Après la vague de records de chaleur absolus établis dans l’ouest de la France lundi, c’est le nord du pays qui a connu des températures inédites ce mardi 19 juillet 2022.
La vague de chaleur qui touche la France depuis le 12 juillet est en passe de s’atténuer, seul le sud-est du pays devrait être encore concerné par des températures très élevées ce mercredi 20 juillet.
Le pic de cette canicule s’est produit le lundi 18 juillet avec de très fortes chaleurs sur les départements du Sud-Ouest et de la façade atlantique mais on a encore vu des records absolus ce mardi 19 avec le déplacement de la masse d’air chaude vers le nord-est. Une masse d’air océanique plus fraîche arrive par l’ouest. Une dégradation orageuse devrait permettre de rafraichir des régions éprouvées par la canicule ces derniers jours.
D’après Météo France, le quart sud-est du pays devrait connaître encore des températures nocturnes très élevées. La situation risque de perdurer encore plusieurs jours sur ces régions.
Le tableau ci-dessous montre quelques-uns des records de chaleur absolus (tous mois confondus) qui ont été établis ce mardi 19 juillet 2022 sur les stations principales, confirmées par Météo France. La colonne de droite montre l’écart entre la température maximale relevée le 19 juillet et le précédent record.
Le Pas-de-Calais a été particulièrement touché par ces températures record avec notamment Le Touquet, Calais et Boulogne, qui bat son précédent record de juillet 2020 de 1,7°C pour atteindre un nouveau maximum à 39,6°C.
On notera que les records battus remontaient pour la plupart au 25 juillet 2019, la journée la plus chaude de l’histoire de France depuis le début des relevés avec celle du 5 août 2003.
Records absolus battus le 19 juillet 2022
Station | Température | Record absolu | Date record absolu | Ecart/record |
Cayeux-sur-Mer (80) | 41 | 40,1 | 25/07/2019 | 0,9 |
Dieppe (76) | 40,4 | 40,1 | 25/07/2019 | 0,3 |
Le Touquet (62) | 39,9 | 39,3 | 25/07/2019 | 0,6 |
Calais / Marck (62) | 39,9 | 38,7 | 25/07/2019 | 1,2 |
Boulogne (62) | 39,6 | 37,9 | 31/07/2020 | 1,7 |
Avec 40,5 °C à Paris (station de Montsouris, référence absolue pour Paris), ce 19 juillet 2022 est la 2e journée la plus chaude depuis l’ouverture de la station en 1873, derrière le 25 juillet 2019 (42,6 °C). Voici les 5 journées marquées par les températures les plus élevées à Paris sur l’ensemble de l’archive :
1 – 42.6°C le 25/07/2019
2 – 40.5°C le 19/07/2022
3 – 40.4°C le 28/07/1947
4 – 39.7°C le 01/07/2015
5 – 39.5°C le 24/07/2019
5 – 39.5°C le 11/08/2003
La vague de chaleur concerne aussi la Belgique et les Pays-Bas, mais aussi l’Allemagne, où des records absolus de chaleur ont été battus localement.
La barre des 40°C a été franchie pour la première fois au Royaume-Uni, où un nouveau record national a été établi. Le précédent record datait du 25 juillet 2019 avec 38,7 °C à Cambridge. Ce record a été battu de 1,6°C le 19 juillet à Coningsby. London Heathrow affiche une marque à 40,2°C. Le Met Office annonce que 29 sites d’observation ont battu ce mardi 19 le précédent record national de 38,7°C à Cambridge.
Catégories :Climat
Bonjour,
Été 2021: dôme de chaleur sur l’ouest du continent nord américain (Seattle)
Été 2022: dôme de chaleur sur l’ouest du continent européen .
Ces 2 situations semblent assez similaires et n’augurent t’elles pas d’un positionnement plus fréquent à l’avenir?
Si c’est le cas, la situation européenne avec un Maghreb + Sahara plus proche et plus torride n’est elle pas plus inquiétante?
Merci de vos réponses ?
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Les travaux de J.Francis, S.Vavrus et J.Cohen portent sur les vortex polaires et les ondulations du jet stream. Ce flux subirait des perturbation qui engendrent davantage des situations de blocages, qu’on peut voir sous forme de boucle en Ω sur le site earth.nullschool.net par exemple.
Il manque encore des pièces au puzzle.
Une étude est sortie il y a peu de temps aussi : https://www.nature.com/articles/s41467-022-31432-y
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Effectivement Fred, comme le dit Ghtuz, il y a des recherches en cours pour déterminer de possibles évolutions dynamiques de l’atmosphère. On parle donc d’évolutions de la circulation atmosphérique qui viendraient se superposer sur le réchauffement moyen. La deuxième étude citée par Ghtuz aborde ce sujet et la possible formation plus récurrente de phénomènes de doubles jets. Des chercheurs ont remarqué que les canicules récentes en Europe étaient corrélées à une configuration où le jet stream se scinde en deux avec formation d’un blocage anticyclonique.
Je ne sais pas en revanche pas si la proximité relative du Sahara change quelque chose.
En tous cas, si on regarde les canicules récentes, on peut observer que celle de 2003 est une situation de blocage anticyclonique avec réchauffement de l’air par compression (le dôme de chaleur) ; celle de juin 2019 associée plutôt à une plume de chaleur (anticyclone sur l’Europe, dépression atlantique) qui provoque une intense, peut-être plus brève, remontée d’air chaud saharien que vous évoquez. La récente canicule de juillet 2022 a beaucoup inquiété avec la conjonction du dôme de chaleur et de la dépression atlantique.
