Climat

Le GIEC présente son rapport de synthèse sur le changement climatique

Le GIEC (Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques) a tenu une conférence de presse ce dimanche 2 novembre à Copenhague pour présenter les conclusions de la synthèse finale de son 5è rapport. Il s’agit de fournir aux politiques et décideurs les dernières informations sur la science du climat et les impacts du réchauffement climatique. Les conclusions serviront de base aux négociations prévues dans un an à Paris, où se tiendra la Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies. Il s’agit de trouver un accord international sur le climat dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en dessous du seuil considéré comme dangereux de 2°C.

Le rapport de synthèse du GIEC, dévoilé le 2 novembre, marque l’aboutissement d’un long travail qui a permis de publier trois volumineux rapports. Cette synthèse est censée fournir aux décideurs et politiques du monde entier, mais aussi à tous ceux qui pourraient être rebutés par la lecture des milliers de pages des rapports techniques, les clés pour apprécier les changements climatiques en cours.

Lors d’une conférence de presse donnée depuis Copenhague dimanche matin, le GIEC a souligné les risques que faisaient peser le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre. Rajendra Kumar Pachauri, le président du GIEC, a déclaré qu’aucune partie du monde ne serait épargnée. Au vu des conclusions scientifiques présentées dans le dernier rapport deu GIEC, il a estimé qu’il était désormais nécessaire que les politiques prennent le relais. Pour maintenir les chances de contenir la hausse des températures sous les 2°C, le GIEC juge nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70% entre 2010 et 2050 et de les amener à zéro à l’horizon 2100.

Présent également à Copenhague, Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les coûts de l’inaction seraient plus importants que ceux liés à la réduction des émissions de CO2. Ban Ki Moon a rendu hommage aux travaux du GIEC qui selon lui pourraient servir de solide base aux négociations de Lima en décembre et de Paris l’année prochaine. Le secrétaire général de l’ONU a appelé à un mouvement mondial pour assurer une croissance soutenable.

Le travail du GIEC consiste à analyser la littérature publiée et non pas à effectuer des recherches scientifiques. Créé en 1988 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le GIEC a publié son premier rapport en 1990. Le cinquième rapport a été délivré entre 2013 et 2014. 830 spécialistes du climat aidés d’un millier de contributeurs du monde entier ont examiné 30 000 études relatives au climat afin de produire la synthèse des connaissances scientifiques la plus crédible en la matière.

Depuis 1990, le degré de certitude quand à l’impact de l’homme sur le réchauffement climatique n’a cessé d’être relevé. Dans le rapport 2013, le lien entre les activités humaines et la hausse des températures est jugé extrêmement probable (95% de chances). Ce lien était en 2007 évalué à 90%, en 2011 à 66% et en 1995 à seulement 50%.

Les principales conclusions du 5è rapport du GIEC sont les suivantes :

– Le réchauffement du système climatique est sans équivoque. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté.

– Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis 1 400 ans.

– Le réchauffement océanique constitue l’essentiel de l’augmentation de la quantité d’énergie emmagasinée au sein du système climatique et représente plus de 90 % de l’énergie accumulée entre 1971 et 2010. Il est quasiment certain que l’océan superficiel (jusqu’à 700 m de profondeur) s’est réchauffé entre 1971 et 2010 alors qu’il s’était probablement déjà réchauffé entre les années 1870 et 1971.

– Au cours des deux dernières décennies, la masse des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique a diminué, les glaciers de presque toutes les régions du globe ont continué à se réduire et l’étendue de la banquise arctique et celle du manteau neigeux de l’hémisphère Nord au printemps ont continué à diminuer.

– Depuis le milieu du XIXe siècle, le rythme d’élévation du niveau moyen des mers est supérieur au rythme moyen des deux derniers millénaires (degré de confiance élevé). Entre 1901 et 2010, le niveau moyen des mers à l’échelle du globe s’est élevé de 0,19 m (de 0,17 à 0,21 m).

– On peut affirmer, avec un degré de confiance très élevé, que le niveau moyen maximal des mers pendant la dernière période interglaciaire (il y a 129 000 à 116 000 ans) a été supérieur au niveau actuel d’au moins 5 m durant plusieurs milliers d’années. Ce changement de niveau des mers s’est produit dans le contexte d’un forçage orbital différent des conditions actuelles et de températures de surface dans les hautes latitudes supérieures d’au moins 2 °C aux températures actuelles, cela en moyenne sur plusieurs millénaires.

– Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans. La concentration du dioxyde de carbone a augmenté de 40 % depuis l’époque préindustrielle. Cette augmentation s’explique en premier lieu par l’utilisation de combustibles fossiles et en second lieu par le bilan des émissions dues aux changements d’utilisation des sols.

– En prenant comme référence la période 1850-1900, selon les projections, l’augmentation de température vers la fin du XXIe siècle dépassera probablement 1,5 °C pour le scénario de croissance d’émissions de CO2 le plus optimiste et jusqu’à 4°C pour le scénario le plus pessimiste.

– L’élévation moyenne du niveau des mers pour la période 2081−2100 par rapport à 1986-2005 sera probablement comprise entre 0,26 et 0,55 m pour le scénario le plus optimiste et entre 0,52 et 0,98 m pour le scénario le plus pessimiste.

Source : GIEC

Source : GIEC

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