Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), la température moyenne à la surface du globe a atteint un niveau record en mars 2016. +1,22°C au-dessus de la moyenne du 20è siècle : jamais un mois n’avait atteint une telle anomalie depuis 1880.
Pour la NOAA, mars 2016 signe le 11è mois consécutif avec un record mensuel de température globale. C’est la plus longue série du genre en 137 ans d’archives.
Le record établi en 2015 est battu de manière très nette avec une différence de 0,32°C. C’est non seulement un record pour un mois de mars mais c’est aussi l’anomalie de température la plus importante des archives de la NOAA qui comptent un total de 1 635 mois. Le record tous mois confondus avait déjà été pulvérisé en février 2016. On dépasse en mars 2016 ce niveau d’un petit 0,02 °C.
La NASA a annoncé il y a quelques jours des chiffres légèrement différents, plaçant mars 2016 juste derrière février. La NASA couvre davantage le globe que la NOAA, ce qui explique sans doute les différences entre les deux agences, sachant que février a été exceptionnellement chaud en Arctique. Les réanalyses NCEP-NCAR ou Era-Interim, ainsi que les données issues des satellites comme UAH placent également février au-dessus.
Parmi les chiffres les plus impressionnants, on peut souligner la température observée à la surface des terres avec 2,33°C au-dessus de la moyenne du 20e siècle, du jamais vu. Le précédent record pour un mois de mars avait été établi en 2008… Il est battu de 0,43°C…
La plupart des régions terrestres ont connu des températures plus élevées que la moyenne avec des anomalies notables dans l’est du Brésil, en Afrique orientale et centrale, dans une grande partie de l’Asie du sud-est, au nord-ouest du Canada et en Alaska. L’Australie a connu son mois de mars le plus chaud depuis le début des relevés en 1910.
El Niño s’est affaibli dans le centre et l’est de l’océan Pacifique au cours du mois de mars. Malgré cela, la NOAA note que la température moyenne à la surface de la mer s’est maintenue à un niveau élevé avec 0,81°C au-dessus du 20e siècle moyenne mensuelle, un chiffre semblable à février. A la surface des océans, le record pour un mois de mars est battu : le niveau atteint en 2016 dépasse le précédent record fraîchement établi en 2015 de 0,18°C. C’est aussi la 6è plus forte anomalie tous mois confondus. Les sept plus grosses moyennes de température à la surface des mers ont toutes été observées ces 7 derniers mois.
Selon le Climate Prediction Center de la NOAA, une transition vers des conditions ENSO neutres est probable au cours de la fin du printemps (au sens de l’hémisphère Nord) ou au début de l’été 2016, avec une probabilité croissante de La Niña au cours de la deuxième moitié de l’année. Cette prévision se concentre sur les températures de surface de l’océan dans la région dite Niño 3.4.
Avec une moyenne de +1,15°C, les trois premiers mois de 2016 ont été le plus chauds enregistrés pour un début d’année, dépassant le record précédent en 2015 de 0,29° C. La période janvier-mars de 1998, marquée par un El Niño comparable à celui qui sévit actuellement, avait connu une anomalie moins importante de 0,45°C.
Voici un graphique comparant les trois premiers mois de l’année 2016 aux moyennes annuelles depuis 1880. L’année 2016 ne sera peut-être pas aussi chaude que le premier trimestre mais cela permet de se faire une idée.
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