3.4 du Pacifique sont en train remonter et sont repassées dans le positif d’après les derniers relevés hebdomadaires. Peu d’impact encore sur la température globale et les prévisions du modèle NCEP CFSv2 pour les prochaines semaines annoncent une baisse de l’anomalie globale.

Il y a un décalage entre les températures de surface dans le Pacifique et la moyenne globale et une véritable remontée des températures interviendrait plutôt fin 2018 et surtout début 2019 à la faveur d’un éventuel El Niño, d’après les prévisions du modèle NCEP CFSv2. Les modèles tablent pour +0,8°C fin 2018 dans la région Niño 3.4, donc légèrement au-dessus du seuil El Niño (+0,5°C). Pour janvier-février-mars 2019, la prévision des modèles est de +1°C dans la région Niño 3.4.

Le top 10 des années les plus chaudes. 2018 est limitée à janvier-juin. D’après NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales en juin 2018

C’est toujours l’Antarctique qui tire la moyenne vers le haut avec des anomalies supérieures à +6°C dans certaines régions. Des températures supérieures aux normales de saison ont été relevées en Europe et aux Etats-Unis, comme en mai. L’est du Canada et le Groenland suivent la tendance du mois dernier avec des anomalies négatives.

Carte d’anomalies pour le mois de juin 2018.

+0,99°C en juin 2018 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +0,99°C en juin 2018, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).