Avec +0,34°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2019 est le 4e plus chaud des archives NCEP-NCAR. L’anomalie globale se situe dans la lignée des derniers mois de l’année 2018.
Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA, la NOAA et le Met Office qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-février).
Le top 10 des mois de janvier les plus chauds
Avec +0,34°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de janvier 2019 est le 4e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en très légère baisse par rapport à décembre 2018 et au même niveau que novembre dernier.

On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mondiale en janvier avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. La tendance est de +0,088°C par décennie depuis 1948, avec une accélération sur les 20 dernières années à +0,207°C.

Les anomalies régionales en janvier 2019
L’événement de ce début 2019 est le réchauffement stratosphérique soudain qui a provoqué l’éclatement du vortex polaire. Le vortex polaire est un système de basse pression en haute altitude qui stationne au-dessus de l’Arctique en hiver. Le vortex polaire s’est scindé en deux zones géantes. L’un des lobes est descendu jusqu’aux Etats-Unis (Midwest et Nord-est), avec comme conséquence une vague de froid intense. Le réchauffement stratosphérique soudain peut perturber les températures des moyennes latitudes sur près de deux mois.
Dans l’hémisphère sud, l’Australie a connu une vague de chaleur exceptionnelle. Le mois de janvier 2019 a été dans ce pays le plus chaud jamais enregistré, tous mois confondus, avec une température moyenne de 30,8°C. La barre des 30°C a donc été dépassée pour la première fois depuis le début de l’ère instrumentale. Le précédent record datait de janvier 2013 avec 29,8°C. A Borrona Downs, dans l’Etat de New South Wales, une température de 36,6°C a été relevée au plus « froid » lors d’une nuit de ce mois de janvier 2019. C’est la température minimale la plus élevée jamais observée en Australie. Port Augusta, dans le sud, a connu une pointe à 49,5°C.
D’après l’agence météo australienne, « la persistance de conditions stables et ensoleillées sur une grande partie du pays et l’apparition retardée de la mousson australienne sur le nord de l’Australie ont créé des conditions idéales pour l’accumulation de chaleur ».
Carte d’anomalies pour le mois de janvier 2019. D’après NCEP-NCAR.
Les observations récentes et les modèles climatiques suggèrent que le risque immédiat d’El Niño est moins grand que ne le prévoyaient les modèles il y a quelques semaines. Les conditions sont considérées comme neutres actuellement. SI El Niño, se développe il le fera donc plus tard que prévu.
Les températures à la surface et sous la surface de la mer du Pacifique tropical restent plus chaudes que la moyenne, mais depuis fin 2018, elles sont passées de valeurs comparables à celles d’El Niño à des valeurs neutres. Les indicateurs atmosphériques tels que la nébulosité, les alizés et l’indice d’oscillation australe restent généralement dans la fourchette neutre d’ENSO.
+1,12°C en janvier 2019 par rapport à l’ère préindustrielle
On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,12°C en janvier 2018, donc sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).



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