Les chances d’avoir des étés extrêmement chauds ont augmenté de façon spectaculaire en Europe depuis le début des années 2000, selon une nouvelle étude du service britannique de météorologie, le Met Office.
En 2004, le Met Office avait publié un document (Stott et al, 2004) qui portait sur la canicule européenne de 2003 et avait estimé que ce genre d’événement avait deux fois plus de chances de se produire en raison de l’influence humaine sur le climat. C’était la première fois qu’une canicule était directement attribuée au réchauffement climatique.
Mais entre les années 1990 (période étudiée dans le premier document) et 2003-2012 (période étudiée dans le nouveau document), les étés dans le centre de l’Europe et en bordure de Méditerranée se sont réchauffées de 0,81°C.
La nouvelle étude montre que ce réchauffement a considérablement augmenté les risques de vagues de chaleur en été, notamment les vagues de chaleur extrêmes comme 2003.

Canicule de 2003 en Europe (source : Reto Stockli et Robert Simmon, basé sur des données MODIS Land Science Team)
La probabilité de voir des étés extrêmement chauds était évalué à deux par siècle dans les années 2000. Nikos Christidis, le principal auteur de l’étude, estime aujourd’hui que ce type d’événement est susceptible de se produire deux fois par décennie.
En outre, les chances de vagues de chaleur aussi extrêmes qu’en 2003 est passé de 1 tous les 1000 ans à environ 1 tous les 100 ans.
Pire encore, selon les auteurs de l’étude, les étés comme celui de 2003 apparaîtront comme inhabituellement froids à la fin du 21è siècle.
Dans une étude publiée dans le Journal of Geophysical Research : Atmospheres, des scientifiques européens avaient dévoilé en octobre dernier un palmarès des différentes vagues de chaleur recensées dans le monde depuis 33 ans. D’après leur analyse, le nombre de canicules sévères enregistrées sur la planète entre 2002 et 2012 a été trois fois supérieur à celui relevé lors des périodes 1980-1990 et 1991-2001.
Sans surprise, la canicule de 2003 se classe parmi les événements les plus extrêmes jamais enregistrés mais la pire fut celle de 2010 en Russie, qui se démarque des autres périodes extrêmes du même type aussi bien par son intensité que par son extension (le double de celle de 2003 en Europe). Selon une étude de Christidis et al. de 2013, les chances pour qu’une canicule comme celle de 2010 à Moscou se produise sans l’influence humaine sur le climat sont quasiment proches de 0.
Catégories :Climat
L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France est largement impliqué sur la question du changement climatique.
Une page de son site internet rassemble l’ensemble de ses productions, outils et participation en la matière
>> http://www.iau-idf.fr/debats-enjeux/changement-climatique.html
Vous y trouverez :
– le rapport final du programme de recherche Muscade (Modélisation Urbaine et Stratégies d’adaptation au Changement Climatique pour Anticiper la Demande et la production Énergétique). Ce programme propose différents scénarios à l’horizon 2100.
– des publications sur l’anticipation au changement climatique et à la prévention pour faire face aux épisodes de canicules,
– une BD pédagogique de Pénélope Bagieu,
– un outil cartographique interactif sur les influences climatiques de îlots morphologiques urbains en Île-de-France.
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