Climat

Température mondiale : bilan d’ERA5 pour août 2022

Avec +0.472°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’août 2022 est le 4e plus chaud des archives ERA5.

Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol.

Carte d’anomalies pour le mois d’août 2022. D’après ERA5

Avec +0.472°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’août 2022 est le 4e plus chaud des annales ERA5. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0.296°C. Les huit mois d’août les plus chauds depuis 1979 ont été relevés ces huit dernières années.

Top 10 des anomalies de température en août par rapport à 1981-2010. Source : ERA5

Le mois d’août 2022 a été le plus 2e plus chaud en France depuis le début des relevés (derrière août 2003) avec une anomalie de +3°C par rapport à 1981-2010. D’après l’indicateur thermique national, la période janvier-août 2022 est la plus chaude jamais observée en France avec une anomalie de +1.8°C.

Des conditions La Niña sont toujours présentes dans le Pacifique et se sont même renforcées par rapport à juillet avec – 0.96°C dans la région Niño 3.4 en août 2022 (le seuil La Niña est fixé à -0.5°C). La Niña devrait se maintenir sur le reste de l’année, d’après la moyenne des modèles. Cela en ferait le premier épisode La Niña du 21e siècle à se maintenir trois hivers de suite, comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous des moyennes sur trois mois :

ONI Index. Source : NOAA CPC

Sur la période janvier-août, l’anomalie globale atteint +0.483°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, ce qui en fait pour le moment la 5e année la plus chaude. Ce qui est d’autant plus remarquable compte-tenu de l’épisode La Niña triennal.

Pour calculer la température mondiale par rapport à la période préindustrielle, il faut utiliser une autre archive que celle d’ERA5 car celle-ci remonte à 1979 seulement. L’archive du Met Office présente l’avantage de remonter aux années 1850. HadCRUT5 a récemment remplacé HadCRUT4 avec des améliorations dans la couverture globale et la mesure des températures de surface de la mer. Les données de HadCRUT5 sont utilisées ici pour calculer l’évolution d’ERA5 par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).

L’anomalie de +0,472°C observée au mois d’août 2022 par rapport à 1981-2010 correspond à +1,08°C par rapport à 1850-1900. Si l’anomalie observée sur janvier-août se maintenait toute l’année, la température globale sur l’ensemble de 2022 serait de +1,19°C au-dessus de la période préindustrielle. Les deux années les plus chaudes ont été 2016 et 2020 avec respectivement +1,337°C et +1,33°C.

Catégories :Climat

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23 réponses »

  1. Parmentier adore ce graphique.
    Moi aussi.
    Je vois 0.6 d’augmentation de t° en 50 ans , soit 1.2° / 100 ans.
    5 fois moins que les pires prévisions du giec.
    Et tout en se trompant , ils continuent de nous assommer de prédictions toutes aussi farfelues qui amèneront , par les oukases qui en découlent à la ruine des industries Europeennes.

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    • Etant donné que vous n’êtes pas capable de recopier un patronyme sans faute, j’imagine que votre capacité d’observation n’est pas au top. Quant à l’analyse !!!

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    • -« Je vois 0.6 d’augmentation de t° en 50 ans »: en fait, 0,7°C en 45 ans et 0,9°C en 50 ans. Oui parce que le graphe s’arrête en 2015 (donc 45 ans) mais si vous voulez prendre les 5 années suivantes ça a fortement grimpé.
      -« 5 fois moins que les pires prévisions du giec »: affirmation débile qui met bout à bout une série d’approximations comme les négateurs savent en faire pour ne pas reconnaître la réalité ou la crédibilité des scientifiques. Déjà, à 0,9°C en 50 ans donc 1,8°C en 100 ans, on est à +2,6°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (+1,2°C aujourd’hui à quoi il faut ajouter +1,4°C en 80 ans). Ce qui correspond tout à fait au scénario intermédiaire SSP2 du dernier rapport du GIEC (ou au scénario intermédiaire du rapport précédent), avec des émissions de CO2 plafonnant au niveau actuel jusqu’en 2050 puis diminuant fortement au-delà. Le pire scénario (SSP5) prévoit lui +5°C en fin de siècle en cas d’émissions à la hausse, et ça n’a rien d’une erreur: cela veut dire que le réchauffement va s’accélérer au cours du siècle. La différence de température entre scénarios ne devient perceptible qu’après 2040.

      Bref, tout en vous trompant, vous continuer à nous assommer avec vos débilités obscurantistes qui nous amèneront, si on les suit, à la 6ème extinction de masse et à la ruine de nos civilisations.

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  2. Mise à jour de la température mondiale UAH pour août 2022: +0,28 ° C
    septembre 1st, 2022
    L’anomalie de température troposphérique inférieure (LT) moyenne mondiale de la version 6.0 pour août 2022 était de +0,28 ° C, en baisse par rapport à la valeur de juillet 2022 de +0,36 ° C. C.

