Climat

Peut-on rendre une taxe carbone acceptable ?

Les « gilets jaunes » se mobilisent actuellement dans de nombreuses régions françaises contre l’augmentation des prix de l’essence et du gazole.

La montée des taxes dans un contexte de hausse des cours du pétrole a fait naître la protestation sur les réseaux sociaux à la fin du mois d’octobre. Le mouvement est vraiment devenu opérationnel le 17 novembre 2018 avec l’organisation de rassemblements sur les routes.

Le prix des carburants n’est pas le seul motif de colère. Les revendications des gilets jaunes portent aussi sur le pouvoir d’achat et les dépenses publiques.

J’ai voulu revenir sur ce mouvement de protestation avec tout d’abord des chiffres de mise en contexte. J’ai aussi souhaité faire part des suggestions tirées d’études d’opinion sur l’acceptabilité de la fiscalité écologique.

Comment est constitué le prix des carburants ?

En France, le pétrole raffiné ne représenté qu’un tiers du prix de vente à la pompe. Sur chaque litre d’essence acheté, en moyenne, 60% du prix final est reversé à l’Etat et aux collectivités sous forme de taxes, soit actuellement 95 centimes (86 centimes pour le gazole). La principale taxe est la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE). Son montant est défini chaque année par la loi de Finances. L’autre taxe majeure est la TVA.

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Source : Pixabay.

En 2014, une composante carbone de 7 €/tonne de CO2 a été introduite au sein de la TICPE. Elle concerne les particuliers comme les professionnels. Il s’agit d’encourager la réduction des émissions de dioxyde de carbone.

Le niveau de la composante carbone a ensuite été relevé à 14,50 €/tonne de CO2 en 2015, à 22 €/tonne de CO2 en 2016, 30,5 €/tonne de CO2 en 2017 et 39 €/tonne de CO2 en 2018.

Au départ, les taux devaient augmenter progressivement, pour atteindre 56 euros la tonne de CO2 en 2020 et 100€/t CO2 en 2030. Mais l’année dernière, le gouvernement est allé plus loin : la loi de finances 2018 prévoit un taux de 65,4€/t en 2020 et 86,2€/t en 2022.

Où se situe le prix des carburants en France par rapport au reste de l’Europe ?

Au sein de l’UE, l’essence et le gazole sont respectivement vendus en moyenne à 1,40 et 1,38 euro le litre, d’après les calculs de France Info tirés du recensement de la Commission européenne le lundi 5 novembre.

Les tarifs français sont plus élevés que la moyenne européenne : 1,54 euro pour un litre d’essence et 1,51 euro pour un litre de gazole, selon cette même source.

Sept pays européens vendent quand même l’essence plus chère que la France, avec un maximum de 1,65 euro/L atteint en Italie. Ils ne sont en revanche que quatre à vendre du diesel plus cher, avec en tête la Suède, où le tarif est en moyenne de 1,58 euro/L.

Où en est le parc automobile français avec ses émissions de CO2 ?

Pour les émissions de dioxyde de carbone des voitures, la France était en 2017 le 6e meilleur élève en Europe avec des émissions de 110,7 gCO2/km (+0,5 gCO2/km par rapport à 2016).

La Norvège est le pays au parc automobile le moins émetteur du continent européen avec 83,6 gCO2/km en 2017.

Le Parlement européen a estimé en octobre dernier que les véhicules légers neufs devaient réduire leurs émissions de CO2 de 40% d’ici 2030.

Initialement, la Commission européenne avait demandé en novembre 2017 une réduction moindre, de 30% de la moyenne des émissions de CO2 des voitures particulières d’ici 2030.

Les derniers chiffres ont cependant été décevants : l’année 2017 a marqué une reprise des émissions de CO2 des voitures neuves vendues en Europe. Le recul du diesel et la popularité des SUV expliquent cette évolution.

Pour la première fois depuis dix ans, les émissions de CO2 des voitures neuves vendues en Europe ont augmenté en 2017. Elles ont progressé de 0,3 gCO2/km, pour atteindre 118,1 gCO2/km.

Les voitures diesel vendues dans l’Union européenne en 2017 affichent une moyenne d’émissions de 117,9 gCO2/km. Un niveau inférieur à celui des véhicules à essence qui émettent en moyenne 123,4 gCO2/km, soit 5,5 gCO2/km de plus.

Les constructeurs français, que l’on peut considérer habituellement comme de bons élèves, ont aussi vu leurs émissions légèrement progresser, notamment en raison du succès des SUV  : Peugeot perd sa première place et se classe  2ème avec une hausse de 2,7 gCO2/km à 104,5 gCO2/km, Citroën perd aussi une place et arrive 3ème avec une hausse de 2,2 gCO2/km à 105,5 gCO2/km et Renault se maintient en 4ème place avec une hausse de 1 gCO2/km à 106,5 gCO2/km. Toyota progresse de trois places et prend la tête du classement avec des émissions en baisse de 2,7 gCO2/km à 101,2 gCO2/km. Toyota profite du succès de ses véhicules hybrides, qui représentent la moitié des immatriculations de la marque.

Au début des années 90, la France comptait pour 45% de toutes les nouvelles immatriculations de voiture diesel en Europe. Mais désormais, la France fait partie des premiers pays où le marché des nouvelles voitures se renverse au profit des voitures essence.

Si la voiture électrique ne parvient pas à dépasser les 2 % de parts de marché en France, elle a la cote en Norvège.  Avec plus de 33.000 exemplaires écoulés en 2017, les voitures électriques ont représenté 20.8 % des nouvelles immatriculations, soit 5 points de mieux qu’en 2016 (15.7 %).

Les hybrides enregistrent la même progression en Norvège avec 18.4 % de parts de marché pour l’hybride rechargeable et 12.9 % pour les hybrides classiques.

Pourquoi la taxe carbone fait-elle polémique ?

En un an, le prix du litre de diesel a augmenté de plus de 20% et celui de l’essence de 14%, même si depuis deux semaines, les prix repartent à la baisse. Le haut niveau actuel est surtout dû à la hausse des cours du pétrole mais aussi à une fiscalité plus élevée. En janvier 2018, la TICPE a augmenté de +7,6 centimes pour le prix du litre de gazole et +3,9 centimes pour le litre de super.

