Ces 12 derniers mois (mai 2014-avril 2015), la température moyenne à la surface du globe a atteint un niveau record, selon la NOAA, l’agence américaine chargée de l’étude du climat. Cette période égalise le record déjà établi le mois dernier (mai 2014-avril 2015).
Le record de chaleur sur 12 mois consécutifs a été battu plusieurs fois l’année dernière et 9 des 10 périodes les plus chaudes ont été enregistrées ces 2 dernières années. C’est presque comme si chaque mois le record était battu, signe d’une reprise dans l’élévation des températures. Seule la période 1997-août 1998 fait une incursion dans ce classement (8è rang), aidée par un phénomène El Niño record.
Voici le top 10 des périodes de 12 mois consécutifs les plus chaudes depuis 136 ans, selon la NOAA :
1 Mai 2014–avril 2015 +0.75°C
1 Avril 2014–mars 2015 +0.75°C
3 Mars 2014–février 2015 +0.74°C
4 Février 2014–janvier 2015 +0.70°C
4 Novembre 2013–octobre 2014 +0.70°C
6 Janvier 2014–décembre 2014 +0.69°C
6 Octobre 2013–septembre 2014 +0.69°C
8 Decembre 2013–novembre 2014 +0.68°C
8 Septembre 1997–août 1998 +0.68°C
8 Septembre 2013–août 2014 +0.68°C
Comme les derniers mois, c’est la température de surface de la mer qui a boosté la moyenne mondiale. Au mois d’avril, la température de surface de la mer a atteint un niveau record avec une anomalie de +0,60°C au-dessus de la moyenne du 20è siècle. Au niveau global (terre+océan), avril 2015 ne se classe qu’au 4è rang, d’après la NOAA, alors que la NASA place le mois en deuxième position de ses archives.
Des anomalies importantes ont été notamment relevées dans le Golfe d’Alaska, avec un record de chaleur en avril, dans certaines parties du Pacifique nord-est et du Pacifique équatorial notamment. En revanche, il y a toujours une zone froide située entre le Canada et le Royaume-Uni, une situation récurrente depuis plusieurs années.
La raison de cette forte chaleur à la surface de l’océan est en partie le renforcement des conditions El Niño dans le Pacifique équatorial au mois d’avril. El Niño est le phénomène climatique qui contribue le plus à l’élévation des températures mondiales. La situation qui prévaut actuellement dans le Pacifique est exceptionnelle puisque les températures de surface de l’océan continuent à monter dans la région 3.4 du Pacifique, ce qui ne s’est produit qu’une fois sur les 50 dernières années. Normalement, cet indice clé pour déterminer l’occurrence d’un phénomène El Nino faiblit vers avril-mai. Mais pas cette année : il est en train de monter, dépassant même la valeur enregistrée en 1998 lors du El Nino du siècle. L’anomalie a atteint début mai +1°C dans la région 3.4 du Pacifique, selon le Centre de Prédiction du Climat (CPC) de la NOAA, ce qui signifie que des conditions El Niño faibles à modérées prévalent actuellement.
Pour le CPC, il y a désormais 90% de chances pour qu’El Niño persiste durant l’été 2015 et 80% pour qu’il se prolonge jusqu’à fin 2015. L’eau très chaude située dans les 300 premiers mètres de l’océan assure que des températures de surface plus élevées que la moyenne se maintiendront au moins les prochains mois.
L’année 2015 est bien partie pour être la plus chaude ou au moins l’une des plus chaudes. Pour le moment (sur janvier-avril), la température moyenne est de +0,80°C au-dessus de la moyenne du 20è siècle, le plus haut niveau jamais enregistré. Avec des conditions El Niño qui pourraient se renforcer, nul doute que 2015 sera une année chaude alors que 2014 vient tout juste de se solder par un record. Le précédent record datait de 2010, année marquée par un El Niño modéré.
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