Climat

La fonte de la glace de mer pourrait favoriser la hausse des niveaux de CO2

Selon une étude danoise, les étés de plus en plus chauds en Arctique pourraient conduire à une accélération du réchauffement climatique parce que la diminution de la glace de mer réduira aussi l’absorption du CO2. La glace de mer joue un rôle plus important qu’on ne le pensait et il faudrait le prendre en compte dans les estimations futures des niveaux de dioxyde de carbone.

En raison du réchauffement climatique, la glace de mer fond de plus en plus en été et quand la mer regèle en hiver elle est plus fine et de taille réduite. Ces dernières décennies, l’Arctique est la région du globe où le réchauffement climatique a été le plus important avec un rythme deux à trois fois plus rapide que sur le reste de la planète. En conséquence, la glace de mer de l’océan arctique s’est réduite en été de 30% par rapport au début des relevés satellites en 1979. Le National Snow and Ice Data Center américain (NSIDC) vient d’annoncer que le 6è plus bas niveau avait été atteint le 15 septembre avec 5,07 millions de km2.

Extension des glaces de l'Arctique (source NSIDC)

Extension des glaces de l’Arctique (source NSIDC)

Les scientifiques n’ont réalisé que récemment que la glace de mer avait un impact important sur le cycle du CO2. On savait déjà que la glace de mer, de part sa capacité à réfléchir les rayons du soleil, contribuait à maintenir des températures très basses en Arctique. Le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre a fait fondre ces dernières années une grande partie de la glace de mer, laissant à la place un océan plus sombre, ce qui favorise l’absorption de la chaleur.

La capacité de l’océan à absorber de grandes quantités de CO2 était aussi connue depuis longtemps. On pensait que le phénomène était limité dans les régions recouvertes de glace car celle-ci était considérée comme impénétrable. Mais une étude danoise remet en cause cette théorie.  D’après les recherches menées par Dorte Haubjerg Sogaard, chercheur au Nordic Center for Earth Evolution, la glace de mer pompe de grandes quantités de CO2 vers l’océan.

Glace de mer arctique (Crédit : Ted Scambos/NSIDC)

Glace de mer arctique (Crédit : Ted Scambos/NSIDC)

L’étude montre que la glace de mer pourrait avoir un impact important sur le cycle du carbone et que les processus chimiques ont une capacité bien plus quande à absorber le CO2 que les processus biologiques.

L’absorption du CO2 par la glace de mer se déroule en deux phases. Dans un premier temps, les cristaux de carbonate de calcium se forment dans la glace de mer en hiver. Lors de cette formation, le CO2 est déplacé et dissous dans une eau froide et salée qui est éjectée de la glace et coule dans les profondeurs de l’océan. Le carbonate de calcium ne peut pas bouger aussi librement que le CO2 est reste donc dans la glace de mer. En été, quand la glace de mer fond, le carbonate de calcium se dissous et du CO2 est nécessaire pour ce processus.

La découverte intervient alors que les émissions de CO2 ont augmenté de 2,3% en 2013, selon le Global Carbon Project, un organisme de recherche qui traque le cycle du carbone. Avec un total de 36 milliards de tonnes, les émissions sont désormais 61% plus élevées qu’en 1990, année référence du protocole de Kyoto.

Les émissions actuelles de combustibles fossiles suivent les scénarios les plus pessimistes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat  (GIEC). La tendance actuelle pourrait conduire la planète à une hausse de la température moyenne de 3,2°C à 5,4°C à l’horizon 2100.

 

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