La tendance à la hausse des taxes va se poursuivre. Le projet de loi de Finances 2019 prévoit une nouvelle augmentation : +6,5 centimes sur le diesel et +2,9 centimes pour le super en janvier 2019. Le gouvernement veut également supprimer le taux réduit de TICPE pour les routiers et continuer d’aligner la fiscalité du diesel sur celle de l’essence. Au total, 3,9 milliards d’euros de plus iront dans la poche de l’Etat grâce à la fiscalité verte, d’après le Journal du Dimanche.

La hausse de la TICPE provient de l’augmentation de la composante carbone évoquée précédemment. Adoptée en 2014, la contribution climat-énergie taxe les carburants en fonction de leurs émissions de CO2. Le gouvernement a également décidé un  rapprochement de la fiscalité applicable à l’essence et au diesel.

Au départ, les taux devaient augmenter progressivement, pour atteindre 56 euros la tonne de CO2 en 2020 et 100€/t CO2 en 2030. Mais l’année dernière, le gouvernement est allé plus loin en adoptant une trajectoire plus rapide et plus ambitieuse. La loi de finances 2018 prévoit un taux de 65,4€/t en 2020. C’est pourquoi, par ricochet, la TICPE a fortement progressé.

En 2019, la TICPE devrait rapporter 37,7 milliards d’euros. Les affectations sont prévues comme suit :

  • 17 milliards pour le budget général de l’Etat ;
  • 7,246 milliards pour le compte d’affectation spéciale « Transition écologique »(utilisé pour financer les énergies renouvelables et le bio méthane et rembourser la dette contractée auprès d’EDF pour des achats d’électricité renouvelable) ;
  • 5,9 milliards pour les Départements ;
  • 5,8 milliards pour les Régions ;
  • 1,2 milliard pour l’Agence de financement des infrastructures des transports de France.

Cela ne laisse que 19% des recettes consacrées à la transition écologique, contre 21% en 2018 et 20% en 2017.

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Les taxes sur le diesel sont celles qui ont le plus augmenté. Or le diesel est très répandu dans les zones où le revenu disponible par habitant est le plus faible, comme on peut le voir ci-dessous sur des cartes dévoilées par Le Parisien :

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Source : Le Parisien.

Est-il possible de faire accepter une taxe carbone aux automobilistes ?

Stefano Carattini, professeur d’économie à l’Université de Georgia State, a publié en 2017 une étude particulièrement intéressante dans ce contexte pour analyser le regard des citoyens sur les taxes carbones (« Green Taxes in a Post-Paris World: Are Millions of Nays Inevitable?« ). Il a pu dégager plusieurs enseignements qui font écho à la problématique actuelle des gilets jaunes. Le chercheur a interrogé 1200 personnes représentatives de la population suisse pour connaître leurs préférences sur les différentes modalités d’une taxe carbone.

Dans un rapport baptisé « Comment rendre les taxes carbone plus acceptables », Stefano Carattini note que malgré leur efficacité les taxes sur le carbone comptent parmi les instruments de politique climatique les moins utilisés.

La faible pénétration de la taxe sur le carbone est en grande partie due à l’aversion des citoyens pour les taxes en général, et aux taxes sur le carbone plus spécifiquement.

Rendre les taxes sur le carbone plus politiquement acceptables est donc une condition préalable à une action climatique efficace.

Les raisons pour lesquelles les individus n’aiment pas les taxes sur le carbone sont :

• Le fardeau de la taxe, à la fois d’un point de vue personnel et pour l’économie en général, ainsi que la nature plus coercitive de la taxation, comparée aux subventions.
• L’impact négatif disproportionné des taxes sur les ménages à faible revenu.
• Les doutes concernant l’efficacité des taxes sur le carbone pour réduire les gaz à effet de serre.
• La méfiance à l’égard du gouvernement soupçonné d’utiliser les taxes sur le carbone comme un moyen détourné de soulever des recettes, plutôt que comme une incitation à réduire les émissions.

Il faut noter que toutes ces perceptions ne sont pas forcément fondées. Mais qu’elles le soient ou non, elles sont  largement répandues et peuvent entraver l’adoption de politiques par ailleurs souhaitables.

Stefano Carattini fait trois propositions qui permettraient de rendre une taxe carbone plus acceptable.

1 – Une mise en place progressive 

La nécessité d’introduire progressivement les taxes sur le carbone est étayée par deux résultats empiriques solides : premièrement, les gens sont généralement opposés aux taxes sur les émissions de dioxyde de carbone, ce qui suggère qu’un taux d’imposition bas est une proposition plus acceptable au départ. Cependant, les réticences s’atténuent une fois que les contribuables se rendent compte que les coûts peuvent être inférieurs et que la société en tire avantage. Par conséquent, il est possible d’augmenter le taux d’imposition dans le temps si l’efficacité de la mesure est démontrée.

2 – L’utilisation des recettes de la taxe carbone pour financer la lutte contre le changement climatique

Des enquêtes montrent que les particuliers ne pensent pas qu’une taxe sur le carbone puisse à elle seule suffire. Ils croient qu’un soutien supplémentaire du gouvernement est nécessaire pour aider à réduire leurs émissions. Par conséquent, les électeurs préfèrent affecter les recettes fiscales à des réductions émissions supplémentaires. Les électeurs sont particulièrement désireux de soutenir la recherche et le développement sobres en carbone avec des subventions pour promouvoir leur déploiement.

3 – Redistribuer les taxes pour les rendre équitables et plus neutres sur le budget des ménages

Dans les enquêtes, les particuliers expriment généralement leur soutien à l’utilisation des recettes fiscales pour atténuer l’impact sur les ménages à faible revenu. Les taxes sur le carbone peuvent être conçues pour être progressives grâce à des transferts de sommes forfaitaires et des mesures d’amortissement social visant à réduire les coûts pour les ménages à faible revenu.

Selon Stefano Carattini, les gouvernements qui envisagent une taxe sur le carbone doivent communiquer soigneusement leur proposition au public, répondre aux préoccupations des électeurs et veiller à ce que le débat repose sur les meilleures preuves disponibles. Ceci peut être réalisé indirectement, par l’intermédiaire de représentants politiques, ou directement, via des référendums.

Les gouvernements sont encouragés à divulguer au public les informations suivantes :
• Réductions de gaz à effet de serre attendues de la taxe
• Co-bénéfices attendus (par exemple, réduction de la congestion routière, de la pollution atmosphérique, amélioration de la santé et de la qualité de vie)
• Variation attendue du coût des biens les plus susceptibles d’être affectés par la taxe
• Impact sur le revenu moyen des ménages et sur l’économie, y compris la compétitivité et l’emploi.
• Impact sur les ménages à faible revenu

Quelles leçons tirer pour la France ?