    La tendance linéaire au réchauffement depuis janvier 1979 se situe toujours à +0,13 C/décennie (+0,11 C/décennie sur la moyenne mondiale des océans et +0,18 C/décennie sur la moyenne mondiale des terres).

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    • Mais si, commentons: il vous aura donc fallu chercher l’organisme montrant le réchauffement le plus faible pour… Et bien, pour pondre un graphe dont la tendance est sans appel: ça se réchauffe. La température actuelle est supérieure à la moyenne des années 1991-2020, qui sert de référence ici. Au passage, remarquons que les +0,28°C d’UAH par rapport à cette période, pour ce mois d’août, se rapprochent fortement des +0,47°C d’ERA5 par rapport à la période 1981-2010 (soit +0,3°C par rapport à la période 1991-2020): le climat s’est tellement réchauffé d’une décennie à l’autre que prendre la période de référence la plus récente change significativement les valeurs…

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      • Les anomalies sont effectivement données ici par rapport à 1981-2010 sachant que 1991-2020 est la nouvelle période de référence. J’ai choisi de garder 1981-2010 parce que cette période est plus familière mais à terme cela pourrait susciter une certaine confusion. A voir donc.
        UAH est effectivement l’archive qui affiche le réchauffement le moins important. En fait, elle fait vraiment figure d’outsider par rapport à la plupart des autre séries de température. Le problème est qu’il s’agit de données satellitaires qui doivent être interprétées pour évaluer la température. Les données d’ERA5, qui utilisent de multiples sources, sont proches de celles de la NASA et et de Berkeley Earth qui utilisent les stations au sol. Et jusqu’à preuve du contraire, le meilleur moyen de prendre la température est d’utiliser les relevés des stations au sol.
        Attention aussi quand on compare les anomalies d’un mois à l’autre. La variabilité est plus importante en janvier qu’en août : l’écart type est plus élevé. Cela signifie qu’une anomalie de 0.47°C en août ne veut pas dire la même chose qu’une anomalie de 0.47°C en janvier.

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        • Les différents départs régionaux de LT par rapport à la moyenne sur 30 ans (1991-2020) pour les 20 derniers mois sont les suivants :

          YEAR MO GLOBE NHEM. SHEM. TROPIC USA48 ARCTIC AUST
          2021 01 0.12 0.34 -0.09 -0.08 0.36 0.50 -0.52
          2021 02 0.20 0.32 0.08 -0.14 -0.66 0.07 -0.27
          2021 03 -0.01 0.13 -0.14 -0.29 0.59 -0.78 -0.79
          2021 04 -0.05 0.05 -0.15 -0.28 -0.02 0.02 0.29
          2021 05 0.08 0.14 0.03 0.06 -0.41 -0.04 0.02
          2021 06 -0.01 0.30 -0.32 -0.14 1.44 0.63 -0.76
          2021 07 0.20 0.33 0.07 0.13 0.58 0.43 0.80
          2021 08 0.17 0.26 0.08 0.07 0.32 0.83 -0.02
          2021 09 0.25 0.18 0.33 0.09 0.67 0.02 0.37
          2021 10 0.37 0.46 0.27 0.33 0.84 0.63 0.06
          2021 11 0.08 0.11 0.06 0.14 0.50 -0.43 -0.29
          2021 12 0.21 0.27 0.15 0.03 1.63 0.01 -0.06
          2022 01 0.03 0.06 0.00 -0.24 -0.13 0.68 0.09
          2022 02 -0.00 0.01 -0.02 -0.24 -0.05 -0.31 -0.50
          2022 03 0.15 0.27 0.02 -0.08 0.22 0.74 0.02
          2022 04 0.26 0.35 0.18 -0.04 -0.26 0.45 0.60
          2022 05 0.17 0.24 0.10 0.01 0.59 0.23 0.19
          2022 06 0.06 0.07 0.04 -0.36 0.46 0.33 0.11
          2022 07 0.36 0.37 0.35 0.13 0.84 0.55 0.65
          2022 08 0.28 0.31 0.24 -0.04 0.59 0.50 -0.01

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        • Je ne sais pas si des relevés au sol est le meilleur moyen de prendre des températures :

          En 2010/11, un groupe international spécial d’experts relevant de la Commission de climatologie de l’OMM a mené une enquête approfondie au sujet du record mondial de température de 58 °C (136,4 °F), établi de longue date. En effet, cette température (souvent mentionnée par de nombreuses sources comme la température la plus élevée jamais observée à la surface du globe) a été mesurée à El Azizia, à une quarantaine de kilomètres au sud-sud-ouest de Tripoli, le 13 septembre 1922. L’enquête a été conduite avec le concours du Centre météorologique national libyen pour le compte des Archives mondiales de données concernant les extrêmes météorologiques et climatiques (http://wmo.asu.edu/) relevant de la Commission de climatologie de l’OMM, lesquelles constituent les relevés mondiaux officiels – ayant fait l’objet d’une vérification météorologique – de l’OMM pour ce qui concerne ces extrêmes.

