Climat

Le sud de l’Australie en proie à la sécheresse à cause du CO2

La baisse des précipitations dans le sud-ouest de l’Australie, ces 40 dernières années, est liée aux émissions de gaz à effet de serre et à la destruction de la couche d’ozone. C’est ce qu’ont établi des chercheurs américains grâce à un nouveau modèle permettant de mesurer l’impact des facteurs naturels et humains sur le climat.

Le sud de l’Australie connait depuis 40 ans une baisse des précipitations et se trouve de plus en plus menacé par la sécheresse depuis les années 2000. Le continent a toujours été très sec avec des déserts qui occupent une grande partie de son territoire mais jusqu’à récemment le sud du pays bénéficiait quand même de précipitations lui permettant de développer une agriculture.

La situation a changé et la sécheresse prolongée commence à inquiéter. Des chercheurs de l’agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère (NOAA) ont voulu déterminer si la réduction des pluies constatée depuis une dizaine d’années était due à une simple variabilité naturelle ou était une conséquence du réchauffement climatique induit par les émissions de gaz à effet de serre.

Forts d’un modèle climatique plus précis que les précédents, Thomas Delworth et Fanrong Zeng, coauteurs de l’étude, ont pu simuler différents types de scénarios impliquant des causes humaines et naturelles. Ils ont découvert que sur ces dernières années, les seuls scénarios qui permettent de reproduire la baisse de précipitations sont ceux incluant une hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Les scénarios basés sur des causes naturelles, comme les éruptions volcaniques ou le rayonnement solaire, ne permettent pas de reproduire fidèlement l’évolution des précipitations, selon l’article publié dans Nature Geoscience.

 

Source : NASA

Source : NASA

On peut dès lors légitimement se demander pourquoi les émissions de CO2 tendent à assécher le sud de l’Australie alors que d’autres parties du monde connaissent davantage d’humidité. La réponse pourrait venir des vents qui soufflent autour de l’Antarctique. Des études ont permis de constater que ces vents d’ouest avaient tendance à descendre vers le pôle sud, un mouvement baptisé « oscillation de l’Antarctique », aspirant l’humidité qui permettait jusqu’alors d’arroser l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud.

La destruction de la couche d’ozone a primitivement été considérée comme le principal facteur suscitant  la phase d’oscillation de l’Antarctique vers le sud. On sait en effet que les aérosols émis massivement au 20è siècle ont détruit une part importante de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, exposant davantage la surface de la Terre aux rayons ultraviolets.

Ce que l’on sait moins, c’est que la réduction de l’ozone stratosphérique s’est aussi accompagnée d’un refroidissement de la haute couche de l’atmosphère. Ce phénomène a renforcé la ceinture de vents d’ouest qui encercle l’Antarctique, l’éloignant des côtes australiennes.

Au pôle sud, à l’inverse, le renforcement des vents a favorisé ces dernières années l’extension de la glace de mer, comme l’a montré une récente étude publiée par Jinlun Zhang, chercheur à l’université de Washington. Cette année a été marquée par une surface de glace de mer record autour du continent blanc.

Une autre étude publiée en mai 2014 dans Nature Climate Change avait permis de lier l’oscillation de l’Antarctique aux conditions climatiques régnant au pôle sud et en Australie. Dans une reconstitution remontant aux 1000 dernières années, réalisées grâce aux carottes de glace et à l’étude des cernes des arbres, Nerilie Abram estimait que le renforcement actuel des vents sortait de la variabilité naturelle.

Si les tempêtes se renforcent aux abords de l’Antarctique, elles se raréfient donc au sud de l’Australie. L’étude de la NOAA publiée dans Nature Geoscience montre que le réchauffement climatique induit par les émissions de CO2 est l’autre grand facteur qui pourrait expliquer le déficit pluviométrique exceptionnel du sud de l’Australie, même si le mécanisme qui déclenche le mouvement reste encore à expliquer.

Tom Delworth et Fanrong Zeng ont pu grâce à leur modèle étudier l’évolution future des précipitations. Ils ont découvert que la poursuite des émissions de gaz à effet de serre, qui pourrait provoquer un réchauffement de 4,8°C d’ici 2100, provoquerait une baisse des précipitations de 40% dans le sud-ouest de l’Australie par rapport à la période 1911-1974.

1 réponse »

  1. La secheresse est quand meme a relativiser car la periode allant du mois de mai a septembre apporte quand meme mal pas mal de precipitations dans la region sud du Western Australia. Bien entendu les reserves d’eau sont mises a mal par de long mois chauds et sec mais la situation n’est quand meme pas catastrophique dand un etat recouvert de desert a plus de 80 pourcent.

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