Climat

Une nouvelle canicule record en Europe

Une nouvelle vague de chaleur a frappé l’Europe avec des records de température tous azimuts. On ne peut qu’être étonné de voir avec quelle facilité des conditions atmosphériques propices ont permis d’atteindre de tels niveaux à deux reprises.

Fin juin, une grande partie de l’Europe avait déjà connu des températures caniculaires inédites pour un début d’été.

Ce jeudi 25 juillet est la journée la plus chaude du deuxième épisode caniculaire majeur de l’été qui a encore touché la France et plusieurs pays d’Europe.

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Source : tropicaltidbits.com/GFS

D’après Guillaume Woznica, la journée de jeudi est la plus chaude jamais observée en France tous mois confondus. Avec un indicateur thermique (moyenne des T°C du matin -minimales- et des T°C de l’après-midi -maximales- sur 30 villes) de 29,4°C, ce 25 juillet 2019 signe un record depuis le début des relevés météo à égalité avec le 5 août 2003.

A Paris, le record avait été annoncé et il a effectivement eu lieu, avec une température de 42,6°C, battant nettement le record précédent (40,4 degrés Celsius) établi en 1947.

La nuit précédente avait déjà été très chaude à Paris, avec une température minimum de 25,0°C. Ce qui en fait la troisième nuit la plus chaude jamais observée tous mois confondus dans la capitale derrière les 25,5 °C des 11 et 12 août 2003.

Robert Vautard, de l’Institut Pierre-Simon Laplace, a retracé sur Twitter l’origine de l’air chaud qui a atteint Paris le 25 juillet :

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Les origines possibles de l’air chaud à Paris, à partir de 7 jours. Calculé à l’aide de l’outil de trajectoire NOAA HySplit. Du Sahara à l’Espagne, se déplaçant lentement vers l’Europe occidentale, en se déplaçant sur des surfaces sèches et surchauffées, augmentant encore la chaleur.

La liste des records relevés le 25 juillet 2019 en France est extrêmement longue, une cinquantaine de villes ont battu leur record de chaleur. En voici quelques pointes notables :

41,5 °C à Lille (Nord), battant les 37,6 °C du 27 juillet 2018

41,3 °C à Dunkerque (Nord), battant les 38,3 °C du 19 juillet 2006

41,3 °C à Abbeville (Somme), battant les 37,8 °C du 1er juillet 1952

41,7 °C à Amiens (Somme), battant les 38,1 °C du 10 août 2003

41,6 °C à Beauvais (Oise), battant les 39 °C du 6 août 2003

41,3 °C à Rouen (Seine-Maritime), battant les 38,1 °C du 11 août 2003

40,9 °C à Evreux (Eure), battant les 38,4 °C du 11 août 2003

39,7 °C à Caen (Calvados), battant les 38,9 °C du 5 août 2003

38,1 °C au Havre /cap de la Hève (Seine-Maritime), battant les 36,5 °C du 23 juillet 2019

