Climat

Température mondiale : record de chaleur en janvier, dit la NASA

L’année 2019 a été la 2e année la plus chaude des annales mais 2020 démarre encore plus fort. La température globale en janvier 2020 a atteint son niveau le plus élevé en 141 années d’archives, devançant le précédent maximum observé lors de l’épisode El Niño extrême de 2016.  Pour la troisième fois de l’histoire instrumentale, un mois atteint la barre des 1,5°C au-dessus de la période préindustrielle.

Avec +1,18°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, la température observée en 2020 est la plus élevée pour un mois de janvier depuis le début des mesures de la NASA en 1880. L’anomalie est en hausse par rapport à décembre 2019 (+1,10°C).

D’après la NASA, le record de 2016 a été battu d’un petit 0,01°C. On est clairement dans la marge d’erreur mais il faut rappeler que début 2016 avait été marqué par un phénomène El Niño exceptionnel, peut-être le plus important jamais observé, avec celui de 1997-1998. Les conditions sont actuellement neutres dans la Pacifique. Le record n’est donc pas dû à la variabilité naturelle du Pacifique. Il n’est pas dû non plus à l’activité solaire puisque le cycle est en ce moment à son minimum.

Cartes d’anomalies pour les six derniers mois de janvier (base 1951-1980). Source : NASA GISS.

La chaleur du mois de janvier est confirmée par des données issues des méthodes différentes : la réanalyse ERA5 place janvier 2020 également à la 1ère place  ; la réanalyse NCEP-NCAR et les données satellitaires RSS mettent le premier mois de 2020 à la 2è place.

 

Ecart à la moyenne 1951-1980. D’après les chiffres de la NASA.

Pour le mois de janvier, sur les 100 dernières années, le rythme du réchauffement est de +0,105°C/décennie. Entre 1970 et 2020, le mois de janvier a pris +0,93°C. Sur les 20 dernières années (depuis 2000), on note une accélération à +0,257°C/décennie. On peut voir ci-dessous la tendance de long terme au réchauffement avec un lissage sur 10 ans (courbe rouge) :

Anomalies en janvier par rapport à 1951-1980. Source : NASA GISS.

Les anomalies régionales

En janvier 2020, l’anomalie observée dans l’hémisphère nord a atteint un niveau record (+1,58°C). Les anomalies les plus notables ont été relevées en Russie avec +14°C dans certaines régions de Sibérie.

L’hémisphère sud se classe au 2e rang (+0,77°C), quasiment à égalité avec le record de 2016.

Anomalies de température pour le mois de janvier 2020. Source : NASA GISS.

+1,50°C au-dessus de la période préindustrielle

Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1920, une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cette période 1880-1920 est celle qualifiée de préindustrielle par la NASA car cette base à la plus ancienne des archives (début 1880) et parce que cet intervalle de 40 ans est suffisamment long pour ne pas être pollué par la variabilité naturelle.

Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que se sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en dessous du niveau considéré comme dangereux. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible.

Par rapport à la période 1880-1920, l’anomalie a été de +1,5°C en janvier 2020. La planète atteint donc déjà l’objectif de la COP21 mais on ne peut comparer un mois à une année complète. Les anomalies se rapprochent cependant du seuil : c’est la troisième fois que la barre des 1,5°C est atteinte ou dépassée avec les +1,65°C de février 2016 et les +1,63°C de mars 2016.

 

4 réponses »

  1. Bonjour Johan,
    Si je comprend bien, c’est la NASA qui affirme que la valeure de l’anomalie a été de +1,5°C en janvier 2020, par rapport à la période 1880-1920. Tandis que NCEP/NCAR l’évalue à +1,250°C (voir la rubrique: Température mondiale actuelle). Est-ce bien cela ?

    Vous mentionnez également que c’est la troisième fois que la barre des 1,5°C est atteinte ou dépassée avec les +1,65°C de février 2016 et les +1,63°C de mars 2016.

    Pour février et mars 2016, les anomalies mensuelles mesurées sont-elles de NCEP/NCAR ou de la NASA ?

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    • Oui, c’est la Nasa. Ncep-ncar est une réanalyse, c’est bien pour avoir une approximation en temps réel mais préférez la Nasa si vous voulez quelque chose de plus officiel.
      Pour la base préindustrielle, il faut savoir que Ncep remonte à 1948. Pour évaluer la température préindustrielle, j’ajoute les anomalies de la Nasa.
      Pour février et mars, il s’agit d’un article sur la Nasa donc je fais référence aux chiffres de la Nasa.
      J’ai conscience que les différences de méthode et de période de référence peuvent susciter la confusion. S’il y a des suggestions, je suis preneur.

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