Avec +0,565°C au dessus de la moyenne 1981-2010, la planète a connu le mois de juillet le plus chaud des archives de la réanalyse NCEP-NCAR. La moyenne remonte par rapport au mois de juin, même si elle reste loin derrière le début d’année 2016 marqué par un phénomène El Niño exceptionnel.
La moyenne globale remonte en juillet 2016 par rapport au mois de juin et la planète affiche encore un record de chaleur mensuel. L’anomalie de température à la surface du globe remonte de 0,05°C par rapport à juin 2016 pour atteindre +0,565°C, selon la réanalyse NCEP-NCAR. Depuis le début de l’année, l’anomalie moyenne est de +0,71°C au-dessus de la période 1981-2010. C’est de loin la période janvier-juillet la plus chaude, devant 2010, année marquée par une anomalie de « seulement » +0,37°C. Rappelons que 2010 fut également une année El Niño.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement disponibles, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-août).
Le top 10 des mois de juillet les plus chauds
On peut voir ci-dessous que le mois de juillet 2016 a été bien plus chaud que les mois de juillet précédents, sachant que les données NCEP-NCAR remontent à 1948 :

Les anomalies régionales
Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous ci-dessous, les anomalies de températures ont été moins élevées au niveau de l’Arctique qu’en début d’année mais globalement les écarts restent nettement positifs à la surface de la planète. On note des températures très contrastées en Antarctique. Ce continent pourrait être l’une des régions du monde à connaître les anomalies positives les plus importantes dans les prochains mois, si l’on en croit les prévisions du modèle NCEP CFSV2.

Comparaison avec les anomalies de la NASA
Par rapport à la période 1981-2010, on peut relever une relative concordance entre les chiffres de la réanalyse NCEP-NCAR et ceux des stations au sol de la NASA, comme les chiffres ci-dessous le montrent pour la première moitié de 2016 :
| NCEP NCAR | NASA | |
| Janvier | 0,71 | 0,68 |
| Février | 0,92 | 0,85 |
| Mars | 0,89 | 0,80 |
| Avril | 0,78 | 0,65 |
| Mai | 0,60 | 0,51 |
| Juin | 0,51 | 0,39 |
| Juillet | 0,57 | ? |
Si l’on veut comparer les chiffres de NCEP-NCAR avec ceux de la NASA sur la moyenne du 20è siècle, on peut cependant ajouter à la moyenne 1981-2010 les données historiques de la NASA (car les anomalies de NCEP-NCAR sont moins fiables à mesure que l’on remonte dans le passé). Ainsi, par rapport à la moyenne du 20è siècle, la combinaison des deux jeux de données donne comme anomalie +0,99°C en juillet 2016 pour NCEP-NCAR.
Depuis le début de l’année, la réanalyse NCEP-NCAR donne des anomalies systématiquement plus élevées que celles de la NASA et on peut tabler sur une moyenne un peu moins élevée de la part la NASA pour le mois de juillet. La réponse sera donnée dans une dizaine de jours.
Les données satellites UAH indiquent en tous cas que le mois de juillet a connu une anomalie plus élevée qu’en juin, avec +0,39°C contre +0,35°C au-dessus de la moyenne 1981-2010.
+1,13°C par rapport à l’ère préindustrielle
On peut encore remonter plus loin dans le temps en retenant comme base la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme la période préindustrielle. L’anomalie atteint +1,13°C en juillet 2016. C’est un peu moins qu’en juin, tout simplement parce que les températures historiques entre 1880 et 1899 sont différentes. Sur les 7 premiers mois de l’année, l’anomalie est de +1,39°C, légèrement sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).


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