Nous avons vu que la France, sans être le pays d’Europe aux taxes sur les carburants les plus élevées, figure cependant dans le groupe de tête.

Il est donc probable que ce soit le poids de la fiscalité globale qui explique le mouvement des gilets jaunes, ainsi que la prédilections des territoires les moins favorisés pour le diesel. D’après un rapport d’Eurostat, les recettes fiscales englobant impôts et cotisations sociales ont représenté 47,6 % du PIB en France en 2016, ce qui place l’hexagone à la première place du palmarès européen. La hausse des carburants se produit donc dans un contexte fiscal plus lourd que dans les autres pays.

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Les études d’opinion menées en Suisse montrent que la réticence des contribuables porte notamment sur l’affectation des recettes de la taxe carbone au budget général de l’Etat. Plus la somme est affectée à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre est importante, plus la taxe est jugée acceptable. Or, en France, malgré un surplus de recettes, le budget de la transition écologique n’est pas augmenté en proportion dans le projet de loi de Finances 2019. En dépit des mesures sur le chèque énergie et les primes de conversion des véhicules, le compte n’y est pas.

 

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39 réponses »

  1. Il me semble que Stefano Carattini oublie le principal aspect qui fait qu’une taxe carbone pourrait être acceptée par les gens modestes: ont-ils une alternative raisonnable à l’utilisation des carburants pétroliers?

    Actuellement, la réponse est majoritairement non. Les loyers sont hors de prix en ville, donc des millions de gens vivent dans les banlieues éloignées, les villes dortoir ou les campagnes et sont obligés de prendre leur bagnole, ne serait-ce que pour travailler et se ravitailler. Les transports en commun ne sont pas assez développés et pas assez fiables, quand on a besoin d’arriver à l’heure à un rendez-vous (SNCF…). On a fermé ces dernières années des dizaines d’hôpitaux, de crèches, de maternités, d’écoles et j’en passe, et il faut souvent partir loin pour accéder à l’ensemble de ces services. Les commerces sont hyperconcentrés dans des zones spécialisées, éloignées des zones d’habitat. Les emplois sont concentrés et il est devenu très rare qu’on puisse bosser à deux pas de chez soi. Et j’en passe.

    Si on veut sérieusement taxer les énergies fossiles, et il faut le faire, on est obligé de parler d’organisation des territoires, d’encadrement des loyers, d’urbanisme, de services publics, de géopolitique. La politique ne consiste pas à empiler une série de mesures indépendantes les unes des autres. Il faut réfléchir un peu plus, si on veut être cohérent et efficace. C’est peu dire que, de tout cela, l’exécutif n’en n’a rien à foutre! Quand il ne s’agit pas d’engraisser les riches, il n’y a plus personne…

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    • Je suis assez d’accord sur cette question des alternatives. L’étude de Carattini porte notamment sur l’utilisation de la taxe. Les électeurs suisses préfèrent qu’elle soit utilisée dans des projets visant à réduire les émissions. Ils souhaitent un soutien supplémentaire du gouvernement pour les aider. Le développement des transports en commun peut être rangé dans cette catégorie.
      James Hansen propose que la taxe carbone soit intégralement reversée aux contribuables. C’est une option appréciée par les électeurs suisses mais ils mettent en première position le développement de projets destinés à réduire les émissions.

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      • Je viens d’entendre Nicolas Hulot sur France 2. Il a apporté une précision très importante sur la taxe carbone. Conscient du risque de rejet de la taxe, il dit avoir proposé un accompagnement social en amont, en vain. La contestation actuelle lui donne raison, semble-t-il. Quand on lit l’étude de Carattini, on peut y voir de manière assez frappante que la séquence écoulée comportait les ingrédients susceptibles de conduire au rejet populaire de la taxe carbone.

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  2. Bonjour,

    Le problème rencontré en France et probablement ailleurs est du à la position que la culture attribue à l’homme dans la biosphère. La civilisation actuelle est culturellement anthropocentrique. Pire, la culture véhiculée place l’humain « hors sol », déconnecté à priori de ce qui se passe au niveau de la biosphère; moyens mis en place pour faire disparaître les conséquences des distances, de la pluie, du temps qui passe, des besoins basiques ainsi que des agressions sanitaires. L’homme déconnecté du réel cherche à maintenir sa déconnection au delà de ce qu’il réalise déjà: il voudrait trouver à se déconnecter des éléments les plus improbables en les contrôlant. Cette course à la déconnection, à l’approfondissement du hors sol le conduit à générer des phénomènes de plus en plus violents, de par les modifications qu’ils impliquent au niveau de la biosphère. Cette stratégie du « toujours plus d’action pour se protéger » conduit à un comportement toujours plus agressif envers notre environnement.

    On pourrait décliner ce que je viens de d’écrire avec des exemples simples:
    – toujours plus de climatisation pour lutter contre la chaleur, ce qui provoque une plus grande émission de GES.
    – toujours plus d’antibiotiques pour se soigner ce qui conduit à des bactéries toujours plus dangereuses.
    – toujours plus d’engrais chimiques pour accroître la productivité ce qui conduit à un appauvrissement des sols.

    Les exemples peuvent se décliner à l’extrême.

    Il nous faudrait une culture et une action collective et non empreinte d’individualisme.

    Obtenir une culture d’humains ayant une conscience et une action collective est bien plus compliqué que casser une collectivité en une multitude d’individualités défendant leur pré carré. Cette destruction de la vision collective alimente la course aux solutions déconnectées,

    Cela s’appelle, paraît-il, le progrès. C’est ce que les discours nous vendent avec un grand succès politique et économique. Pour ma part, le progrès réside dans la capacité des humains à développer des idées ayant une réflexion préférentiellement sur le sens de nos actions.

    En résumé, rien ne se fera efficacement si une culture du bien collectif n’est pas mise en place. Or, il s’avère que quotidiennement est mise en valeur une culture de la performance individuelle, licite ou non. Et ce n’est pas l’externalisation de la justice, la privatisation des projets d’intérêt collectifs, la mise au rebut du hors norme… qui permettra de mettre en œuvre une politique collective de préservation de la biosphère.

