Avec +0.653°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’octobre 2022 est le 4e plus chaud des archives ERA5.
Les réanalyses comme ERA5 (ECMWF) intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Elles sont produites par assimilation de données, un processus qui repose à la fois sur des observations et des modèles utilisant les lois de la physique et les observations passées. Les données sont actualisées de manière journalière, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol.

Avec +0.653°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois d’octobre 2022 est le 4e plus chaud des annales ERA5 qui remontent à 1979. Par rapport à la nouvelle période de référence 1991-2020 utilisée par ERA5, l’anomalie est de +0.413°C. Les 8 derniers mois d’octobre sont tous dans ce top 10.

En France, le mois d’octobre 2022 a été le plus chaud des annales avec une anomalie de +3.6°C par rapport à la période 1981-2010, d’après l’indicateur thermique national. La période janvier-octobre 2022 est la plus chaude jamais observée en France avec une anomalie de +1.9°C, nettement devant le précédent record pour la période (+1.4°C en 2020).
Des conditions La Niña sont toujours présentes dans le Pacifique et se sont stables par rapport au mois précédent avec – 1.03°C dans la région Niño 3.4 en octobre 2022 (le seuil La Niña est fixé à -0.5°C). La Niña devrait se maintenir sur le reste de l’année puis revenir vers des conditions neutres début 2023, d’après la moyenne des modèles. Depuis le début du 21e siècle, aucun épisode La Niña ne s’était maintenu trois hivers de suite, comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous des moyennes sur trois mois :

Sur la période janvier-octobre, l’anomalie globale atteint +0.50°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, ce qui en fait pour le moment la 5e année la plus chaude. Cette anomalie est à apprécier au regard de l’épisode La Niña triennal qui tire la température globale vers le bas.

Pour calculer la température mondiale par rapport à la période préindustrielle, il faut utiliser une autre archive que celle d’ERA5 car celle-ci remonte à 1979 seulement. L’archive du Met Office présente l’avantage de remonter aux années 1850. HadCRUT5 a récemment remplacé HadCRUT4 avec des améliorations dans la couverture globale et la mesure des températures de surface de la mer. Les données de HadCRUT5 sont utilisées ici pour calculer l’évolution d’ERA5 par rapport à la période préindustrielle (1850-1900).
L’anomalie de +0,653°C observée au mois d’octobre 2022 par rapport à 1981-2010 correspond à +1,30°C par rapport à 1850-1900. Si l’anomalie observée sur janvier-octobre se maintenait toute l’année, la température globale sur l’ensemble de 2022 serait de +0,5 au-dessus de 1981-2010, ou +1,21°C au-dessus de la période préindustrielle. Les deux années les plus chaudes ont été 2016 et 2020 avec respectivement +1,337°C et +1,33°C.

Catégories :Climat
Sous la niña, octobre 2022 est presque aussi chaud qu’octobre 2015, pourtant caractérisé par un el niño majeur… Pas de doute, on n’est pas près de voir une pause dans le réchauffement climatique!
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Est-il possible qu’un des effets du réchauffement climatique soit des Niñas plus longues et fréquentes, ce qui viendrait l’atténuer ? Ou n’est ce qu’un doux rêve ?
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Des modélisations pour des scénarios à 1.5°C font apparaître des épisodes El Niño (https://global-climat.com/2017/07/28/les-super-el-nino-deux-fois-plus-frequents-avec-15c-de-rechauffement/) intenses plus fréquents mais aussi des La Niña intenses plus fréquentes (https://global-climat.com/2015/01/30/les-phenomenes-la-nina-intenses-de-plus-en-plus-frequents/). Il n’y a cependant aucune certitude à ce sujet. L’intensification des ces phénomènes n’affectera pas nécessairement la moyenne de long terme.
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