Climat

Température mondiale : bilan d’ERA5 pour avril 2021

Avec +0,372°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’avril 2021 est le 7e plus chaud des archives ERA5.

Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA et la NOAA qui ne sont pas faites avant le milieu du mois.

Carte d’anomalies pour le mois d’avril 2021. Source : ERA5

Avec +0,372°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’avril 2021 est le 7e plus chaud des annales ERA5. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0,19°C. La Niña est toujours en vigueur dans le Pacifique. Les températures de surface de la mer équatoriales sont inférieures à la moyenne du centre à l’est de l’océan Pacifique. D’après la NOAA, une transition vers une phase ENSO-neutre est imminente. Il y a environ 80% de chances d’une transition de La Niña à ENSO-Neutre sur mai-juin.

Les anomalies dans les régions tropicales sont relativement stables par rapport au mois de mars. L’Arctique affiche un réchauffement assez net par rapport au premier trimestre 2021. A l’inverse, les anomalies sont en baisse en Antarctique.

La température climatologique moyenne mondiale pour la période préindustrielle est supposée inférieure de 0,63°C à la moyenne de 1981-2010. C’est ce qui est suggéré dans le rapport du GIEC « Réchauffement de la planète de 1,5 ° C », qui estime à 0,63°C ( ± 0,06 ° C) la différence de température moyenne annuelle entre les périodes 1981-2010 et 1850-1900. Le graphique ci-dessous présentent la température mensuelle par rapport à la période 1981-2010, la moyenne sur 12 mois par rapport à 1981-2010 et la moyenne sur 12 mois par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). Sur les 12 derniers mois, la température globale atteint +1,13°C au-dessus de la période 1850-1900.

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28 réponses »

  1. Et pourtant, la t° moyenne mondiale est en baisse significative depuis octobre ou novembre 2020.
    Y a-t-il un explication à cela?
    Cordialement,
    Pierre ALAPHILIPPE

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      • El nina + l’activité solaire en forte baisse. Si c’est el Nina , ça va remonter si c’est le soleil , il va faire de plus en plus froid.

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        • Le problème est que vous pouvez prendre les chiffres dans tous les sens, vous n’arriverez pas à corréler les cycles solaires aux températures globales. En revanche, l’oscillation ENSO apparaît comme corrélée aux variations de court terme. Mais de court terme seulement car pour corréler ENSO il faut tenir compte du réchauffement de 0.2°C par décennie… Dû aux émissions de GES.

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          • Pas de corrélation entre cycle solaire et température ? pourtant : minimum de solaire de Maunder , wolf , oort , dalton , spoerer ….. Chaque la baisse de l’activité solaire a engendré une baisse des températures.
            Vous avez publiez un article sur la pire sècheresse depuis bien longtemps. Il est également prouvé que la baisse de l’activité solaire engendre une baisse des précipitations .
            Je pense que vous devriez parler d’un changement climatique plutôt que d’un réchauffement climatique puisque le réchauffement se transforme en refroidissement et que le climat n’a jamais cessé d’évoluer.

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            • Je ne dis pas que l’activité solaire n’a aucun impact sur le climat mais que son impact est minime par rapport aux GES, tout simplement parce que le forçage en w/m2 est moindre. Avant les émissions massives de GES, l’activité solaire pouvait être un facteur explicatif des fluctuations. Mais depuis l’ère instrumentale, on peut suivre les fluctuations avec précision. Vous ne pouvez pas corréler l’activité solaire aux variations de température depuis le début du XXe siècle.

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            • «le réchauffement se transforme en refroidissement»
              C’est très bien de penser, j’en éprouve de nombreuses difficultés, mais quand on « parle » de climat, c’est de la statistique sur une période de 30 ans (a minima, soit environ 3 cycles solaires).
              Et s’il n’y avait tout simplement pas eu de refroidissement ? https://global-climat.com/2021/01/29/une-nouvelle-reconstruction-place-la-temperature-actuelle-au-dessus-du-maximum-de-lholocene/

              Mais comme Gèd le suggère, il n’y aura que lorsque la hausse sera continue que cela évitera de donner l’occasion de ressortir les armes poussiéreuses de l’arrière-garde du climato-scepticisme.

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              • «le réchauffement se transforme en refroidissement»
                Derrière ce raccourci, il faut rappeler qu’il s’agit ici de savoir s’il y a de possibles effets du réchauffement global sur la circulation atmosphérique, ce qui pourrait donner lieux localement à des épisodes de froids marqués.
                En outre, la perturbation de la circulation atmosphérique donnant lieu à des vagues de froid ne fait pas l’objet d’un consensus dans la communauté scientifique. Certaines études pointent ce lien en effet mais d’autres ne sont pas concluantes sur la question.

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                • Je me focalise peut-être de trop sur l’épithète «climatique» qui précède l’extrait.
                  Qu’un consensus soit requis pour savoir si les vagues de froid soient le fait d’un déplacement d’air polaire vers des lattitudes plus basses en raison d’un affaiblissement du vortex polaire et un empilement d’autres facteurs (cycliques ou pas) n’exclue pas que, globalement, et depuis le début des relevés de températures sur la même échelle spatiale, et malgré la multiplication des canons à neige et des retenues collinaires, ça grimpe… même en dents de scie.