    Et pour revenir sur le sujet de la taxe carbone, cela signifie qu’une taxe doit être un élément conséquent d’une réflexion globale sur une question de société, s’imbriquant dans un projet construit. Ce qui, de toute évidence, n’est pas le cas de l’actuelle taxe mais plutôt le résultat d’une réflexion « hors-sol ».

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  3. Bonsoir,

    Je sors ponctuellement de ma réserve pour apporter quelques réflexions ou informations supplémentaires sur le sujet.

    1) Il n’y a pas eu besoin des lobbies pétroliers pour qu’un vent de révolte souffle sur notre pays. La politique anti-carbone a suffit pour que le peuple commence à se soulever, ce qui d’ores et déjà démontre que l’application pure et dure de certains dogmes alarmistes conduira au pire.

    2) La France compte pour 0,9% des émission mondiales anthropiques de CO2. Ça personne ne le conteste je crois.
    En Europe, la part des voitures particulières dans les émissions de CO2 est de 13,5 % ( https://www.planetoscope.com/automobile/311-emissions-de-co2-par-les-voitures-en-europe.html ).
    Donc la part des véhicules Français dans le total des émissions mondiales est de 0,9×0,135= 0,125%

    3) Comme il est question de baisser cette part de 40%, on va donc théoriquement, et au mieux, baisser les émissions mondiales de 0,125 x 0,4 = 0,048%.
    Ça risque d’être encore moins que cela si on prend en compte le bilan CO2 global d’un véhicule Electrique, mais passons.

    Au final, cette transition écologique automobile Française aboutit à une baisse totalement insignifiante de 0,05% des émissions de CO2 dans le monde (On peut aussi calculer ce que cela représente en dix-millièmes de degrés potentiellement gagnés pour la planète).
    Et ce gain insignifiant sera plus que largement compensé par l’augmentation dans le même temps des émissions de la Chine, de l’Inde et de la Russie pour ne prendre que ces pays.

    M. Stefano Carattini, préconise que les gouvernements communiquent sur les réductions de gaz à effet de serre attendues de la taxe.
    Ça risque d’être très compliqué.

    D’un point de vue de l’efficacité écologique ces taxes ont un effet strictement nul selon moi.

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    • Je pense que votre réaction peut être rangée dans ce que Carattini qualifie de craintes d’effets négatifs pour les personnes et pour l’économie. D’où l’idée chez les électeurs que la taxe doit être neutre pour les budgets des plus modestes.
      En outre, il précise bien que ces taxes doivent être efficaces pour être acceptées.
      Enfin, les dogmes alarmistes que vous citez ne font pas partie du message des gilets jaunes. Je n’ai pas entendu de discours consistant à dire que le climat n’avait aucune importance.

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    • Bonjour Ninja,

      Appliquons ce raisonnement à chaque pays individuellement et partons d’une base moyenne de 0,048 % de baisse des émissions mondiales.

      Le raisonnement donne que, chaque pays ayant un Ninja président ne fait rien car les conséquences de chaque action par état sont globalement situées dans une fourchette entre 0,002% et 0,2%.

      Ce magnifique raisonnement pourrait s’appliquer à bien d’autres cas: tel individu dira que rouler moins vite et ne pas tuer sur la route ne changera pas grand chose aux statistiques, d’autre que ne pas jeter ses ordures au bord d’une route ne changera pas grand chose à la pollution …

      Bravo, vous restez égal à vous-même!

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      • Je suis pragmatique et réaliste.
        Les autres pays se fichent pas mal des raisonnements, et vous ne convaincrez jamais les Russes, les Chinois, les Indiens, les Américains, les Français (gilets jaunes…), les Allemands, les Japonais et tous les pays du monde régresser économiquement au nom d’un réchauffement dont on ne sait s’il va durer et que les scientifiques sont incapable de prévoir, même à 1 mois près (voyez l’anomalie de Novembre et comparez-là avec la prévision NCEP => https://global-climat.com/2018/10/07/temperature-globale-tendance-pour-les-six-prochains-mois/ ).
        Mr Hulot s’égosille à parler de fin du monde en ce moment même sur france 2, mais je crois sincèrement qu’il est complètement inconscient à vouloir faire payer les Français sans tenir compte du reste du monde.
        Il n’a pas conscience que la France, 1% de la surface du globle, 0,8% de la population mondiale, 0,9% des GES, est insignifiante avec ses gesticulations. Nous sommes minuscules M. Parmentier et Hulot n’a pas toute sa tête.

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        • « Régresser économiquement ». C’est votre conception de l’économie. Ce n’est pas la mienne. Pour ma part, je considère que le système économique doit plus s’appuyer sur la matière grise que sur la matière noire.

          Votre pragmatisme consiste en l’inaction. Ne rien faire car l’action serait tellement insignifiante dans ses conséquences qu’elle ne servirait à rien. C’est votre perception. Maintenant, demandez vous pourquoi les océans sont salés!

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          • On s’en fiche des paroles, du blabla et des raisonnements.
            Si vous voulez faire quelques chose, prenez votre bâton de pèlerin et allez changer le monde.
            En attendant, je reconnais mon impuissance et je surveille l’écart entre les prévisions et les mesures qui ne fait que grandir il me semble.

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            • Je ne cherche pas à changer le monde. Je cherche simplement à changer mon comportement quotidien, pensant à mes descendants, à mes amis, à leurs descendants, à celles et ceux que j’aime, et cherchant à mettre en accord mon action avec ma pensée. J’ai du mal à le réaliser pleinement mais j’essaie.

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              • Pour ce qui est de cette histoire de bâton de pèlerin, Ninja est dans la lignée de ceux qui, depuis les années 1980, disent qu’il ne faut rien faire. Les lobbys pétroliers ont d’abord tenté de montrer – contre la communauté scientifique – qu’il y avait un doute sur la réalité du réchauffement. Ils nous ont fait perdre un temps considérable.
                Puis les faits les ont placés dans une situation inextricable, au point qu’ils ont eux-mêmes dissous leur groupe de pression. Car quelles sont les 4 années les plus chaudes depuis 1880 ? 2015, 2016, 2017 et 2018. Point barre. A part ceux qui pinaillent encore sur de brèves vagues de froid, le sujet est plié.
                Maintenant, certains tentent encore de gagner du temps, sans nier le réchauffement (même les pétroliers l’admettent !) mais en faisant miroiter des émissions négatives après 2050 ou de la géoingénierie. Ou encore en arguant que nos concurrents vont en profiter. Mais il s’agit encore de faux arguments hérités d’une vision court-termiste car les effets du changement climatique seront extrêmement coûteux, sans compter les problèmes d’approvisionnement énergétique.

