Climat

L’état du climat en 2013

En 2013, la plupart des indicateurs du climat relevés à travers le monde ont continué à refléter la tendance au réchauffement de la planète, selon un bilan publié en juillet 2014 par la Société Américaine de Météorologie.

« L’Etat du climat en 2013 » fait le point sur les éléments clés qui permettent de suivre l’évolution du climat : gaz à effet serre, niveau de la mer, températures, glaciers… En collaboration avec la NOAA, l’agence américaine chargée de l’étude de l’océan et de l’atmosphère, 425 scientifiques issus de 57 pays y ont participé.  En voici les points marquants :

 

Les gaz à effet de serre atteignent le seuil des 400 ppm

Les concentrations des principaux gaz à effet de serre de la planète ont continuer à grimper en 2013, atteignant des niveaux historiques. Le 9 mai 2013, la concentration en CO2 a dépassé le seuil des 400 parties par million (ppm) pour la première fois à l’observatoire de Mauna Loa (Hawaï) où les relevés ont débuté 1958 (le niveau était alors de 315 ppm). La barre a également été franchie sur d’autres sites de l’hémisphère nord.

Source : NOAA.  Mauna Loa photo : Mary Miller, Exploratorium.

Source : NOAA. Mauna Loa photo : Mary Miller, Exploratorium.

Le rapport indique que le seuil de 400 ppm, bien que symbolique, n’en est pas moins significatif au regard des données collectées grâce aux carottes de glace. Les niveaux de CO2 n’ont en effet jamais dépassé 300 ppm ces 800 000 dernières années.

Avant la révolution industrielle, au milieu du 18è siècle, la concentration en dioxyde de carbone était d’environ 280 ppm. Depuis l’utilisation des combustibles fossiles et les diverses activées humaines ont augmenté la quantité de CO2 dans l’atmosphère de 40%.

La moitié du CO2 émis est absorbée par la végétation, les sols et les océans. Le reste s’accumule dans l’atmosphère. L’élévation du taux de CO2 fait que la Terre emmagasine davantage d’énergie, l’équivalent de 1% de l’énergie solaire en plus sur toute la surface de la planète.

Le rythme de l’augmentation de la concentration en gaz à effet de serre ne faiblit pas, bien au contraire. Quand les relevés ont commencé à Mauna Loa, en 1958, la concentration s’élevait de 0,7 ppm chaque année. Sur la dernière décennie, la hausse annuelle a été de 2,1 ppm. Et en 2013, le rythme s’est encore intensifié avec 2,8 ppm.

 

Le réchauffement de la surface de la terre se confirme

Alors que les niveaux de CO2 poursuivent leur hausse, 2013 se situe sans surprise dans le top 10 des années les plus chaudes. Selon les différents organismes qui relèvent l’évolution des températures, 2013 se situe entre le 2è et le 6è rang. 2013 a été plus chaude que les deux années précédentes marquées par des conditions La Nina peu propices à des records de chaleur.

Source : BAMS State of the Climate in 2013.

Source : BAMS State of the Climate in 2013.

La plupart des régions de la planète ont ainsi connu des températures élevées. L’Australie a battu un record avec 1,2° C au-dessus de la moyenne. L’Argentine a enregistré sa deuxième année la plus chaude depuis le début des relevés météo. En Nouvelle-Zélande, 2013 se classe au 3è rang.

C’est la 37è année consécutive au-dessus du niveau du moyen du 20è siècle. Il faut maintenant remonter à 1976 pour trouver une année plus froide, selon la NOAA.

Le nombre de jours de forte chaleur est également significatif. L’Europe, l’Asie et l’Australie ont ainsi enregistré davantage de jours chauds qu’à l’accoutumée. Le phénomène est particulièrement marqué en Australie et s’inscrit dans une tendance de longue durée puisque les jours de forte chaleur ont doublé depuis 1950, selon le Climate Council, une agence australienne.

 

Toujours plus de chaleur dans l’océan

La chaleur contenue dans les 700 premiers mètres de l’océan a continué à augmenter en 2013.  Alors que les gaz  à effet de serre empêchent de plus en plus la Terre de réfléchir l’énergie solaire vers l’espace, la majeure partie de l’excédent est emmagasiné par l’océan. Les 700 premiers mètres de l’océan se sont ainsi réchauffés significativement depuis deux décennies.

Source : BAMS State of the Climate in 2013.

Source : BAMS State of the Climate in 2013.

Des études récentes indiquent que les 700 premiers mètres de l’océan ont assimilé 63% du surplus de chaleur introduit dans le système climatique entre 1971 et 2010. Dans sa totalité, l’océan absorbe plus de 90% de l’excédent.

 

L’Arctique continue à se réchauffer

La glace de mer de l’Arctique joue un rôle essentiel dans le climat terrestre, rappelle le rapport de la Société Américaine de Météorologie. Sa surface blanche reflète 80% du rayonnement solaire en été, contribuant à refroidir le climat.

Extension des glaces de l'Arctique (source NSIDC)

Extension des glaces de l’Arctique (source NSIDC)

L’Arctique a connu sa 7è année la lus chaude depuis le début du 20è siècle, quand ont commencé les relevés. Des températures record ont également enregistré jusqu’à 20 mètres de profondeur dans le permafrost (sol gelé) de l’Alaska.

L’extension de la glace de mer a été la 6è plus faible depuis le début des observations satellites en 1979. Les 7 niveaux les plus bas ont tous été enregistrés lors des 7 dernières années.

Encore plus significatif : au plus fort de l’hiver 2013, 80% de la glace avait moins d’un an d’âge, contre 58% en 1988. Une glace de mer jeune est également plus fine et davantage susceptible de fondre en été. Les observations satellite confirment un amincissement de la glace d’environ 20% entre 2011 et 2013.

 

La glace de mer progresse pour atteindre un niveau record en Antarctique

Au Pôle Sud, à l’inverse de l’Arctique, le renforcement des vents a favorisé ces dernières années l’extension de la glace de mer, comme l’a montré une récente étude publiée par Jinlun Zhang, chercheur à l’université de Washington. Cette année a été marquée par une surface de glace de mer record autour du continent blanc.

Il ne faut pas y voir une preuve de refroidissement climatique dans la région puisque le Pôle Sud a connu en 2013 un record annuel de chaleur. Il semblerait au contraire que la hausse des concentrations de CO2 et la destruction de la couche d’ozone au-dessus du continent blanc aient favorisé un renforcement des vents circumpolaires et leur déplacement vers le sud. En conséquence, le sud de l’Australie est plus sec tandis que les tempêtes s’intensifient aux abords de l’Antarctique, favorisant l’extension de la glace de mer.

 

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s