Climat

Température mondiale : +0,50°C en octobre 2018

Avec +0,50°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, octobre 2018 est le 5e plus chaud des archives NCEP-NCAR. 

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-novembre).

Le top 10 des mois d’octobre les plus chauds

Avec +0,50°C au-dessus de la moyenne 1981-2010,  le mois d’octobre 2018 est le 5e plus chaud des annales NCEP-NCAR. La température mondiale est en hausse de 0,1°C par rapport à septembre.

Top 10 des mois d’octobre les plus chauds depuis 1948. D’après NCEP-NCAR.

On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en octobre avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. La tendance est de +0,145°C par décennie depuis 1948, avec une accélération à +0,309°C depuis 1988.

Anomalies de température mondiale en octobre par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.

2018 toujours à la 4e place 

Le bilan est provisoire puisque l’on compare ici janvier-octobre 2018 à des années complètes. Après des conditions La Niña en début d’année, les températures de surface de la mer dans la région Niño 3.4 ont remonté et sont en train de franchir le seuil El Niño d’après les derniers relevés hebdomadaires.

L’année devrait se terminer avec un petit El Niño. La moyenne des modèles table sur +1,05°C sur décembre-janvier-février dans la région Niño 3.4, donc légèrement au-dessus du seuil El Niño.

Le top 10 des années les plus chaudes. 2018 est limitée à janvier-octobre. D’après NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales en otobre 2018

La température globale remonte nettement, surtout fin octobre. Une phase de transition ? Les derniers relevés semblent le laisser penser, de même que les prévisions du modèle NCEP CFSv2. L’Antarctique enregistre à nouveau une légère baisse tandis que l’anomalie est à un plus haut depuis le début de l’année en Arctique. Les tropiques sont en phase de réchauffement.

Carte d’anomalies pour le mois d’octobre 2018. D’après NCEP-NCAR.

+1,06°C en octobre 2018 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,06°C en octobre 2018, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).

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6 réponses »

  1. En regardant attentivement le graphique des anomalies de température mondiale en octobre on comprend que dans une paire d’années les mois d’octobre (comme d’ailleurs tous les autres mois de l’année) seront probablement plus chauds que l’actuel record de 2015.

    Il suffit de regarder l’année 2000 qui était « au fond du trou » après le Niño de 1998, en 2002 on était déjà au-dessus de 1998 et on n’est pas redescendu plus bas depuis…

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  2. Le mois d’octobre s’est avéré nettement plus chaud que ce qui ressortait des dernières prévisions de NCEP: presque un dixième de degré d’écart. Mais si les prochains mois sont au niveau attendu, on sera bien plus haut encore. Comme le dit Géd, ça fait penser au rebond post-2000. J’attends de voir…

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  3. Je suis tombé par hasard sur une étude publiée dans Nature: https://www.nature.com/articles/s41586-018-0651-8.epdf?referrer_access_token=1om5eBiDBMUoNcBNacCcIdRgN0jAjWel9jnR3ZoTv0PPM6F5Tw–xUcDaVyo5KYP7_G9gTDd9jkXQCGLmYVcdsV5M8FHEcB0fQqjFqNEivv_iHSj9b9nQnDCUMwCYUhO8eFt26mr5d4ABc4fBmIBLSBOCRyBxw-LdoTB9Dm3p04ypPa1CqXJs926kbAzK3f4efrX3Y4EYF4pX07ixbAiV8-J3lzegRogkfj-03oVFUdUYpwBn8RoLNfy7bdkk9ZynolMFlsZaBd0OZuY5msh4371isIcmSMB1BsdQtG-6yphTp7zkT_Di_iLybzvFhaG&tracking_referrer=motherboard.vice.com

    L’énergie emmagasinée par les océans y est calculée à partir du dégazage estimé de O2 et CO2 dans l’atmosphère. Je n’ai pas encore eu le temps de lire l’étude dans le détail, mais il semblerait que les océans aient absorbé plus d’énergie qu’estimé jusque là, ce qui pourrait nous obliger à revoir à la hausse la sensibilité du climat au CO2, ou le rôle de l’expansion thermique dans la hausse du niveau des mers.

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    • Merci Maignial,
      C’est une étude intéressante que j’aimerais aussi regarder dans le détail puisqu’elle présente une nouvelle méthode (il y en a deux autres, les relevés en mer et l’analyse au sommet de l’atmosphère) pour évaluer le contenu en chaleur de l’océan à partir de l’O2. Ce qui permet de mesurer le déséquilibre radiatif de la Terre car on sait que l’océan emmagasine une quantité d’énergie bien plus importante que l’atmosphère. D’après cette étude, le déséquilibre se situe dans la fourchette haute. La sensibilité climatique minimum serait donc un peu plus importante que lors des dernières estimations du GIEC (1,5°C – 4,5°C) et se situerait autour de 2°C.

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