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  4. Allez voir les gilets jaunes et expliquez-leur tout ça.
    Allez voir tous les citoyens du monde pour leur demander de se restreindre.
    Demandez aussi à Juliette Binoche qui s’exprime avec son éco-conscience sur France 2 (avec Hulot) d’arrêter de prendre l’avion pour aller à NY ou LA pour sa promo, ses tournages ou sa vie privée, de renoncer à sa richesse (question CO2 ça doit carburer), à ses privilèges. Et à tous les signataires de sa pétition, gros pourvoyeurs de CO2 de par leur train de vie. (Quel faux-culs ces bobos).

    Ap art ça, le fait que l’anomalie ne remonte toujours pas, pire même, qu’elle semble redescendre, ça peut laisser perplexe.
    Bonne soirée.

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    • Je crois que vous n’avez pas du tout compris le sens de cet article. Donc je vais essayer d’être clair : l’étude citée, qui remonte à 2017, donc avant le mouvement des gilets jaunes, met en garde contre une taxe carbone qui ne servirait qu’à renflouer les caisses de l’Etat, sans redistribution vers les plus modestes et sans investissement dans des alternatives écologiques.
      Vouloir réduire les émissions de CO2 en écrasant des citoyens qui galèrent n’a évidemment aucun sens. Une taxe carbone ne peut en outre pas consister à simplement taxer sans proposer d’alternative.

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      • Je remettais en cause le fondement de cette taxe et de cet acharnement sur nos bagnoles qui ne représentent qu’une infime partie des GES mondiaux. Tout ce bazar pour ça !
        Pour les alternatives, c’est juste une vue de l’esprit, ça n’existe pas. Les 4.000€ de bonus viseront des gens qui n’auront de toute façon pas dans leur grande majorité les 6.000€ supplémentaires à ajouter, à condition de trouver une occasion à 10.000€ qui soit éligible et qui correspond au besoin.
        Quand bien même, qui va financer cela , où on va trouver l’argent ? dans la poche de ceux qui gagnent un peu plus ? (la fameuse classe moyenne).
        Parce qu’à la base, ces taxes sont majoritairement utilisées pour combler d’autres besoins de la population (ou des nantis…).
        C’est inextricable, et c’est bien une vision d’écolo de croire que les budgets sont extensibles pour payer leurs fantasmes.
        J’ai plutôt l’impression que l’écologie et toute cette peur montée de toutes pièces depuis 30 ans va finir par faire péter la société et qu’on va se réveiller un beau matin en constatant que le réchauffement tant redouté n’est plus là.
        Les Mélanchons, Le Pen, Besancenot et autres opportunistes n’attendent que ça pour essayer de faire passer leur vision pourrie de la société.

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        • Tous les problèmes de la France ne viennent pas de l’écologie. Les manifestants parlent d’un ras-le-bol général et le problème de la taxe carbone est qu’elle n’offre pas d’alternative. Les gilets jaunes ne s’affichent pas comme climato-sceptiques.
          Si vous pensez que les troubles sociaux en France et dans d’autres pays sont dus à l’écologie, vous êtes bien naïf.
          En outre, les catastrophes naturelles coûtent de plus en plus cher. Votre suggestion de laisser faire sans agir contre les GES risque d’amener des troubles sociétaux autrement plus importants à l’avenir.

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        • @Ninja
          ah, le bon vieux discours « il n’y a pas d’alternative, c’est impossible ».

          Impossible n’est pas français!

          Dans les années 60, l’URSS et les états-unis se partageaient le domaine spatial. De Gaulle a décidé que la France deviendrait aussi une puissance spatiale, et en moins de 10 ans, l’agence spatiale européenne (c’est à dire, essentiellement, le CNES français) mettait sur pied Ariane. Ariane 5 est aujourd’hui le lanceur le plus fiable au monde.

          À la même époque, la France cherchait à explorer les grands fonds océaniques. Les programmes existants ont été boostés et le pays a atteint les 10000 mètres de profondeur. La France est aujourd’hui la principale puissance pélagique mondiale, avec les états-unis.

          Quelques années plus tard, le pays s’est doté d’une filière nucléaire civile qui force l’admiration sur le plan technique (on serait fou de le nier, quand bien même on est contre le nucléaire).

          Vous ne ferez pas croire à grand-monde que passer au tout renouvelable sera plus difficile techniquement que ne l’ont été ce genre de missions. Cela ne coûterait même pas plus cher que de renouveler l’ensemble du parc nucléaire existant. Seulement, il faut une vision et une volonté politique, et nos dirigeants actuels en sont désespérément dépourvus.

          Quand à l’argument bien bourrin du « on n’est pas les plus gros pollueurs, on ne peut rien faire », c’est aussi dû à un total manque de vision politique. Passer au tout renouvelable en France permettrait tout à la fois d’orienter nos aides au développement vers l’énergie propre dans les pays pauvres; de développer un commerce vert équitable avec des pays qui ne demandent qu’à passer à des énergies moins polluantes (en particulier l’Inde et la Chine, où la pollution des villes est un problème majeur de santé publique); de donner l’exemple d’une transition énergétique réussie à des pays et des gens sceptiques, qui croient comme vous que rien n’est possible; enfin, d’avoir plus de poids dans les négociations internationales sur le sujet. C’est sûr que si on arrête au 1er obstacle, on n’ira pas loin. Avec des raisonnements pareils, on en serait encore à l’âge de pierre.

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  5. Concernant la taxe, il y a surtout la perception d’un inégalité dont la croissance s’accélère.
    Les faibles revenus en moyenne sont plutôt en milieu rural et dans la périphérie lointaine des centres urbains, c’est à dire précisément là où la voiture est incontournable pour se déplacer, et donne des parcours moyens supérieurs aux milieux urbains.
    Par conséquent, on fait porter l’effort maximum sur les plus fragiles et on accroît encore les inégalités, ce qui à mon sens est fort dangereux pour l’équilibre global d’une nation.
    Par ailleurs, le kérosène des avions, bien plus empruntés par les urbains, n’est lui pas du tout taxé, un comble il me semble.
    Si l’on commençait par taxer, la tonne kilométrique des porte conteneurs bourrés de produits importés (bye bye le black friday), ainsi que le kérosène avionique, on taperait déjà sur 2/3 des émissions du secteur transport.
    Je pense que la taxe carbone pourrait être remplacée par une vignette couperet sur la consommation des véhicules (avec montée en puissance progressive) qui permettrait de voir émerger des véhicules efficaces et peu gourmands plutôt que des bidules hideux de 2 tonnes, bourrés de gadgets.

