Climat

Le changement climatique ne peut pas être un phénomène naturel, d’après une nouvelle étude

Selon une analyse des températures depuis 1500, la probabilité pour que le réchauffement global ne soit qu’une fluctuation naturelle est extrêmement faible. Cette étude statistique canadienne écarte l’hypothèse d’un réchauffement dû à la variabilité interne du climat avec un niveau de confiance de 99%.

Au lieu de se demander directement si le réchauffement de ces 125 dernières années était dû à l’homme et à ses émissions de gaz à effet de serre, Shaun Lovejoy, de l’université McGill de Montréal, a décidé de tester l’hypothèse concurrente : que la hausse des températures ne soit qu’une fluctuation naturelle. Pour cela, il a choisi de mener une analyse statistique des températures passées. Etant donné les critiques récurrentes auxquels sont confrontés les scientifiques qui élaborent des modèles informatiques pour déterminer le rôle des différents facteurs agissant sur le climat, l’étude de l’université McGill s’est passée volontairement des modèles pour se concentrer sur les données empiriques de températures depuis 1500.

Le but de l’étude du professeur Shaun Lovejoy, publiée dans la revue Climate Dynamics, est donc d’établir une méthode basée sur les seules observations réelles pour quantifier le réchauffement dû aux activités humaines. Afin d’évaluer l’importance des fluctuations naturelles, il a fallu reprendre les reconstructions des températures établies grâce à de multiplies sources comme les cernes des arbres, les carottes de glace ou encore les sédiments des lacs. Les relevés de températures ne sont disponibles que pour la période qui va de 1880 à aujourd’hui. Pour la période moderne, l’étude a utilisé les archives de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) , de la NASA et HadCRUT3 (Met Office) qui font référence en la matière.

Alors que cette nouvelle étude n’utilise par les nombreux modèles numériques communément utilisés par les scientifiques pour évaluer l’ampleur du changement climatique futur, les résultats de Lovejoy complètent ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), selon le chercheur. Son étude prévoit, avec 95% de confiance, que le doublement des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère provoquera une élévation des températures entre 2,5 degrés et 4,2 degrés. Cette évaluation est plus précise – mais correspond – aux prédictions du GIEC qui annoncent une hausse de 1,5 à 4,5 degrés celsius si le taux de CO2 double.

« Nous avons eu une fluctuation de la températrure moyenne qui est énorme depuis 1880 – de l’ordre d’environ 0,9 degrés Celsius », dit Lovejoy. L’étude compare 4 périodes : 1500-1624, 1625-1749, 1750-1874 et 1880-2004. Alors que le réchauffement approche 1 degré depuis le début du 20è siècle, le climat n’a pas varié de plus de 0,5 degrés lors des 3 autres périodes. La plus grande variation « naturelle » est celle de la période 1500-1624 avec donc un demi degré mais dans les intervalles 1625-1749 et 1750-18874, on ne trouve même pas 0,4 degrés de variation. Autre donnée statistiquement significative : le réchauffement moderne est linéaire, malgré quelques pauses. Autrement dit, plus on avance dans le temps, plus la température augmente. Lors des 3 autres périodes, on avait au contraire des variations non linéaires mais aléatoires, allant dans un sens ou dans l’autre : une hausse de 0,2 degrés, suivie d’une baisse de 0,2 degrés, puis une nouvelle hausse… Cet état de fait est conforme avec ce que l’on sait des différents facteurs agissant sur le climat : alors que le niveau de CO2 augmente constamment, les causes naturelles (activité solaire, éruptions volcaniques) sont aléatoires, pour ne pas dire imprévisibles.

Cette étude montre que la chance pour que le réchauffement ait été causé par une fluctuation naturelle est de moins de 1%. Il y a même des raisons de croire que cette probabilité ne dépasse par un pour mille. « Bien que le rejet statistique d’une hypothèse ne peut généralement être utilisé pou!r conclure à la vérité d’une alternative spécifique, dans bien des cas, et cela inclut celui-ci, le rejet d’une hypothèse augmente la crédibilité de l’autre alternative », conclu Shaun Lovejoy.

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