Climat

Température mondiale : 2019, deuxième année la plus chaude, d’après NCEP-NCAR

L’anomalie pour le mois de décembre se classe à la deuxième place de l’archive NCEP-NCAR (remontant à 1948) avec +0,657°C au-dessus de la moyenne 1981-2010. L’année 2019 termine sans surprise à la deuxième place des annales derrière 2016.

Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-janvier).

Le top 10 des mois de décembre les plus chauds

Avec +0,657°C au-dessus de la moyenne 1981-2010,  le mois de décembre 2019 est le 2e plus chaud des annales NCEP-NCAR, derrière 2015 (+0,71°C) et devant 2016 (+0,48°C). L’anomalie de température mondiale est en hausse par rapport à novembre 2019 (+0,576°C).

Top 10 des mois de décembre les plus chauds depuis 1948. Anomalies par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.

 

2019, 2e année la plus chaude

C’était quasiment acquis et le mois de décembre n’a fait que confirmer la tendance : 2019 est officiellement la deuxième année la plus chaude des annales NCEP-NCAR. Le deuxième semestre 2019 (+0,60°C) a été plus chaud que le premier (+0,526°C). Le record de 2016 avait été établi avec le concours d’un des plus gros épisodes El Niño jamais observés. On notera que les cinq dernières années sont toutes dans le top 5.

Top 10 des années les plus chaudes depuis 1948. Anomalies par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.

Sur la période 1948-2019, la température annuelle s’est élevée au rythme de +0,13°C/décennie. Sur la période 1989-2019, le rythme a accéléré pour atteindre +0,25°C/décennie. On peut voir ci-dessous le graphique des températures annuelles qui montre bien la tendance depuis les années 1990 :

Anomalies annuelles de température par rapport à la période 1981-2010. D’après NCEP-NCAR.

Les anomalies régionales en 2019

2016 avait été marquée par un événement El Niño exceptionnellement fort. 2019 a commencé avec des conditions neutres à El Niño faibles. Les températures à la surface de la mer ont atteint ou dépassé les seuils typiques d’El Niño à partir d’octobre 2018, mais sans réponse atmosphérique. La connexion atmosphérique, notamment l’affaiblissement des alizés et la convection dans le Pacifique, ne s’est faite qu’en février 2019. Par la suite, le couplage entre l’océan et l’atmosphère a maintenu les températures de surface de la mer aux niveaux limites d’El Niño jusqu’au milieu de l’année.

Sur 2019, les anomalies sont nettement positives pour la plupart des régions du globe, notamment dans les régions polaires. L’Antarctique n’y échappe pas, à l’exception de l’interface terre-océan dans certaines régions. L’Australie et la Russie ont connu des records de chaleur en 2019. Ce sera probablement aussi le cas de l’Alaska. La France a enregistré sa troisième année la plus chaude avec une moyenne de 13,7°C, juste derrière 2018 (13,9°C) et 2014 (13,8°C).

Carte d’anomalies pour l’année 2019. D’après NCEP-NCAR.

+1,21°C en 2019 par rapport à l’ère préindustrielle

On peut remonter plus loin dans le temps, en couplant NCEP-NCAR aux archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,21°C en 2019, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).

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9 réponses »

  1. Bonjour Johan,
    Vous mentionnez que le deuxième semestre 2019 (+0,60°C) a été plus chaud que le premier (+0,526°C) au niveau mondial. Savez-vous s’il est habituel que le second semestre soit plus chaud que le premier ? Ou cela se produit année après année ?

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  2. Vous parlez toujours de l’objectif 1,5° de la COP 21sans jamais préciser que c’est l’objectif à l’horizon 2100… C’est à dire dans 8 décennie… À +0.25° par décennie !
    Il me semble que l’on est plus en dessous de l’objectif COP 21 en termes de projection…

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    • C’est clair. De toute façon, même si les accords de la cop21 étaient respectés (et actuellement ils ne le sont pas), il faudrait s’attendre à un réchauffement mondial de +3,5°C à la fin du siècle. L’objectif des +1,5°C est, à ce jour, purement virtuel. Je ne suis même pas sûr qu’il soit encore physiquement possible de l’atteindre, même s’il y avait demain une forte volonté politique internationale.

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  3. La claque reçue en Australie n’est pas encore assez forte pour convaincre les climato-négateurs. Pas encore. Quand ça viendra, il era hélas trop tard.

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      • L’équivalent de la moitié des émissions de l’Australie… Merci Ghtuz pour l’info. Pour ce qui est de les convaincre, je note quand même que Morrisson a été très fraîchement reçu dans les régions sinistrées. A voir

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        • J’imagine qu’une attention particulière va être portée sur les glaciers de la Nouvelle-Zélande.
          Ce ministre va problement être limogé après coup… comme le snowclone bien de chez nous : « le ministre est parti, vive le ministre ! ». Histoires d’apparences.
          Celà dit, comme le suggère Maignial, cette rétroaction positive que sont la multiplication des méga-feux en tout point du globe même au Groenland et qui s’invitent dans les zones urbaines ne semblent pas encore suffisant pour donner un bon coup de balai dans ces sphères.
          Même au nord ouest de l’Australie, le cyclone Blake n’y arrivera pas.

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          • Effectivement, personne ne sortira du syndrome de la reine rouge en limogeant un ministre. La pédagogie du problème étant tellement vaste et ramifiée, je ne vois pas à quoi pourraient servir des baffes, même lourdement assenées.

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