Reste à voir si la circulation atmosphérique est modifiée par le réchauffement. Des recherches sont en cours et ce n’est pas certain. Ce qui est sûr en revanche, c’est que l’Europe est aujourd’hui considérée comme un point chaud du réchauffement climatique.
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Merci à vous 2 pour vos réponses.
Si effectivement, ce type de blocage se confirme par l’évolution du jet stream, j’ai bien peur (quand même) que l’effet « Sahara torride proche » sans océan refroidissant amplifie ces canicules.
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Cambridge a été battu, mais pas par Oxford. Ouf !
Simple digression. Par les temps qui courent, il semble que seul l’humour ne tue pas.
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Exact à oxford les 40° ne sont pas atteints :
https://my.meteoblue.com/visimage/history_simple?look=KILOMETER_PER_HOUR%2CCELSIUS%2CMILLIMETER&apikey=5838a18e295d&temperature=C&windspeed=kmh&precipitationamount=mm&winddirection=3char&city=Oxford&iso2=gb&lat=51.7522&lon=-1.25596&asl=72&tz=Europe%2FLondon&fcstlength=31&year=2022&month=07&lang=en¶ms=20220731&ts=1658591559&sig=b599c32b62e609d3c1bd1b554581eb91
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Si je m’en tiens aux chiffres d’ERA5 mis en ligne par Johan concernant le 21 juillet, ce mois pourrait facilement se retrouver dans les 4 mois les plus chauds.
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Exact, à 10 jours du terme, l’anomalie est pour le moment à la 4e place de l’archive ERA5, à égalité avec 2020. Ce sera un top 5 au minimum.
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En réalité, le chiffre mensuel d’ERA5 pour juillet ne peut être inférieur à 0,422 avec une probabilité > à 99%
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Provisoirement au 22 juillet (pour 2022) :
1 2019 0,563
2 2016 0,527
3 2022 0,50
4 2021 0,498
5 2020 0,492
6 2018 0,445
7 2017 0,432
8 2015 0,32
9 2011 0,309
10 2009 0,304
juillet 2022 devrait donc se situer entre la 3e et la 5e place
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Avec les chiffres du 24 juillet, j’obtiens un minimum à 0,485 avec une probabilité supérieure à 99%. Il est probable que juillet 2022 soit 3ème voire second. En période de la Nina, cela devient très inquiétant.
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Oui mais attention, on parle là d’une réanalyse. Même si ERA5 donne des résultats proches des bilans reposant sur les stations au sol, le classement peut varier significativement.
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Nous sommes en situation de sècheresse grave en France.
Voici ce que prévoyaient les scientifiques réchauffistes en 2015 / 2016 :
» Fin mai 2016, des pluies abondantes ont entraîné des inondations en France et en Allemagne. De nombreux records mensuels de pluviométrie ont été battus localement. Le nord-est de la France a reçu l’équivalent de six semaines de pluie en 24 heures. A Paris, le mois de mai 2016 a été marqué par une pluviométrie trois fois supérieure à la moyenne, d’après Météo France. Le 30 mai, la hauteur de précipitations a quasiment atteint le niveau d’un mois de mai habituel. Voici le relevé de Météo France pour le mois de mai à Paris :
Mai 2016
Total mensuel
Hauteur quotidienne la plus élevée
178,6 mm
52,9 mm
30 mai 2016
Normales
1981 – 2010
Total mensuel moyen
63,2 mm
Records en mai
Total mensuel le plus bas
Total mensuel le plus élevé
2,0 mm
132,7 mm
2011
1992
Cette configuration s’explique avant tout d’un point de vue météorologique par une dépression située entre le nord de la France et l’Allemagne. On entend souvent dire qu’il est impossible de relier un événement climatique particulier au changement climatique. Il s’avère cependant qu’une étude a pointé en 2015 une tendance à l’augmentation des phénomènes de précipitations extrêmes (sur un jour).
»
Ou est la pluie 6 ans plus tard ?
Bref , on va surement me dire que la théorie de l’époque sur le réchauffement climatique , s’avère fausse à cause du même réchauffement ?
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Non, la réalité est beaucoup plus simple: les précipitations extrêmes et les sécheresses se multiplient sur les mêmes régions. À cause du réchauffement, les sécheresses deviennent beaucoup plus sévères parce que les anticyclones subtropicaux remontent plus souvent sur les régions tempérées (surtout l’été) et parce que l’évaporation augmente de façon exponentielle avec la montée de la température. Mais à cause de ce même réchauffement, il peut y avoir davantage de vapeur d’eau dans l’air et davantage d’énergie pour former des courant ascendants qui sculptent les cumulonimbus, les nuages d’orages. On a ainsi des déluges qui succèdent aux sécheresses sur les mêmes zones, de façon accélérée, sans aucune incompatibilité avec l’étude que vous mentionnez. Et attendez de voir quand les premiers cyclones se formeront en Méditerranée et que le Sahara s’étendra sur le sud de la péninsule ibérique: on trouvera la situation actuelle bien tranquille…
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Et avant un quelconque réchauffement, concernant les cycles naturels ayant une influence sur le régime des pluies même au niveau mondial (le transport atmosphérique remonte jusqu’aux pôles), ce sont les ENSO
1992 2015/2016 : el niño
2011 2021/2022 : la niña
Bref tout va bien effectivement.
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