    Taxer le carbone à la tonne est une solution simple et efficace pour certains secteurs, mais simpliste et inefficace pour d’autres.

    @Maignial
    Concernant la possibilité de passer au tout renouvelable, tant que l’on aura pas résolu le problème du stockage de forte puissance et à très grande échelle, il faut juste oublier, car aujourd’hui toute installation de production fatale renouvelable s’adosse à l’installation d’une production thermique pilotable quasi équivalente en puissance (principalement charbon et gaz, cf. Chine, Allemagne et US), donc bilan nul ou negatif.
    Ce n’est pourtant pas faute de recherches intensives dans le domaine du stockage depuis 30 ans, avec parfois de réels progrès, mais bien loin de suffire en ordre de grandeur, voire même compenser les usages de plus en plus intensifs de l’électricité (merci l’effet rebond).

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    • Merci Goupil pour ce moment de réalisme et de pragmatisme.
      Je crois que l’exemple Allemand n’est en effet pas à suivre.
      En termes voitures, puisqu’on parle de taxes sur les carburants aussi, je ferais plutôt confiance à Carlos Tavares (Directeur de PSA) qui réclame un délai supplémentaire pour mettre au point des voitures électriques qui ne nous rendrons pas dépendant des Chinois, et au passage ne ruinerait pas notre industrie donc nous avons TOUS besoin.
      Et puisqu’on parle de pollution, sachez que l’ADAC (organisme Allemand indépendant) a vérifié la pollution des véhicules récents, et la meilleure, tenez-vous bien, devant les hybrides essence Toyota, hé bien c’est la dernière Peugeot 508 HDI (diesel donc). Bien meilleure en particules et comparable en Nox. On a flingué le diesel par bêtise, au moment où il devient meilleur que les essences, ce qui ne manque pas de susciter l’émoi chez les fans d’hybrides…
      Comme quoi il ne faut surtout pas laisser les incompétents (Hidalgo, Hulot et consorts) décider de ce qui est bon ou pas.

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      • Je n’ai pas de chiffre moyen sur l’hybride mais l’expérience dans mon entourage montre que lorsque la batterie faiblit, elle n’est pas remplacée pour des raisons de coût et qu’on se retrouve avec un véhicule thermique lourd et consommateur.
        Entièrement d’accord sur le diesel extrêmement performant et sobre, seul problème, la production de carburants lourds (fioul maritime, kérosène, gazole) a décru de 30% mondialement depuis 2007 (pic de production du pétrole conventionnel qui est adapté à la production de ce type de carburant) et continue de diminuer.
        Or le pétrole de schiste (US) est trop léger pour produire ces sous produits lourds lors du craquage, donc on est dans l’impasse. On se rassure avec plus de 100 millions de barils/jour produits mondialement, mais à force d’agréger n’importe quoi, on ne se rend plus compte que malgré l’augmentation en volume, le contenu en énergie stagne ou baisse.
        Le début de la longue descente énergétique s’approche à grand pas (2020-2022 ?), de l’aveu même de l’Agence Internationale de l’Energie ou du patron de Total lui-même (cf Patrick Pouyanné) et ça risque d’être sportif.

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    • @Goupil
      oui, le stockage est un problème même si on commence à avoir des solutions très efficaces lorsqu’on ne passe pas par l’électricité (énergie de chauffage essentiellement, voir la vidéo du Réveilleur https://www.youtube.com/watch?v=oDyvDvQ5JkU&t=933s ; il montre l’exemple d’un quartier de 52 maisons au Canada, où il fait -30°C l’hiver. L’essentiel des besoins thermiques y est assuré l’hiver grâce à la chaleur issue de panneau thermiques, produite et stockée en été).

      Après, ça dépend beaucoup de l’organisation de nos sociétés et aussi des modes de production et de consommation de l’énergie.

      Premièrement, le capitalisme libéralisé est hyper consommateur d’énergie, et on pourrait fortement économiser, même sans changer individuellement de mode de vie, simplement en relocalisant l’activité, en interdisant l’obsolescence programmée et en écoconcevant les produits (je n’ai fait que gratter la surface dans le 1er commentaire de ce fil, pour monter en quoi on pourrait rendre les gens moins dépendants de leur bagnole pour assurer les activités nécessaires à la vie en société). Ce n’est pas difficile à faire, seulement c’est anti business. En clair, il faut sortir du capitalisme.

      Deuxièmement, le stockage devient problématique quand on a de gigantesques unités de production ultra concentrées (ah, le nucléaire!, Les barrages géants!) qui doivent passer par un réseau pour distribuer l’énergie sous forme d’électricité. Or, ce n’est pas utile, ni même souhaitable à mon avis. Il vaudrait mieux multiplier les petites unités de production. Un exemple parmi d’autres que je connais bien, c’est celui des moulins à eau. Mon père en a un, qui lui permet de convertir l’eau d’une petite rivière en électricité. Lorsqu’on en a besoin, on ouvre les vannes; lorsque la consommation diminue, un automatisme électrique permet de réduire le passage de l’eau. L’énergie n’est pas stockée, et il n’en n’a pas besoin (même si stocker permettrait de rallonger un peu le temps d’exploitation lorsque le débit de la rivière diminue). Et bien, des moulins à eau et à vent, il y en avait des centaines de milliers en France, jusqu’au XIXème siècle. Ils pourraient être remis en état avec des subventions publiques. Au lieu de ça, non seulement on n’a droit à rien, mais on nous met les battons dans les roues à cause de lois à la con qui redéfinissent la propriété et l’usage de l’eau et n’accordent le droit d’exploitation qu’à des moulins fondés en titre, c’est à dire, où le propriétaire dispose de preuves que son domaine date d’avant la révolution de 1789. En plus, avec le remembrement des rivières dans les années 70, la plupart des moulins ont vu leurs installations hydrauliques foutues en l’air et ceux-là sont pratiquement condamnés par les lois actuelles. Par contre, pour faire un gros barrage à Sivens (à 10 bornes de chez moi) pour assurer de l’eau de stockage nécessaire au refroidissement de la centrale nucléaire de Golfech, là, il y avait du monde! Il y avait même assez d’autorité pour tirer sur les manifestants, et l’un d’entre eux en est mort… Je suis dégoûté…

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  6. Contrairement à Ninja, je trouve que ça a un sens de changer nos comportements quotidiens en terme de déplacement même si on ne participe qu’à un fifrelin des émissions mondiales de CO2. Etre exemplaire nous permettrait de porter ‘la bonne parole’ ailleurs sans être taxés d’hypocrisie. De plus, on tirerait tous un bénéfice direct pour la Santé d’un air plus pur dans nos villes.

