Le Comité de New York sur le changement climatique (NPCC) a publié son dernier rapport sur l’évolution des températures, des précipitations et du niveau de la mer pour la métropole américaine. Il s’agit d’aider la ville à se préparer alors que son climat est en train de changer et que les plus sombres prévisions annoncent un réchauffement de 7°C pour 2100.
Le climat à New York n’est plus le même qu’au début du siècle dernier. Les températures moyennes sont plus élevées, les fortes averses sont plus fréquentes et le niveau de la mer augmente. Cette tendance est appelée à se poursuivre alors que le forçage des gaz à effet de serre va s’intensifier, d’après le rapport 2015 du NPCC.
Le NPCC a été créé en 2008 pour étudier les effets du changement climatique. Il bénéficie de l’expertise des chercheurs du NASA Goddard Institute for Space Studies (GISS), emmenés par Cynthia Rosenzweig, qui analysent les données scientifiques et élaborent les projections climatiques. Le NPCC fournit à la ville de New York les meilleures informations scientifiques afin de lui permettre de se préparer au réchauffement climatique et de renforcer la résistance de la ville aux événements extrêmes. Les scientifiques de la NASA ont utilisé pour leur étude les modèles climatiques (GCM) les plus récents (CMIP5). Via une une représentation mathématique du comportement climatique terrestre, ces GCM ou « Global Circulation Model » permettent d’évaluer la sensibilité du climat aux gaz à effet de serre et aux aérosols.
Dans un communiqué de la ville de New York, le maire Bill de Blasio indique que les « conclusions du NPCC soulignent l’urgence de diminuer la contribution de la métropole au réchauffement climatique et d’adapter la ville aux risques futurs ». Le maire entend ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% d’ici 2050 mais aussi adopter toute une série de mesures pour permettre à la ville de faire face aux conséquences du changement climatique.
Car le réchauffement se fait déjà sentir à New York. Au niveau mondial, les températures se sont élevées d’environ 0,85°C depuis 1880 alors qu’à New York le réchauffement a été de 1,9°C sur la même période. La même tendance est observée aussi bien dans les stations rurales du Nord-Est américain que dans les stations des villes, ce qui écarte l’hypothèse de l’îlot de chaleur urbain.
Le réchauffement va se poursuivre tout au long du 21è siècle, selon le NPCC. La fréquence des vagues de chaleur passerait de 2 par an actuellement à 6 par an en 2080. Par rapport à 1980, les températures moyennes à New York devraient augmenter de 2,3°C dans le meilleur des cas à 3,2°C en 2050 et de 2,9 à 4,9°C à l’horizon 2100. Cette fourchette large est due aux incertitudes quand aux concentrations de gaz à effet de serre et quand à la sensibilité du système climatique. Dans le pire des scénarios, qui a moins de 10% de chances de se vérifier, le réchauffement approcherait les 7°C en 2100…
La ville de New York s’est réchauffée au rythme de + 0,17°C par décennie entre 1900 et 2013, même si la tendance a varié de manière importante à diverses périodes. Le réchauffement a été plus rapide entre 1900 et 1930 (+ 0,21°C par décennie) et surtout lors des 3o dernières années (+ 0,44°C/décennie) . Entre les deux périodes, en revanche, les températures sont restées stables. Ces tendances sont conformes à ce que l’on a pu relever au niveau mondial. Le rapport impute le moindre réchauffement du milieu du 20è siècle aux fortes émissions d’aérosols pendant cette période (qui ont eu un effet refroidissant en réfléchissant le rayonnement solaire) et à une part de variabilité naturelle.
Les précipitations annuelles moyennes qui sont habituellement comprises entre 110 et 127 cm par an ont augmenté de 20 cm entre 1900 et 2013. La variabilité a également augmenté, surtout depuis les années 70. Selon les experts du NPCC, les précipitations futures devraient augmenter de 4 à 11% d’ici 2050 et de 5 à 13% d’ici 2080 par rapport à 1980.
La hausse du niveau de la mer suscite aussi des inquiétudes. L’élévation sur la côte new yorkaise a été de 33 cm depuis 1900, soit le double de ce qui a été observé au niveau mondial. Les prévisions font état d’une élévation de 28 à 53 cm d’ici 2050 et de 46 cm à 1 mètre à l’horizon 2080. Avec un tel niveau, les inondations qui ne devaient se produire qu’une fois tous les 100 ans auraient lieu tous les 8 ans. La pire projection annonce même 1,83 mètres de hausse du niveau de la mer pour 2100.
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