El Niño se manifeste tous les 3 à 5 ans et le dernier en date remonte à 2009-2010. Il avait été d’intensité modérée, beaucoup moins fort que celui de 1997-1998, le plus important jamais enregistré.
Les climatologues avaient prévu en début d’année l’émergence d’un épisode El Niño d’ici la fin 2014. Des similitudes entre les débuts 1997 et 2014 avaient même conduit les climatologues à se demander si un El Niño comparable au « El Niño du siècle » de 1997 pouvait se développer en 2014. Mais après un réchauffement du Pacifique au printemps, il y a eu une accalmie en juille-août et les probabilités pour qu’un épisode important se manifeste ont été revues à la baisse.
Dernièrement, on a pu noter une anomalie chaude de température dans le Pacifique équatorial mais l’épisode n’est pas encore assez long pour que l’on puisse parler d’un phénomène El Niño. Le Centre de Prédiction du Climat américain évalue désormais à 60-65% la probabilité pour qu’El Niño survienne cet automne ou cet hiver. Il devrait cependant être de faible intensité.
En temps normal, ou plutôt lors d’une situation « neutre », les alizés (vents d’est) soufflent sur le Pacifique, provoquant un empilement d’eau chaude au niveau de l’Indonésie. Lorsque les alizés faiblissent ces eaux chaudes basculent de l’ouest vers l’est du bassin océanique en raison de la gravité : c’est le phénomène El Niño. C’est probablement l’événement qui a le plus d’impact sur le climat mondial : en 1998, l’année du plus fort épisode enregistré ces 100 dernières années, les températures mondiales avaient été relevées de 0,2°C.
Jusqu’au mois d’avril 2014, le Pacifique équatorial a été marqué par des températures plus élevées que la moyenne et un déplacement du bassin d’eau chaude de l’ouest vers l’est, comparable à ce que l’on trouve dans les événements El Niño importants.
Mais en juilet 2014, le bassin d’eau chaude était retourné sur ses positions et les écarts de températures étaient revenues à un niveau beaucoup plus faible qu’en 1997. Pourquoi le bassin d’eau chaude n’a-t-il pas réussi à migrer vers l’est ? Selon une étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, des simulations de l’évolution de l’océan ont révélé l’importance des événements de vents d’ouest. Contrairement à 1997, la manque d’événements de vents d’ouest d’avril à juin a significativement limité le réchauffement de l’est du Pacifique et le déplacement du bassin d’eau chaude vers l’est en 2014.
En l’absence de nouveaux événements de vents d’ouest, les perspectives d’un El Niño fin 2014 s’amenuisent, selon les auteurs de l’étude.