Climat

La protection des forêts tropicales permettrait de réduire les émissions de CO2

La diminution de la déforestation sous les tropiques pourrait diminuer de 20% la quantité de dioxyde de carbone émis dans l’atmosphère, selon une étude publiée dans Global Change Biology. Les scientifiques ont calculé la quantité de carbone absorbée par les forêts tropicales du monde et les émissions de gaz à effet de serre dues aux pertes d’arbres en lien avec les activités humaines.

Comme le souligne la FAO, La déforestation est l’un des changements les plus étendus et les plus importants apportés par les êtres humains à la surface de la Terre. Ces 5 000 dernières, les pertes cumulatives de terres forestières dans le monde entier on été estimées à 1,8 milliard d’hectares.

Au sortir de la dernière ère glaciaire, il y a 10 000 ans, il y avait environ 6 milliards d’hectares de forêts, soit près de 45% des terres émergées de la planète. Actuellement, les forêts ne couvrent plus que 4 milliards d’hectares, soit près de 31% des terres du globe, selon la FAO. La croissance démographique et la forte expansion de la demande d’aliments et de combustible ont accéléré le défrichement des forêts, note l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

L’abattage des forêts est donc intimement lié au développement de la civilisation. Mais alors qu’elle touchait surtout les forêts tempérées, la déforestation a affecté de plus en plus les régions tropicales au cours du 20è siècle. Or  la déforestation, et le brûlage qui y est associé, entraînent une libération massive et rapide de carbone dans l’atmosphère, principalement sous forme de CO2.

Dans ce contexte, des scientifiques des universités de Leeds et Edimbourg emmenés par John Grace ont voulu calculer la quantité de carbone absorbée par les forêts tropicales du monde et les quantités d’émissions de gaz à effet de serre créées par la perte d’arbres, en raison de l’activité humaine. Pour cela, ils ont analysé des données provenant de plusieurs études antérieures, y compris des études par satellite, afin de déterminer la quantité de carbone absorbée et émise par les forêts tropicales du monde en Amérique du Sud et centrale, en Afrique équatoriale et d’Asie.

Ils ont constaté que les forêts tropicales absorbaient près de 2 milliards de tonnes de carbone chaque année, soit 20% des émissions de carbone dans le monde, en les stockant dans leur écorce, leurs feuilles et le sol. Le problème, c’est qu’un montant équivalent est perdu par l’exploitation forestière, le défrichement des terres pour le pâturage, et la production de cultures de biocarburants tels que l’huile de palme, le soja et le sucre.

Logiquement, les chercheurs estiment que si la déforestation des tropiques devait cesser, les forêts pourraient absorber plus de carbone que à l’heure actuelle, soit l’équivalent d’un cinquième des émissions mondiales.

Les chercheurs disent que les émissions de carbone des forêts tropicales augmenteront à mesure que le climat se réchauffe. La hausse des températures accélère la décomposition des plantes mortes et des arbres, dégageant plus de CO2. Si les températures mondiales augmentaient de 2 degrés d’ici 2100, ce qui reste relativement optimiste, les chercheurs estiment que les émissions annuelles de carbone de la forêt augmenteront de 750 millions de tonnes.