    Ceci dit, je comprends complètement les gilets jaunes:ils ont l’impression d’être les dindons de la farce. Ils se prennent de plein fouet la fiscalité ecologique et, EN MEME TEMPS, on autorise Total à faire de nouveaux forages au large de la Guyane ou à importer massivement de l’huile de palme pour sa bioraffinerie…..Cette crise, c’est la rebellion du rat des champs contre le rat des villes….

    Sinon, j’ai moi aussi noté que l’anomalie quotidienne de température est en baisse marquée par rapport aux prévisions. Est-ce à dire que le petit El Nino prévu n’aura finalement pas lieu ???

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    • Porter la bonne parole, être exemplaire et avoir la bonne conscience de ne pas avoir été hypocrite ne changera rien bien sûr au cours du monde qui nous dépasse plus que largement.
      Ça risque plutôt de mettre le feu aux poudres chez les « sans-dents » et nous mettre dans une autre mouise encore plus tôt que celle que vous imaginez. Les « sans dents » n’iront pas se suicider pour ne pas empêcher la fameuse « transition ». A chacun son opinion.

      Et puis, après 20 années de pause climatique totalement imprévue par les modèles qui sont le fondement de l’alarmisme, il faudrait quand même se poser quelques questions. D’autant que vous constatez comme moi qu’on en est à attendre un El Niño pour que la température remonte. Est-ce à dire que sans cela ça va continuer stagner ou à baisser légèrement ?
      Sans aller chercher bien loin, et en visualisant la courbe d’anomalie depuis 1850, le plus probable est que oui, ça va continuer à stagner et même à baisser légèrement jusqu’en 2030-2035, avec bien sûr quelques El Niño d’ici là.
      Et après ? Soit ça remonte comme entre 1910-1940 et 1975-2005, soit les cycles solaires sont les moteurs du climat et on ira alors vers un minimum comme au 17ème siècle.
      Même si vous avez la conviction que c’est le CO2 qui pilote notre climat, vous devriez, ne serait-ce pour vous informer de ce que dit « l’ennemi », vous pencher sur le dernier bouquin de F. Gervais (l’urgence climatique est un leurre) qui vous démontrera le déclin de l’alarmisme, non pas par l’action des sceptiques, mais juste par l’action de la réalité des faits et des mesures.
      Et puisque je vous parlais du soleil comme moteur plus probable du climat, et même si je sais que vous honnissez ce scientifique, écoutez-le quand même, car il prétend démontrer mathématiquement un lien très clair entre certains cycles solaires et les indicateurs du climat. Ça date d’octobre 2018, c’est donc tout récent => https://www.youtube.com/watch?time_continue=1534&v=tVCYTLYkTNw
      Ce monsieur ne prétend d’ailleurs pas expliquer les mécanismes, mais démontre juste des corrélations nettes.

      Si l’anomalie de température ne recolle pas très vite aux modèles qui sont la base de l’alarmisme, ça va devenir de plus en plus intenable de maintenir cette pression fiscale. On arrive très bientôt à la croisée des chemins, et il ne faut surtout pas prendre les gens (et les gilets jaunes) pour des imbéciles.

      Un mot sur Hulot que j’ai regardé sur France2 : j’ai vu quelqu’un qui agitait des peurs, une sorte de prêtre qui tente de convaincre par des mots et des idées. Il faut le croire et le suivre sans chercher à comprendre. On voit bien sa nullité en science. Il a juste choisi son camp par idéologie. Il me semble sincère. Mais pour porter un tel discours sur un tel sujet, je le trouve qu’il n’a pas la moindre crédibilité.

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      • Les températures observées grimpent au rythme prévu par les modèles depuis les années 1980. Pour ce qui est du El Nino en cours de développement, il est mineur et n’a pas encore fait jouer ses effets sur la température globale.

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        • J’ai repris le graphique du GIEC en y ajoutant 2 points.
          Le jaune étant la moyenne des modèles et le rouge la situation actuelle mesurée.
          Visiblement, on n’est pas parti pour suivre la moyenne des modèles, mais on est plutôt à la limite basse, presque au décrochage.
          Je me trompe ou pas ?

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          • Oui, vous vous trompez, et doublement:
            -vous avez mis votre point jaune bien trop haut. L’intervalle de confiance à 95% est en gris sombre, si vous vous placez au milieu de cet intervalle vous êtes en dessous de l’année 2015 (la dernière représentée sur ce graphique, sachant que 2017 et surtout 2016 avait été significativement plus chaudes). Placer un point au milieu des 2 projections extrêmes n’a pas beaucoup de sens, on ne fait jamais ça en statistique.
            -Votre point rouge est, lui, trop bas. 2018 sera très probablement plus chaude que 2014; pourtant, vous projetez que ces 2 années seront au même niveau.

            Bref, vous pronostiquez un décrochage sur la base d’une année de température, ce qui est bien trop peu pour se prononcer, et vous surestimez largement l’écart entre les projections et les mesures sur cette année.

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            • Merci Maignial. Effectivement, Ninja se trompe. Mais ce qui m’embête c’est qu’il essaye de tromper les autres avec des infos tronquées, et il n’en est pas à son coup d’essai. Donc je le prierait de ne plus véhiculer ses mensonges ici.
              Le graphique de Ninja est tronqué de A à Z. Quelques remarques :
              – Il utilise Hatcrut, qui contrairement à la NASA et d’autres ne couvre pas les pôles.
              – Il coupe sa courbe très opportunément entre 2015 et 2018, histoire de masquer les records de température. 2016 aurait atteint le point jaune, à peu près.
              – Le dernier point, est semble-t-il faussé. D’ailleurs, la NASA est à +0,4 sur l’année en cours 2018 par rapport à 1986-2015.
              – Les modèles ne peuvent par définition pas prévoir avec exactitude les forçages futurs, notamment la variabilité naturelle. Quand on prend en compte l’ensemble des forçages, cela induit une tendance à la baisse sur les 15 dernières années.
              – Même avec tout cela le dernier point reste dans la fourchette de ce qui est prévu par les modèles.

