El Niño a été officiellement annoncé au mois de mars 2015. La probabilité pour qu’un événement de forte intensité se produise a été sans cesse réévaluée depuis. Il y a maintenant 90% de chances pour qu’El Niño se maintienne jusqu’au printemps 2015 et 85% pour qu’il perdure en hiver (contre 80% il y a un mois). Il y a donc de fortes chances pour que la température moyenne mondiale soit encore plus élevée qu’en 2014, marquée par un record de chaleur.
Le réchauffement de l’est du Pacifique se poursuit depuis maintenant trois mois. Selon le dernier bilan du Climate Prediction Center de la NOAA, publié le 29 juin 2015, les anomalies dans la région clé dite 3.4 dans le centre de l’océan Pacifique sont désormais à +1,4°C alors qu’elles n’étaient encore qu’à +1,1°C aux alentours du 20 mai dernier. Le seuil qui détermine un El Niño fort est de 1,5°C. Si la situation actuelle laisse présager un événement particulièrement fort, c’est que normalement, en cette période de l’année, les anomalies ne devraient pas être à la hausse. C’est dans la deuxième moitié de l’année qu’El Niño se renforce habituellement.
Lors de ces quatre dernières semaines, les températures de surface de la mer ont été au-dessus de la moyenne au centre et à l’est du Pacifique, avec les anomalies les plus fortes relevées aux abords des côtes sud-américaines. L’étendue de l’anomalie chaude dans le Pacifique tropical est inhabituelle : la dernière fois qu’elle fut aussi importante, ce fut en 1997-1998, probablement le plus fort événement des 100 dernières années. On trouve des eaux particulièrement chaudes également dans l’Océan Indien mais c’est presque la totalité des mers du globe qui présentent des anomalies de surface supérieures à la moyenne.
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