Climat

Une étude réévalue l’impact des aérosols sur le climat

Les aérosols affectent bien plus les nuages bas qu’on ne le pensait, selon une étude du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. Leur contribution au refroidissement de la planète pourrait donc être revue à la hausse.

Les aérosols figurent parmi les principales incertitudes menaçant la fiabilité des modèles climatiques. Ils influencent le bilan radiatif de la Terre avec leur effet parasol en renvoyant une partie du rayonnement solaire vers l’espace. Cet effet direct est  relativement bien connu et il a contribué ces dernières décennies à atténuer l’impact des gaz à effet de serre.

Les aérosols ont également des effets indirects sur les nuages mais leur impact est plus difficile à déterminer. On trouve dans l’atmosphère plusieurs types d’aérosols. Certains sont d’origine naturelle comme les embruns et les poussières volcaniques. L’éruption volcanique du Pinatubo, en 1991, a par exemple fait baisser la température mondiale de 0,5°C. D’autres sont d’origine anthropique comme les feux de forêt, la pollution automobile et industrielle.

Les aérosols servent de noyaux de condensation et sont donc indispensable à la formation des nuages. L’augmentation des niveaux d’aérosols a tendance à augmenter la couverture nuageuse. Mais les différents types de nuages n’ont pas le même impact sur le climat. Les nuages haut ont plutôt tendance à réchauffer l’atmosphère alors que les nuages bas ont un effet refroidissant.

Les nuages bas au-dessus de l’océan sont ceux qui ont le plus fort impact sur l’albédo de la Terre. Une augmentation de l’albédo de 6% due à ces nuages serait susceptible d’annuler les effets du réchauffement climatique qui résulteraient d’un doublement de la concentration atmosphérique en CO2.

Source : NASA

Source : NASA

Yi-Chun Chen a dirigé une étude conjointe du Jet Propulsion Laboratory de la NASA et du California Institute of Technology pour déterminer l’impact des aérosols sur ces nuages. L’équipe a analysé des données issues des satellites entre août 2006 et avril 2011. Leurs résultats sont dévoilés dans la revue Nature Geoscience.

Les chercheurs ont découvert que les deux effets principaux des aérosols, à savoir l’augmentation du nombre de nuages bas et la modification de leurs propriétés, étaient d’égale importance dans leur contribution au refroidissement de la planète.

Au final, les scientifiques ont surtout appris que l’impact des aérosols sur les nuages bas au-dessus de l’océan était près de deux fois supérieur aux estimations du dernier rapport du GIEC, le groupe international d’experts sur le climat.

Les concentrations d’aérosols ont diminué en Europe et aux Etats-Unis en raison des contraintes environnementales mais elles ont au contraire augmenté dans les pays émergents en raison de leur fort développement économique. Leur rôle sur le climat reste relativement incertain mais il est en tous cas différent de celui joué par les gaz à effet de serre. Ces derniers sont distribués de manière homogène à travers la planète et ont une durée de vie qui va d’une dizaine d’années à un siècle. Les niveaux d’aérosols présentent des disparités régionales et leur durée de vie est beaucoup plus courte, de l’ordre de la semaine.

Les auteurs de l’étude estiment que la meilleure compréhension de l’évolution des nuages bas permettra d’améliorer la précision des modèles climatiques.

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