Au niveau global, le mois de juin 2017 a été le quatrième plus chaud depuis le début des relevés en 1880, selon la NASA. Le premier semestre est à +0,93°C, juste derrière le précédent record établi en 2016.
Avec +0,69°C au-dessus de la moyenne 1951-1980, juin 2017 se place au quatrième rang des mois de juin les plus chauds sur la planète, derrière 2016 (+0,79°C), 2015 et 1998 (+0,78°C). Avec les records de ces deux dernières années, il n’y là rien d’impressionnant dans ces derniers chiffres de la NASA… On notera quand même que les quatre mois de juin les plus chauds depuis 1880 ont été relevés ces quatre dernières années.

2017 pile entre 2016 et 2015
Dans le Pacifique, les conditions sont neutres, tendant vers El Niño au dernier pointage du mois de juin. On parle d’une situation neutre quand la température de surface de la mer dans la région Nino3.4 (au centre du Pacifique équatorial) est entre -0,5°C et +0,5°C. Depuis le début de l’année, l’anomalie a renoué avec des valeurs positives. En juin 2017, les températures de surface de la mer ont atteint +0,47°C dans la région Nino3.4, en très léger retrait par rapport à mai.
Les prévisions annonçaient un El Niño faible dans le courant 2017. Pour novembre-décembre-janvier, le moment du traditionnel pic d’El Niño, la moyenne des modèles table désormais sur +0,3°C, donc on reviendrait rapidement à des conditions neutres. Mais fait intéressant, le modèle NCEP CFSv2 table sur 0,5°C en avril 2018, ce qui tendrait à confirmer une phase de PDO positive.
Pour la température globale, janvier-juin 2017 est pour le moment exactement entre 2016 et 2015 sur 12 mois. La NASA relève +0,93°C sur les six premiers mois de l’année contre +0,99°C sur 12 mois lors de l’année record de 2016. Avec la perspective de conditions neutres dans le Pacifique, 2017 a désormais moins de chances de dépasser 2016. On notera que les quatre années les plus chaudes (2017 étant limitée à janvier-juin) sont dans l’ordre 2016, 2017, 2015 et 2014. Depuis les années 1970, la tendance est à un réchauffement de +0,18°C/décennie.

Les anomalies régionales
En juin 2017, l’hémisphère sud a nettement dégonflé par rapport à un mois de mai record dans cette partie du globe. L’hémisphère nord est en revanche à +0,91°C, la 3è plus grosse anomalie depuis 1880.
On peut voir ci-dessous que les anomalies ont nettement baissé en Antarctique, entraînant l’hémisphère sud dans leur chute. L’Arctique affiche des anomalies contrastées à nouveau. La chaleur est plus ou moins généralisée sur le reste du globe, sans véritables poches froides. Les anomalies chaudes les plus notables se situent en Europe et en Sibérie.

+0,94°C au-dessus de la période préindustrielle
Les chiffres publiés par la NASA sont relatifs à la période 1951-1980 mais on peut aussi calculer les anomalies par rapport aux données les plus lointaines, à savoir la période 1880-1899, que l’on peut considérer comme représentative de l’ère préindustrielle, où au moins comme une période où les émissions de gaz à effet de serre anthropiques n’avaient pas encore profondément modifié le climat. Cela permet de comparer la situation actuelle aux objectifs que sont fixés les Etats pour contenir le réchauffement climatique en-dessous du niveau considéré comme dangereux. Par rapport à la période 1880-1899, l’anomalie a été de 0,94°C en juin 2017. Lors de la COP21 de Paris, un accord a été obtenu pour contenir le réchauffement sous les 2°C, voire 1,5°C si possible. Ce dernier niveau avait été dépassé en février 2016 avec +1,6°C.


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