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              • Vous pouvez enlever le graphique si vous le voulez, ça ne me gêne pas. Je vous demande même de l’enlever, puisque vous dites qu’il est faux.
                Mais hormis les 2 points que j’ai rajoutés, ce n’est pas « mon » graphique, c’est celui du GIEC, et c’est le GIEC qui utilise Hadcrut.
                Moi, je n’ai fait que des points et vous questionner.

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                • Bon, là, c’est un peu le mensonge de trop.
                  Vous dites : « Nous savons tous que l’anomalie actuelle est au niveau de celle de la période de ~2001-2014 ».
                  C’est faux, une fois de plus. D’après la Nasa (ou d’autres organismes, ça ne change pas grand chose), 2001-2014 était à +0,62°C au-dessus de 1951-1980. 2018, sur janvier-octobre, est à +0,82°C. En 2016, l’anomalie est montée à +1°C.
                  « Attendons donc 2020 pour constater tout ça. » Mais bien sûr !

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            • Erreur de ma part, mais qui ne modifie pas du tout le raisonnement: l’intervalle en gris sombre correspond aux projections les plus probables, pas à l’intervalle de confiance de 95% (qui comprend, si je ne m’abuse, les zones en gris clair).

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  7. Faire des moyennes sur 1 an, ça permet de gagner 1 an.
    Nous savons tous que l’anomalie actuelle est au niveau de celle de la période de ~2001-2014, que la tendance ne s’inversera pas demain, mais avec cette histoire de moyenne annuelle on va gagner du temps (ou en perdre, c’est selon). Attendons donc 2020 pour constater tout ça.
    Si l’intervalle de confiance à 95% est la partie en gris foncé, le gris clair, la partie hachurée et même (et surtout) les traits gris n’ont rien à faire sur le graphe, sauf si on veut « en rajouter ». Tout dépend de la manière dont on veut communiquer.
    Ce n’est que l’avis d’un citoyen qui doute de tout le ramdam fait autour du RCA.

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    • Ninja, vous écrivez: »On s’en fiche des paroles, du blabla et des raisonnements. »

      Toutefois, après avoir compté les lignes d’écritures des commentaires, vous en êtes à 123 pour un ensemble de 323 lignes, soit plus d’un tiers. Pour quelqu’un qui se fiche des paroles, du blabla et des raisonnements. Waarf!!!

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  8. Bon, j’ai fait un peu le même exercice que Ninja, à partir du même graphe et d’après les relevés du HadCRUT4, en ajoutant les années 2016, 2017, 2018 (les points de Ninja sont toujours visibles). En bleu, les moyennes annuelles calculées pour 2016-2017 et celle de janvier-septembre pour 2018. En noir, les prévisions centrales du GIEC. Cela reste un exercice grossier qui n’est là que pour donner une idée, et certainement pas pour fournir de base scientifique à une discussion, mais c’est bien plus proche de la réalité:

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    • Résultat: d’après le HadCRUT, 2015 et 2016 furent en haut de la fourchette des prévisions centrales (sans en sortir); 2017 fut en plein milieu de cette fourchette; 2018 devrait se situer vers le bas de la fourchette (sans en sortir). À fortiori, ces valeurs sont largement dans la fourchette des prévisions à un intervalle de confiance de 95%.

      Ma conclusion: il n’y a pas de décrochage. Sur la base de ces données, on pouvait légitimement se poser la question en 2011. Ce n’est plus possible aujourd’hui.

      Ce que je comprends de la conclusion de Ninja: le pic de 2015-2016 n’est qu’un accident à ne pas garder dans nos réflexions, la température mondiale a entamé une baisse qui va se poursuivre.

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      • Le problème de Hadcrut est qu’il ne prend pas les pôles et qu’il tend donc à sous-estimer la moyenne globale. Pas beaucoup mais ça tire quand même vers le bas.
        Les forçages de Cmip5 sont un peu trop élevés en outre.
        Mais il y a beaucoup de critiques infondées sur les modèles. Car quand même, le réchauffement simulé et les observations ne sont pas si éloignées.
        Il est sur que c’est un terrain de jeu idéal pour un climato-sceptique.

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  9. Bonsoir Yohan,
    J’aimerais avoir votre opinion sur les propos qu’à tenu Bertrand Piccard président de Solar impulse, co-animateur dans le documentaire « SOS planète en détresse » diffusé sur TV5 Monde dont voici le lien pour y accéder https://tv5.ca/videos/?v=d2psxubtdnxtf. Si j’ai bien compris ses propos, il a mentionné que les effets d’un réchauffement climatique à +1.5 degrés Celcius sont dix fois plus graves que ceux d’un réchauffement à +2 degrés en raison que l’échelle de mesure des températures est comparable à une échelle logarithmique et non arithmétique. Ce qui veut dire selon lui, qu’il y a un facteur de 10 entre les deux températures. Pour comprendre cela, il a fait allusion à l’échelle de Richter qui mesure les secousses sismiques lors de tremblements de terre et dont chaque unité de mesure est logaritmique, c’est-à-dire qu’il y a un facteur de 10 entre chaque unité de mesure. Par conséquent, j’en déduis qu’il y aurait entre +1 degré Celsius de réchauffement et +2 degrés Celsius, un facteur de 100, donc des effets 100 fois plus grave. Qu’en pensez-vous ?

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    • Bonsoir Jacques,
      Il a peut-être plutôt voulu parler d’une croissance exponentielle (de plus en plus importante) et non logarithmique des effets associés au réchauffement. Ce qui est logarithmique, c’est la relation entre le dioxyde de carbone et le forçage radiatif (des concentrations accrues ont un effet de réchauffement progressivement plus petit).
      En tout cas, d’après de nombreuses études scientifiques, l’impact de 2°C est plus important que ce que l’on pourrait attendre linéairement par rapport à 1,5°C. Mais pas 10 fois plus tout de même pour la plupart des effets.
      Voir cet article du New York Times pour un comparatif : https://www.nytimes.com/interactive/2018/10/07/climate/ipcc-report-half-degree.html

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