                  Après, selon les altérations subies, s’il y a une rétroaction qui se met en place et dont les effets arriveraient à contrecarrer la tendance actuelle, pourquoi pas – comme des courant atmosphériques renforcés et une désertification/assèchement de masse relarguant tellement de poussières dans l’atmosphère qu’on en crèverait par manque du soja. Mais, puisque leur prétentions sont plus élevées que les CR du GIEC, j’aimerai un planning plus précis venant des tenants du refroidissement-qui-vient plutôt que le sempiternel paralogisme naturaliste.

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                • De toute façon, les vagues de froid, quand elles sont le fait du jet stream, sont contrebalancées par les remontées d’ai chaud dans la partie anticyclonique des méandres. Certaines études suggèrent aussi que même si l’air froid peut descendre plus au sud, l’air Arctique est moins froid qu’il ne l’aurait été sans le réchauffement climatique.
                  On parle de variabilité locale à très court terme, qui ne met aucunement en cause le forçage des GES qui s’exerce sur la planète.

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            • « Chaque la baisse de l’activité solaire a engendré une baisse des températures »

              Sauf que le « petit âge glaciaire » est aussi expliqué par une intense activité volcanique ; voir https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1029/2011GL050168

              Faible activité solaire + activité volcanique exceptionnelle + divers feedbacks suite aux éruptions volcaniques (changement albédo par exemple) = baisse sensible des températures.

              De tous ces facteurs la faiblesse de l’activité solaire ne semble pas être suffisante pour expliquer l’ampleur du phénomène.

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              • Oui, après les GES et les aérosols, il semble que les volcans soient l’un des principaux facteurs de variabilité. Sur le XXe siècle, les volcans ont eu plus d’impact que les cycles solaires.

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  2. C’est marrant mais j’ai l’impression que c’est dans les zones bleues que l’on trouve le plus de climatosceptiques, je me demande à quoi ça peut bien tenir…

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  3. La température mondiale a bien baissé par rapport à la fin d’année dernière, mais avril 2021 serait (selon ERA5) plus chaud qu’avril 1998, alors qu’un fort « el niño » se manifestait à l’époque et que nous sommes aujourd’hui en phase « la niña ». Avec l’arrivée d’une phase neutre, j’imagine que la température mondiale va bondir cet été.

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    • Pour une activité solaire quasi identique… et puis, les bleus étaient champions.
      Qui se souvient de cette année de toute façon ? Il faut toujours aller de l’avant, alors allons-y !

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  4. Je suis tout de même très étonné de ne pas voir avril 2016 dans le top10, et même dans le top3. Il n’y a pas une erreur sur le graphe?

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    • Merci beaucoup, vous avez raison Maignial. J’ai commis une erreur en sélectionnant les données, la ligne 2016 a sauté. 2021 est du coup à la 7e place mais l’anomalie est bien +0,372°C.

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  5. Vous ne parlez pas des variations magnétiques solaires (Tvx. Pr. Valentina Zharkova) alors que leurs effets sont reconnus sur les systèmes nuageux et de plus très bien corrélés avec l’histoire du climat.

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  6. « Les modèles du Met Office suggèrent qu’un nouveau record de chaleur est probable dans les 5 prochaines années. Prises individuellement, les années allant de 2020 à 2024 devraient évoluer dans une fourchette comprise entre +1,06°C et +1,62°C au-dessus de la période préindustrielle. Il y aurait donc largement de quoi faire tomber le record de 2016.

    Le Met Office a publié sa prévision de température globale pour la période 2020-2024. Les modélisations sur 5 ans sont conçues à partir de la connaissance de l’état actuel du climat et de la variabilité pluriannuelle des océans.

    L’année la plus chaude jamais observée est 2016, mais les dernières prévisions basées sur les modèles informatiques du Met Office suggèrent qu’un nouveau record annuel est probable dans les cinq prochaines années.

    Prises individuellement, les années allant de 2020 à 2024 devraient évoluer dans une fourchette comprise entre +1,06°C et +1,62°C (intervalle de confiance de 90%) par rapport aux conditions préindustrielles (c’est-à-dire la moyenne des températures entre 1850 et 1900). L’année 2015 a été la première où la température moyenne globale a dépassé 1,0°C au-dessus de la période préindustrielle. Lors de l’année record de 2016, l’anomalie a atteint +1,16°C. »

    Comment peut on se tromper d’une telle façon est rester aussi péremptoire dans les analyses et les commentaires ?

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    • Bonjour,
      ERA5 est une réanalyse de dernière génération produite en 2016 et lancée en 2019 par l’ECMWF (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme). ERA5 a remplacé ERA Interim. C’est donc une version améliorée avec une résolution supérieure. Les réanalyses sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des prévisions basées sur des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. ERA5 jouit d’une réputation de grande fiabilité au sein de la communauté scientifique.

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