          Le comité d’enquête, constitué de spécialistes du climat de divers pays (Libye, Italie,

          Espagne, Égypte, France, Maroc, Argentine, États-Unis d’Amérique et Royaume-Uni), a recensé

          cinq points principaux qui prêtent à discussion s’agissant du record de température maximale enregistré à El Azizia en 1922, à savoir:

          a) le manque de fiabilité de l’instrument utilisé;

          le manque d’expérience probable de l’observateur;

          c) le fait que l’observation a été effectuée à un endroit recouvert d’un genre d’asphalte et donc très différent du sol de cette région désertique;

          d) la médiocre concordance avec les températures mesurées en d’autres endroits proches; et

          e) la médiocre concordance avec les températures relevées ultérieurement au même endroit.

          Le comité d’évaluation de l’OMM en a conclu que le scénario le plus plausible concernant le record de 1922 était qu’un nouvel observateur inexpérimenté, peu habitué à utiliser un instrument de rechange inadapté et pouvant donner lieu à des erreurs de lecture, avait effectué un relevé erroné, surestimant la température d’environ 7 °C.

          Se fondant sur ces conclusions, les responsables des Archives mondiales de données concernant les extrêmes météorologiques et climatiques relevant de la Commission de climatologie de l’OMM ont invalidé le record de température maximale de 58 °C enregistré à El Azizia en 1922.

          «Cette enquête démontre que les progrès continus de la météorologie et de la climatologie permettent désormais aux spécialistes du climat de procéder à des réanalyses des relevés météorologiques anciens beaucoup plus rigoureuses que par le passé. On obtient ainsi un ensemble encore meilleur de données climatologiques pour l’analyse des importantes questions de portée mondiale et régionale concernant la variabilité du climat et les changements climatiques» a déclaré M. Randall Cerveny, rapporteur de l’OMM pour les relevés mondiaux de données concernant les extrêmes météorologiques et climatiques.

          En conséquence, selon l’évaluation de l’OMM, le record officiel de la température la plus élevée jamais observée à la surface du globe s’établit à 56.7 °C (134 °F) et a été enregistré le 10 juillet 1913 à Greenland Ranch (Vallée de la mort), en Californie, aux États-Unis d’Amérique. On trouvera de plus amples renseignements sur cette évaluation dans la version en ligne du Bulletin of the American Meteorological Society

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      • Je vois beaucoup de bleu à gauche, beaucoup de rouge à droite. Les moyennes de référence étant 1991-2020, j’imagine que si on prenait les références antérieures comme 1980-2010, ce serait pire.

        Ai-je bien vu ?

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  3. Allez, une « bonne » nouvelle quand même: la fonte de la banquise arctique aura été moins catastrophiques que le début de saison ne pouvait le laisser redouter. Le minimum saisonnier n’est pas tout à fait atteint mais, vraisemblablement, on sera légèrement au-dessus du minimum moyen des années 2010 – mais très en dessous de la moyenne des décennies précédentes, malgré tout.

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      • Ces dernières années, on est vraiment très en dessous de la période de référence. Mais pour ma part, c’est l’Antarctique qui m’inquiète le plus.
        La fonte de la banquise arctique aura surtout des conséquences politiques appréhendables.
        La fonte de la banquise Ouest de l’Antarctique ainsi que l’accélération de l’écoulement des glaciers en mer d’Amundsen aura des conséquences géologiques fortes, notamment avec l’inévitable rebond isostatique et la modification conséquente d’une région volcanique peu connue.

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  4. Je me suis amusé à reprendre les chiffres des conditions Du pacifique donnés plus haut par Johan et à en faire des moyennes. Il est clair que les conditions actuelles sont les plus froides de la période énoncée, ce qui signifie qu’un grand apport énergétique est englouti par les océans. De même, El Nino de 2015 était lui aussi très fort. Pourtant, les températures de ces dernières années sont parmi les plus fortes enregistrées. Cela signifie implicitement que, d’une part, les océans continuent à accroître fortement leur énergie,avec un probable travail de sape sous la banquise, et que d’autre part, lorsqu’on repassera à des conditions ordinaires, les températures de surface augmenteront fortement. Je ne parle même pas de passer à des conditions El Nino.

    J’ai vraiment l’impression que les cinq années à venir seront spectaculaires.

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    • J’ai déjà eu la même démarche, Parmantier, et le constat est effectivement assez frappant. C’est un signal assez net qu’un forçage a contrecarré l’impact de la variabilité naturelle.

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    • L’effet îlot de chaleur urbain est réel mais il a déjà maintes fois été montré qu’il n’avait pas d’impact significatif sur la température globale. Un exemple assez clair est celui de l’amplification arctique où on peut difficilement parler d’îlot de chaleur urbain.

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