41,7 °C à Bourges (Cher), battant 40,2 °C 24 juillet 2019

41,6 °C à Blois (Loir-et-Cher), battant les 40,4 °C du 23 juillet 2019

41,4 °C à Chartres (Eure-et-Loir), battant les 40,1 °C du 28 juillet 1947

41,3 °C à Orléans (Loiret), battant les 40,3°C du 28 juillet 1947

40,8 °C à Tours (Indre-et-Loire), battant les 40,2 °C du 23 juillet 2019

41,1 °C au Mans (Sarthe), battant les 40,7 °C du 23 juillet 2019

41,8 °C à Troyes (Aube), battant les 40,6 °C du 12 août 2003

41,1 °C à Reims (Marne), battant les 39,7 °C du 24 juillet 2019

38,9 °C à Strasbourg (Bas-Rhin), battant les 38,8 °C du 30 juin 2019

42,4 °C à Sens (Yonne), battant 40,6 °C du 24 juillet 2019

43,6 °C à Saint-Maur (Val-de-Marne) battant les 42,2 °C du 6 août 2003

42,1 °C au Bourget (Seine-Saint-Denis) battant les 40,2 °C du 12 août 2003

41,9 °C à Orly (Val-de-Marne) battant les 40 °C du 12 août 2003

41,9 °C à Melun (Seine-et-Marne) battant les 39,4 °C du 1er juillet 2015

41,4 °C à Roissy (Val-d’Oise) battant les 39 °C du 12 août 2003

Le record absolu pour la France n’a cependant pas été battu, la vague de chaleur ayant cette fois touché essentiellement la moitié nord du pays. La commune de Vérargues dans l’Hérault, reste en tête, avec les fameux 46°C du 28 juin 2019.

Mais d’autres pays européens ont battu cette fois leur record de chaleur absolu :

Allemagne : 42,6°C à Lingen

Pays-Bas : 40,7°C à Glize-Rijen.

Belgique : 40,7°C à Beitem (depuis 1833, jamais la Belgique n’avait dépassé les 40 degrés)

Andorre : 39,4°C

Luxembourg : 39°C

 

6 réponses »

  1. Selon le météorologue Guillaume Séchet, la masse d’air brûlante qui nous a concerné et sévit actuellement en Scandinavie (près de 35°C au-delà du cercle polaire) va continuer son chemin jusqu’au pôle nord, où l’anomalie à 1500 mètres devrait atteindre 8 à 10°C. Or, la banquise est déjà en sale état.
    http://www.meteo-paris.com/actualites/canicule-l-europe-en-surchauffe-28-juillet-2019.html

    42,6°C à Paris et en Allemagne, c’est hallucinant! Même sur des stations anciennes, les records sont souvent nettement battus, de plusieurs degrés.

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    • La Scandinavie peut à nouveau connaître une flambée de départs de feu comme ce fut le cas il y a 1 an, avec d’autres conséquences, mais il me semble que la situation anticyclonique actuelle au pôle va plutôt renvoyer cet air vers le Groenland.

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    • Bonjour Maignal,

      Le seul point positif est que la banquise ne culmine pas à 1500 mètres. Les masses d’air chaud provoqueront une légère fonte de surface. Bien plus inquiétante est l’action de la mer qui possède une capacité thermique massique bien plus importante que l’air. Je pense qu’il est préférable de suivre les températures océanique.

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      • Bonjour Jean-Philippe, cependant la partie centrale du Groenland est à cette altitude et l’air chaud qui nous était tombé dessus le 25 arriverai les 30 et 31 juillet sur l’inlandsis d’après les prévisions du même site tropicaltidbits.com. Une autre fonte massive avec des températures positives durant ces prochains jours est redoutée.

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      • Nonobstant, depuis 2 jours, on peut noter que la banquise s’était « désolidarisé » du Groenland et des archipels canadiens à certains endroits et offre la surface de la mer au soleil. La saison de fonte étant touours active, peut-être qu’il est à craindre aussi une accélération de la fonte avec un réchaudffement de ces eaux libres. En raison d’un amincissement de la glace, d’une eau plus chaude (dont l’entrée des eaux du Pacifique) et de conditions atmosphériques plus chaotiques en raison de l’affaiblissement du courant jet, peut-être qu’une boucle de rétroaction positive s’est mis en place sous nos yeux.

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  2. Article narratif avec une intéressante compilation d’autres études/fait: https://theconversation.com/heatwave-think-its-hot-in-europe-the-human-body-is-already-close-to-thermal-limits-elsewhere-121003
    Pour cause environnementale, avant peut-être d’avoir tôt ou tard une nette limitation du débit de nos fleuves, nous avions jeudi dernier un arrêt dans les centrales du Tricastin (ou bien carénage prévu ?) et de Golfech et une baisse de production sur d’autres sites.
    Ceci étant dans cet article du libé, la centrale de Palo Verde refroidie par les eaux usées des communes voisines, je ne vois pas où est le progès notable quant à la dépendance à cette resource qui peut devenir aussi rare en amont que n’importe quel fleuve.

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