Avec +0,638°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’avril 2019 se classe au 2e rang depuis 1948, date du début de l’archive NCEP-NCAR. L’année 2019 est également à la deuxième place derrière 2016 pour le moment.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-mai).
Le top 10 des mois d’avril les plus chauds
Avec +0,638°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’avril 2019 est le 2e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en légère baisse par rapport à mars 2019 (+0,683°C).
Le mois d’avril 2016 reste l’anomalie la plus importante, à la faveur d’un épisode El Niño majeur.
On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en avril avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. La tendance est de +0,15°C par décennie depuis le début de l’archive, avec une accélération sur les 20 dernières années à +0,265°C/décennie.
2019 pour le moment la deuxième année la plus chaude des archives
Dans ce classement très provisoire, les quatre premiers mois de 2019 sont comparés à des années pleines. Avec le petit El Niño en cours, la température globale devrait rester élevée dans les mois à venir. La NOAA estime qu’El Niño a 65% de chances de se maintenir cet été (à un niveau faible), 50-55% en automne.
Les anomalies régionales en avril 2019
Comme en février et en mars, la moyenne globale élevée est pour partie due aux Tropiques mais aussi aux régions polaires (Antarctique et Arctique). L’Arctique a signé un record de la plus faible extension de glace de mer pour un mois d’avril.
Localement, des records de chaleur ont été observés en Scandinavie pour un mois d’avril. Helsinki a franchi les 12°C en moyenne sur la journée du 19 avril, ce qui n’était jamais arrivé aussi tôt depuis 1882. Chaleur également en Asie du Sud-Est, notamment au Vietnam et en Thaïlande. En particulier, on notera le record absolu relevé au Vietnam avec 43,4°C le 20 avril à Huong Khe. Le précédent record remontait au 30 mai 2015 avec 42,7°C.
+1,32°C en avril 2019 par rapport à l’ère préindustrielle
On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,32°C en avril 2019, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).
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Si le petit « el niño » se maintient cet été, 2019 pourrait bien être la 2ème année la plus chaude.
À noter qu’une gigantesque canicule marine s’est développée ces derniers jours dans l’océan indien ouest. L’anomalie chaude s’est même temporairement propagée au Golfe du Bengale, où le cyclone intense Fani a touché hier la côte indienne en catégorie 4. La saison cyclonique démarre à peine dans le bassin, que l’énergie cumulée dépasse déjà la valeur typique de fin de saison (http://tropical.atmos.colostate.edu/Realtime/index.php?loc=northindian).
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D’accord pour 2019. Pour Fani, il y a cet article du Times of India. https://m.timesofindia.com/india/climate-change-turns-cyclone-fani-so-severe/articleshow/69179042.cms
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En reprenant cet article, https://global-climat.com/2019/03/06/oceans-les-transferts-de-chaleur-lies-a-el-nino/, et la remarque de Maignial j’étais en train de me demander si cet IOD positif marqué ne risque pas de prolonger l’épisode el niño actuel.
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Bien vu, on peut se le demander en effet. Les modèles tablent sur un iod positif dans les prochains mois et sur enso neutre à petit Nino. L’iod a été positif en 1997 et 2015.
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