Climat

Objectif 2°C : il faudrait laisser dans le sol une grande partie des ressources fossiles

Un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80% des réserves mondiales de charbon devraient demeurer dans le sol et ne pas être utilisées avant 2050 pour que le réchauffement climatique soit contenu sous la cible des 2°C, selon une étude publiée dans Nature.

On savait déjà qu’une consommation sans restriction de toutes les ressources fossiles ne serait pas compatible avec une limitation du réchauffement climatique. Une étude financée par le Centre de Recherche sur l’Energie du Royaume-Uni, publiée dans Nature, permet de préciser la marge dont le monde dispose en la matière.

Voici ce qui devrait rester inexploité pour contenir le réchauffement sous les 2°C :

– la majeure partie des énormes réserves de charbon en Chine, en Russie et aux États-Unis.

– l’équivalent de 260 000 millions barils de pétrole (ce qui représente les réserves de pétrole détenus par l’Arabie saoudite).

– 60% des réserves de gaz dont dispose le Moyen-Orient.

– Les ressources éventuelle de l’Arctique et toute autre source de pétrole non conventionnel.

Suivant les recommandations des scientifiques, les décideurs politiques ont convenu que la hausse de la température mondiale moyenne ne devrait pas dépasser 2 °C au-dessus de la moyenne pré-industrielle.

Pour avoir au moins 50% de chance de maintenir le réchauffement en dessous de 2° C au XXIe siècle, les émissions cumulées entre 2011 et 2050 doivent être limités à environ 1100 milliards de tonnes de CO2.

Malheureusement, les émissions de gaz à effet de serre impliquées par la consommation des réserves mondiales d’énergies fossiles sont environ trois fois plus élevées que cet objectif de 1100 milliards de tonnes.

Le charbon était responsable en 2012 de 43% du total des émissions, le pétrole de 33%, et le gaz de 18%. En Chine, le charbon représente 68% de la consommation d’énergie. A lui seul, le géant asiatique compte pour la moitié de la consommation mondiale de houille.

L’auteur principal de l’étude, Christophe McGlade, chercheur associé à l’Institut UCL pour les Ressources Durables estime que les chiffres concrets sur les quantités et les emplacements des combustibles fossiles devant rester inutilisés sont désormais connus. « Les décideurs politiques doivent se rendre compte que l’utilisation totale des combustibles fossiles de leur pays est tout à fait incompatible avec leur engagement d’un maintien du réchauffement climatique sous les 2°C », affirme-t-il.

Le Global Carbon Project a publié l’année dernière un rapport sur la consommation mondiale d’énergies fossiles. Avec le rythme actuel, a consommation mondiale de charbon devrait encore augmenter de 17 % d’ici 2035, selon ce rapport.

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