Climat

Comment le méthane pourrait accélérer le réchauffement climatique

Le dégel du permafrost est l’une des conséquences du réchauffement climatique. Une étude démontre que la fonte de ces sols principalement situés dans les régions arctiques pourrait entraîner un largage plus important de méthane qu’on ne le pensait.

La fonte du permafrost se traduira-t-elle par un largage plus important de méthane (CH4) ou de CO2 ? La réponse à cette question est nécessaire pour évaluer la contribution des sols arctiques au réchauffement climatique. Tant que le sol reste gelé, le carbone est piégé. Mais quand le permafrost commence à fondre, les microbes dégradent la matière organique, relâchant du CO2 et du méthane. La proportion de ces deux gaz à effet de serre dépend de différents facteurs comme la température, l’hydrologie et les processus de décomposition de la matière organique.  La différence n’est pas anecdotique puisque le méthane est un gaz à effe de serre 33 fois plus efficace que le CO2.

On sait depuis longtemps que le permafrost est très exposé dans les régions arctiques, puisque le réchauffement climatique est deux à trois fois plus rapide que dans le reste du globe. Une équipe de chercheurs de l’université de Florida State a cependant fait une découverte importante : les changements dans la composition des plantes des régions polaires pourraient conduire à un largage plus important de méthane.

L’étude menée dans le nord de la Suède a permis de montrer que l’humidité induite par le dégel du permafrost avait conduit à une évolution chimique de la matière organique favorisant les émissions de CH4 par rapport à celles de CO2.

La majeure partie du permafrost s’est formée pendant la dernière glaciation et a réussi à subsister jusqu’à aujourd’hui. Le processus d’enfouissement du carbone a pris des milliers d’années. La quantité de carbone contenue dans ces sols serait deux fois plus importante que ce qu’il y a actuellement dans l’atmosphère. La question est de savoir quelle quantité sera larguée à la faveur du réchauffement climatique. Des simulations du centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR) prévoyaient il y a quelques années que plus de 50% des territoires recouverts de permafrost pourraient fondre d’ici 2050 et la quasi-totalité d’ici 2100.