Selon le Bureau australien de météorologie, El Niño est appelé à se renforcer dans les prochaines semaines en raison de l’activité des cyclones tropicaux. Tous les modèles prévoient désormais un phénomène d’intensité exceptionnelle qui devrait atteindre son apogée à la fin de l’année.
Les vents qui soufflent sur le Pacifique équatorial ont changé de direction début juillet. Ces coups de vent venus de l’ouest sont dus à l’intensification de l’activité cyclonique dans l’ouest du Pacifique, selon le Bureau australien de météorologie (BOM) qui fait référence en la matière. Les alizés qui soufflent habituellement d’est en ouest se sont affaiblis depuis le début 2015 avec à trois reprises des coups de vents d’ouest qui ont poussé les eaux chaudes du Pacifique vers l’est, augmentant la probabilité de survenue d’un événement de forte intensité, comparable selon les prévisions à ceux de 1982-1983 et 1997-1998, les plus intenses jamais observés.

Anomalies de température à la surface de la mer entre le 29 juin et le 7 juillet 2015 (source : BOM)
Tous les modèles climatiques prévoient qu’El Niño se maintiendra au moins jusqu’à la fin de l’année 2015. Ces modèles prévoient en outre un renforcement du phénomène d’ici là.
Les températures de surface de l’est du Pacifique équatorial ont continué à augmenter ces derniers mois. Mais ce n’est pas tout, les températures de surface de l’océan sont supérieures à la moyenne dans un grand nombre de régions, notamment dans le nord-est du Pacifique, à l’est de l’Australie et dans l’Océan Indien. La température moyenne à la surface des océans du globe a atteint un niveau record au mois de mai, surpassant les niveaux atteints en 1998 et 2014. El Niño pourrait encore amplifier ce réchauffement.
L’anomalie relevée en juin 2015 dans la région clé 3.4 est la deuxième plus importante jamais relevée pour un mois juin, juste derrière le record 1997. Les températures dans la région 3.4 au centre du Pacifique servent d’étalon pour mesurer l’intensité d’El Niño. Les derniers relevés sont de +1,4°C dans cette région 3.4, bien au-dessus du seuil de 0,8°C que l’on retrouve lors des phénomènes El Niño. La plupart des modèles prévoient dans la région 3.4 une anomalie de +1,6°C en juillet, +2°C en septembre et +2,4°C en novembre. Ce dernier niveau n’a été retrouvé qu’à deux occasions depuis que le phénomène est observé : en 1982-1983 et en 1997-1998. Certains modèles prévoient même une anomalie de +2,8°C, ce qui serait un record pour El Niño. Si ces prévisions s’avèrent exactes, le record de chaleur mondiale établi en 2014 pourrait être (largement) battu.