Climat

Température mondiale : 2e mois d’octobre le plus chaud, d’après la NASA

Le mois d’octobre 2018 a été le deuxième plus chaud depuis le début des relevés de la NASA en 1880.  

Avec +0,99°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, l’anomalie relevée en octobre 2018 est en nette hausse par rapport à septembre (+0,74°C). Seul le mois d’octobre 2015 marqué par l’émergence d’un super El Niño est devant. Les cinq mois d’octobre les plus chauds depuis 1880 ont tous été observés ces cinq dernières années.

top 10 octobre 2018 nasa

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

Pour le mois d’octobre, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,09°C/décennie. Sur les 20 dernières années (depuis 1998), on note une accélération à +0,26°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :

Anomalies par rapport à 1951-1980. Source : NASA GISS.

L’année 2018 désormais bien installée derrière le trio 2015-2016-2017

Pour l’année en cours (janvier-octobre), 2018 est à +0,82°C. Le trio record 2015-2016-2017 est encore devant à la faveur de conditions qui furent plus chaudes dans le Pacifique sur l’ensemble de l’année.

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

La température globale devrait continuer à augmenter dans les mois à venir, surtout à partir de la fin d’année, avec la montée en puissance des effets d’El Niño, trois ans après le précédent événement. Le record de 2016 a été boosté par El Niño avec un soutien également du soleil (1 à 2 ans après le maximum solaire). A l’inverse, 2019 sera marquée par un minimum solaire.

Comme on peut le voir ci-dessous, 2016 a été tirée vers le haut par un épisode El Niño exceptionnel, digne de celui observé en 1997. Les températures de surface de la mer sont  en train de remonter dans l’océan Pacifique central et oriental. On peut voir ci-dessous deux graphiques mettant en parallèle la température à la surface de la mer dans la région Nino 3.4 (la région classiquement utilisée pour observer El Niño) et la température de l’atmosphère au niveau global ces dernières années.

Température de surface de la mer dans la région Nino 3.4 (à gauche) vs température mondiale (à droite). Source : 2018 Climate Science, Awareness and Solutions.

Les anomalies régionales

L’une des explications de la hausse de la température globale est logiquement le réchauffement des Tropiques.

Des anomalies régionales extrêmes ont été observées dans l’hémisphère nord, notamment en Arctique et en Sibérie avec +6 à 8°C  alors que la NASA relève -2 à -3°C en Amérique du Nord. La cause étant une anomalie atmosphérique transportant de l’air chaud dans une orientation nord-est sur l’Asie et un air arctique descendant sur l’Amérique du Nord. L’anomalie pour l’hémisphère nord a été de +1,21°C en octobre, juste derrière le record de 2015 (+1,25°C). A la surface des terres, octobre 2018 est au même niveau que 2015.

Deuxième plus grosse anomalie des annales également pour l’hémisphère sud avec +0,77°C mais plus en retrait par rapport au record 2015 (+0,92°C).

Anomalies de température pour le mois d’octobre 2018. Source : NASA GISS.

+1,16°C au-dessus de la période préindustrielle

Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de +1,16°C en octobre 2018. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.

 

9 réponses »

  1. N’est-ce pas étonnant que la NASA trouve 2nd mois à +0,99°C et NCEP-NCAR 5eme mois à +0,5 ?
    Sur des milliers de points de relevés de température une moyenne qui diffère de 0,49 °C c’est énorme non ?

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    • L’écart vient de la base différente. 1951-1980 pour la Nasa, 1981-2010 pour Ncep. Si l’on prend la même base, Ncep donnerait 0.92 environ mais pour des questions de fiabilité il serait préférable de ne pas prendre une base trop lointaine pour Ncep.

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  2. Les différents modes de calculs, les différentes bases, peuvent paraître perturbant(s-es). Mais à chaque fois que l’on prend un référentiel, incluant base et mode de calcul, le constat est toujours le même: la tendance de fond est nettement au réchauffement.

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  3. Bonsoir Johan.
    Dans ce post, vous écrivez que l’anomalie en octobre a été de +1.16 par rapport à la période pré_industrielle.
    Mais sur votre relevé journalier, il est indiqué +1.06 pour le mois !?!
    Alors, quel est le bon chiffre ?

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