Le Groenland est sans doute plus vulnérable au réchauffement de l’océan qu’on ne le pensait. Certains canyons qui bordent les côtes sont très profonds, avec un lit rocheux situé sous le niveau de la mer. Une étude de chercheurs de la Nasa et de l’université Irvine, en Californie, dresse une nouvelle topographie de l’île.

Le Groenland était jusqu’à présent censé résister au réchauffement de l’océan en raison de son front rocheux qui devait empêcher l’eau de trop s’engouffrer à l’intérieur des terres. De nouvelles analyses indiquent qu’il n’en est rien. Cette barrière naturelle n’est pas assez élevée et présente de nombreuses failles permettant à l’eau de se frayer un chemin à travers les terres.

La pronfondeur des fjords va permettre à l’eau chaude de s’infiltrer, faisant fondre davantage les glaciers.  Leur contribution à l’élévation du niveau de la mer devrait donc être réévaluée. Le Groenland participe pour le moment à hauteur de 20% à la montée des eaux.

Des vallées que l’on ne soupçonnait pas ont été dévoilées. De nombreux glaciers supposés peu pronfonds sont en fait situés au-dessus de véritables gorges, et ce sur toute la périphérie du Groenland. Ces vallées remontent en moyenne 67 km à l’intérieur des terres.

Cette éude codirigée par Eric Rignot paraît quelques jours après une autre -impliquant déjà Eric Rignot et l’université Irvine – révélant  la fragilité de l’Antarctique de l’Ouest. Sur le continent blanc de l’hémisphère sud, la fonte risque en effet de s’accélérer mais on savait déjà que le socle rocheux était situé sous la mer.  Cette fois, avec le Groenland, c’est une toute nouvelle topographie que l’on découvre. Les canyons dévoilés lèvent partiellement le mystère sur un territoire extrêment difficile à cartographier.

Les chercheurs de l’université Irvine et de la Nasa reconnaissent cependant qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire pour cartographier précisément le Groenland et évaluer sa contribution à l’élévation du niveau de la mer.