La multiplication des éruptions volcaniques depuis le début du 21è siècle a ralenti le réchauffement climatique, selon une étude du Lawrence Livermore National Laboratory. Bien qu’aucune éruption majeure n’ait été enregistrée depuis 2000, leur fréquence a permis de compenser l’impact des gaz à effet de serre sur le climat.
En rejetant des tonnes de dioxyde de souffre, une puissante éruption volcanique est capable d’entraîner à elle seule une baisse des températures au niveau mondial. Ce phénomène est désormais bien connu. L’exemple le plus récent est l’éruption du Pinatubo, survenue en 1991 aux Philippines. Cet épisode, qui fut l’un des plus marquants du siècle passé, a fait baisser les températures mondiales de 0,4°C et s’est fait sentir pendant 2 à 3 ans en réduisant l’ensoleillement.
Les scientifiques pensaient jusqu’à présent que seules les plus fortes éruptions étaient susceptibles de perturber le climat. Si le volcan islandais Eyjafjallajökull avait paralysé l’espace aérien européen en 2010, on ne pensait pas qu’il pouvait avoir un impact significatif sur les températures mondiales. Ce volcan a dégagé 140 millions de mètres cubes de gaz et de poussières dans l’atmosphère. Le Pinatubo avait libéré 100 fois plus de matière.
L’étude du laboratoire californien Lawrence Livermore, qui porte sur les 17 éruptions survenues depuis 1999, indique cependant que ces phénomènes volcaniques de faible intensité ont réduit le réchauffement climatique. Une corrélation a en effet été établie entre l’activité volcanique et les variations de température à l’échelle du globe. Les volcans modestes seraient eux-aussi capable d’envoyer dans la stratosphère des particules réfléchissant les rayons du soleil.
Alors que chaque éruption a dû avoir un effet limité, prises ensemble, elles ont provoqué une réduction d’ensoleillement d’environ 7% entre 2000 et 2009, selon les chercheurs.
Des scientifiques de l’université d’Edimbourg avaient déjà affirmé que les éruptions volcaniques avaient un impact plus important que les variations de l’activité solaire. L’étude écossaise montrait que jusqu’à l’année 1800 le moteur des changement périodiques du climat avait été l’activité volcanique. L’étude du laboratoire Lawrence Livermore renforce cette hypothèse, même si aujourd’hui l’impact des émissions de gaz à effet de serre a pris le pas sur tout autre phénomène.
Une conjonction de facteurs semble la plus à même d’expliquer le ralentissement du réchauffement depuis 199. « Il a plusieurs causes et les éruptions volcaniques du début du XXIè siècle sont l’une d’elles» a précisé Ben Santer, co-auteur de l’étude américaine. Outre l’activité volcanique, la chaleur emmagasinée par l’océan semble avoir également eu un rôle déterminant. Selon une récente étude australienne, l’accélération des vents d’est sur le Pacifique a permis d’enfouir davantage de chaleur dans l’ouest de l’océan. Ce renforcement des alizés aurait ainsi refroidi l’atmosphère de 0,1 à 0,2 degrés.
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